La DNCG a annoncé mardi soir la rétrogradation en Ligue 2 de l'Olympique Lyonnais dès la saison prochaine. Un coup de tonnerre pour le club rhodanien à quelques semaines de la reprise du championnat. Pourquoi cette sanction, quels recours possibles, quelles conséquences sur le sportif ? Voici les questions qui se posent après cette rétrogradation.
Pourquoi cette lourde sanction contre l'OL ?
"Rétrogradation en Championnat Ligue 2". C'est par ces mots, froids et limpides, que la DNCG a envoyé mardi soir tout le peuple lyonnais dans un cauchemar encore impensable il y a quelques jours. Une décision qui contraste particulièrement avec les mots de John Textor quelques heures auparavant, au sortir de l'audience, qui s'était dit "satisfait" de son passage devant le gendarme financier du football français. Mais alors, qu'à-t-il manqué à l'OL pour éviter cette rétrogradation qui lui pendait au nez depuis novembre dernier ?
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Si les détails de la décision n'ont pas encore filtré, c'est sur l'équilibre entre les capitaux du club et sa dette, que le club lyonnais était attendu. Dans son Annexe 3, la DNCG stipule que les fonds propres du club doivent être supérieurs au passif éligible. Depuis novembre dernier, l'OL était à la recherche d'environ 175 millions d'euros pour assainir ses finances. Mais malgré l'allègement de sa masse salariale, passée de 130 à 100 millions d'euros, la vente de plusieurs joueurs pour environ 80 millions d'euros ou encore l'arrivée d'argent frais dans les caisses du club, cela n'a visiblement pas suffi.
La vente des parts de John Textor de Crystal Palace, officialisée ce lundi, mais pas encore homologuée par la Premier League, est en revanche arrivée trop tard pour figurer dans le dossier du club lyonnais auprès de la DNCG. C'est sur ce point que la différence pourrait se faire devant la commission d'appel.
Quels recours possibles après cette décision ?
Après cette annonce qui a fait l'effet d'une bombe dans le petit monde de l'Olympique Lyonnais, le club rhodanien a immédiatement annoncé son intention de faire appel de cette décision, qualifiée "d'incompréhensible" par la direction du club. L'OL dispose de sept jours à compter de la notification de la décision de la DNCG pour déposer son appel, soit jusqu'à mercredi prochain.
Devant cette commission d'appel qui dépend de la Fédération française de football, John Textor pourrait présenter de nouveaux éléments et démontrer que les sommes promises sont bien arrivées sur les comptes du club lyonnais. En revanche, dans les statuts de la LFP, il n'est pas mentionné si l'appel que va faire le club lyonnais est suspensif. S'il ne l'est pas, l'OL ne devrait pas figurer dans le calendrier de Ligue 1 qui devrait être dévoilé d'ici la fin de la semaine.
Après ce premier recours, et si l'OL n'a toujours pas obtenu gain de cause, il pourrait alors se tourner vers le Comité national olympique du sport français (CNOSF), parcours habituel pour les clubs qui se trouvent dans ces situations. Enfin, en ultime recours, les dirigeants lyonnais pourraient porter l'affaire devant un tribunal civil, le tribunal administratif de Paris en dernier lieu. Quoiqu'il arrive, et alors que le premier match de Ligue 1 aura lieu le 15 août, le parcours du club lyonnais pour contester cette rétrogradation s'annonce plus que périlleux.
Quel avenir pour John Textor à l'OL ?
John Textor ressort plus que fragilisé par cette rétrogradation. Le président américain du club, désormais dans le viseur des supporters lyonnais et qualifié de "beau parleur" par l'ancienne légende du club Sidney Govou, se trouve dans une situation très inconfortable, deux ans et demi après son arrivée à la tête du club. S'il n'avait cessé de se montrer optimiste avant que le couperet ne tombe, la triste réalité l'a rattrapé. Et si John Textor répète à l'envie que la DNCG ne comprend rien, que l'argent est bel et bien là, ou qu'il va arriver d'une manière ou d'une autre dans les comptes de l'OL, sa fuite en avant a pris fin ce mardi 24 juin.
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Quelle que soit la suite de cette séquence, l'image de l'Olympique Lyonnais aura été largement écornée et la crédibilité de l'Américain de 59 ans réduite à néant. Après avoir vendu la section féminine, la LDLC Arena et avoir envisagé un temps de vendre le centre de formation du club, l'homme d'affaires américain n'a plus grand-chose à vendre. Et l'OL devrait bien évoluer en Ligue 2 la saison prochaine.
Quelles conséquences sur le sportif ?
Outre l'aspect financier du dossier, c'est bien un club de foot qui a été rétrogradé ce mardi soir en deuxième division. Une deuxième division que n'a plus connu l'OL depuis 1989. Et une rétrogradation qui pourrait avoir un lourd impact sur le sportif dans les prochaines semaines. Si cette rétrogradation est confirmée, le club septuple champion de France devra forcément dégraisser son effectif. Comment imaginer le club rhodanien être en mesure de conserver à l'échelon inférieur Corentin Tolisso, Georges Mikautadze, Thiago Almada ou encore Malick Fofana, déjà courtisés par plusieurs clubs en Europe.
Les plus gros salaires du club, à commencer par Tolisso qui émarge à près de 450 000 euros mensuel, devrait consentir à d'importants efforts financiers s'ils veulent rester dans le navire lyonnais l'année prochaine. Un navire qui a profondément sombré ces dernières heures. Quid également de Paulo Fonseca, arrivé l'hiver dernier avec le projet de faire de l'OL un club européen. Le Portugais restera-t-il malgré cette rétrogradation ? Autant de questions aujourd'hui sans réponse à quelques semaines seulement de la reprise du championnat.
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"Le fric m'a tuer"... signé le club de l'OL. 😀