Le volume de ventes des biens immobiliers a chuté de 15 % en un an à Lyon, d’après les derniers chiffres de la Fnaim© Tim Douet_0295
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Immobilier : qui peut encore emprunter à Lyon ?

Comme dans toutes les grandes villes de France, le marché lyonnais semble bel et bien bloqué pour ceux qui souhaitent acheter. Le contexte bancaire, marqué par la hausse des taux, frappe de plein fouet les acquéreurs lyonnais.

Soupe à la grimace entre Rhône et Saône. Grégoire et Léa, 28 ans et tous deux salariés en CDI à Lyon, n’en reviennent pas : “En un an, on a perdu presque 100 000 euros de capacité d’emprunt. Avec nos deux revenus cumulés, 3 500 euros par mois, on se sentait privilégiés et on pensait qu’acheter un appartement à Lyon allait glisser tout seul. On est tombés de haut quand notre banquier nous a expliqué les nouvelles conditions et notamment le taux de crédit.” Un an auparavant, ce couple de primoaccédants tablait sur 325 000 euros à rembourser pendant vingt-cinq ans pour acheter l’appartement de leurs rêves. Leur capacité est aujourd’hui réduite à 230 000 euros à cause d’un taux d’intérêt supérieur à 4 %. Une perte sèche pour ces deux Lyonnais et un montant insuffisant pour trouver chaussure à leur pied à Lyon. Déçus, ils ont finalement choisi de rester en location mais avec une pièce en plus.

Même combat pour Jérôme, 35 ans, et sa famille qui rentrent de plusieurs années d’expatriation pour le travail : “On a un gros apport, une situation stable et de bons salaires (4 700 euros) et pourtant la banque n’a pas voulu nous prêter suffisamment pour acheter une maison dans la vallée de la Saône. On va se rapatrier chez la famille en attendant que le haut de la vague soit passé et puis faire jouer entre elles les banques”, grince-t-il.

Lire aussi : Immobilier : Comment trouver une maison à moins d’une heure de Lyon ?

La cause est connue : la Banque centrale européenne augmente le prix de l’argent afin de limiter la demande et, en bout de chaîne, réduire la hausse des prix qui frappe l’Europe [voir encadré]. Les taux d’intérêt moyens sont ainsi passés de 1 % en 2022 à plus de 4 % cet été. Problème : la baisse des prix de l’immobilier lyonnais débutée fin 2022, environ -4 % selon les observatoires, n’est pas encore suffisante pour compenser la perte du pouvoir d’achat des acquéreurs. Les vendeurs, pour la plupart, jouent la montre et préfèrent attendre plutôt que de baisser leur prix. Après dix années de hausse continue des prix lyonnais, plus de 40 % au total, le pouvoir n’est pas encore passé du côté de la demande.

Moins de 10 % des Lyonnais solvables ?

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