Jean-Charles Kohlhaas ©PHOTOPQR/LE PROGRES/Joël PHILIPPON /MaxPPP
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"Il faut se déshabituer de la voiture", prône Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la métropole de Lyon

Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président EÉLV de la Métropole de Lyon en charge des déplacements, assume clairement vouloir dissuader les automobilistes de prendre leur voiture. Mais il minimise la responsabilité de la majorité écologiste dans le retour des bouchons depuis la rentrée.

Lyon Capitale : Depuis début septembre, les kilomètres de bouchon explosent. Est-ce la conséquence de votre politique ?

Jean-Charles Kohlaas : C’est un phénomène saisonnier. Tous les ans, en septembre, la circulation est mauvaise. Pendant l’été, les gens reprennent leur voiture profitant d’un trafic plus fluide. Avec les confinements et le télétravail, la fluidité a duré plus d’un an et des habitants de la métropole ont repris l’habitude de circuler en voiture. Cela va prendre un peu de temps avant qu’ils revoient les limites de ce mode de déplacement. Je ne suis pas inquiet. Nous sommes actuellement entre 105 et 110 % de déplacements routiers. Les transports en commun sont moins utilisés, mais nous voyons que les chiffres ne cessent de remonter. Les automobilistes tentent jusqu’à la saturation. Quelques milliers de voitures en plus ou en moins peuvent fluidifier ou saturer une voirie.

"Si vous voulez réduire le nombre de voitures qui ne devraient pas circuler, il faut diminuer les voiries et les places de stationnement"


La saturation des axes n’est-elle pas liée aussi ou à tout le moins accentuée par les voiries que vous avez remplacées par des couloirs de bus ou des pistes cyclables ?

Nous n’avons pas fermé de voiries, mais diminué l’espace accordé aux voitures. Normalement, cela doit réduire le nombre de bouchons. Dans un couloir de bus et de vélo, il passe plus de voyageurs toutes les trois minutes que sur une voie réservée aux automobiles. Les autres modes de déplacement prennent moins de place. On ne peut pas réfléchir la mobilité comme le font les gens au café du commerce. Il s’agit d’une science complexe. Pour aller à l’extrême, si on remplaçait toutes les voiries par des couloirs de bus, il n’y aurait plus d’embouteillages. Chaque fois que l’on élargit ou que l’on en crée, on augmente le flux d’automobilistes jusqu’à la saturation de l’infrastructure. La rocade devait faire sauter le bouchon de Fourvière, mais quatre ans après son inauguration elle était saturée, tout comme l’axe A6-A7. Pour réduire les embouteillages, il faut diminuer le nombre de voitures qui circulent. L’avenue Berthelot comptait quatre voies jusqu’au début des années 2000. Quand elle est passée à deux voies, il n’y a pas eu plus de bouchons. Dans la métropole, 60 % des déplacements en voiture font moins de trois kilomètres et 60 % ne sont pas contraints. Les parcours domicile-travail ne représentent que 25 % des déplacements en automobile. La majorité des trajets concernent la vie sociale, les commerces ou les loisirs.

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