Assurances fraude bancaire : les Lyonnais paient plein pot

Selon l’UFC que choisir, les consommateurs du Rhône paieraient trop pour des avantages minimes, en ce qui concerne leurs "petites assurances". L’association décrit "des tarifs déconnectés de la réalité" qui assurent surtout "des revenus massifs aux banques".

Les "petites assurances" valent-elles vraiment le coup pour les Rhodaniens ? UFC que choisir ne semble pas le penser. "Les rhodaniens paient plein pot une couverture peau de chagrin !", estime l’union de consommateurs.

Parmi ces "petites assurances", l’UFC pointe plus particulièrement les assurances moyens de paiements (AMP), contractées par 55 % des clients des banques et dont l’objet est le remboursement en cas de perte, de vol et d’utilisation frauduleuse de la carte ou du chéquier. Une assurance contenue d’office dans les forfaits de 3 des 9 réseaux bancaires présents sur le département du Rhône. Et même si la fraude à la carte bancaire est en explosion en France (+21 % entre 2009 et 2011), la pertinence d’une telle assurance est loin d’être démontrée pour les habitants de notre département.

Et pour cause, depuis 2009, la loi oblige les banques à rembourser l’intégralité des sommes fraudées, à l’exception d’un forfait de 150 euros dont doit s’acquitter le client victime. Un reste à charge qui n’existe pas dans le cas de fraudes sur internet où le code confidentiel n’est pas utilisé. Alors qu’auparavant son intérêt pouvait paraître important puisqu’elle couvrait l’ensemble des dépenses sans plafond, cette assurance peut aujourd'hui, au maximum, combler cette franchise de 150 euros.

Des tarifs "déconnectés de la réalité"

Autre point négatif soulevé par l’UFC du Rhône "des tarifs déconnectés de la réalité". En effet, si les avancées législatives qui couvrent mieux le consommateur ont réduit l’intérêt des AMP, leur prix n’a en revanche baissé que de 1,15 %. Une inadéquation d’autant plus importante, que les chiffres de la délinquance locale décrivent une situation de risque de sinistre qui diminue. Dans le Rhône, la délinquance sur les moyens de paiement a diminué de 20 %.

"Au final, l’assurance des moyens de paiement est surtout l’assurance de revenus massifs pour les banques", en conclut l’UFC qui ne limite pas ses constatations aux seules AMP. Selon elle, c’est l’ensemble des assurances dites "accessoires" qui pose problème. Exemple avec les assurances "fuite d’eau", censées couvrir les pertes d’eau entre le branchement et le domicile. L'intérêt de cette assurance a également diminué depuis le passage en mai 2011 d’une loi obligeant les distributeurs d’eau à prendre en charge une large part du coût d’une fuite.

Mais l’UFC s’agace d’une certaine "opacité" sur la couverture réelle pour les consommateurs et estime que ces assurances sont "un fléau de longue durée". L’organisme assure intervenir actuellement auprès des parlementaires du département pour améliorer la situation. Elle souhaite notamment que la mention des exclusions soit indiquée de manière aussi explicite que les garanties et que le vendeur indique au client son niveau de commissionnement sur le produit. L’UFC que choisir réclame également la mise en place d’un droit de rétractation, et l’établissement d’une résiliation à tout moment à partir d’un an de contrat d’assurance.

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