Le centre de contrôle de la chaufferie de Surville à Lyon.

À Lyon, les fumées d'une chaufferie récupérées pour produire encore davantage de chaleur

Un nouveau système de récupération de chaleur sur les fumées de la chaufferie biomasse de Surville a été inauguré lundi 13 octobre à Lyon.

Avec ses trois chaudières de 17 Mégawatts chacune, la chaufferie de Surville est la plus importante chaufferie biomasse, c'est-à-dire alimentée par la combustion de bois, de l'agglomération lyonnaise, et de France. Elle produit ainsi la chaleur nécessaire à l'équivalent de près de 100 000 logements pour le réseau de chaleur urbain Centre Métropole.

L'équivalent-logement
L'Équivalent-Logement est une unité de mesure utilisée pour traduire l'énergie ou les coûts d'un grand projet en une valeur concrète : la consommation moyenne d'un foyer résidentiel standard. La valeur de l'Équivalent-Logement est souvent estimée autour de 10 à 12 Mégawattheures (MWh) par an.

5 700 équivalents-logements supplémentaires

D'ici quelques semaines, et grâce à une nouvelle technologie allemande baptisée KTD, pour condensateurs thermodynamiques (Kondensator en allemand), la chaufferie produira la chaleur de 5 700 équivalents-logements supplémentaires. Le tout, "sans utiliser une seule particule d'énergie supplémentaire", assure Dalkia qui a déboursé neuf millions d'euros pour ce nouveau dispositif, l'Ademe ayant de son côté financé le projet à hauteur de sept millions d'euros.

À noter qu'une pompe à chaleur reste néanmoins indispensable pour réchauffer l'eau récupérée à l'issue du procédé puisque cette dernière n'est pas suffisamment chaude. L'affirmation indiquant que la chaleur équivalente à 5 700 logements est produite "sans utiliser une seule particule d'énergie supplémentaire" est donc erronée puisque la pompe à chaleur fonctionne à l'électricité. Cette dernière produit toutefois "six fois plus d'énergie que ce qu'elle consomme" assure-t-on chez Dalkia.

Ce dernier permet en effet de capter la chaleur fatale contenue dans les fumées issues de la combustion du bois utilisé pour produire la chaleur de la chaufferie. Les fumées passent tout d'abord à travers deux filtres, puis un catalyseur, le tout pour capturer les polluants. Un procédé de condensation permet ensuite de refroidir les fumées à environ 40°C, alors qu'elles étaient auparavant rejetées à 120°C.

Lire aussi : Chaufferies au bois dans la Métropole de Lyon : le pari risqué des écologistes

Des niveaux de rejets réduits

Ce système permet par ailleurs de capturer davantage de particules fines assure la Métropole. "Les niveaux de rejets sont 200 fois moins importants que ce que préconise le Plan de protection de l'atmosphère", indique Bruno Bernard. Et d'ajouter : "Sur une saison, la chaufferie produit moins de rejets qu'une seule cheminée en foyer ouvert." Le dispositif est par ailleurs répliqué à toute les chaufferies où l'espace disponible est suffisant pour l'installer. Il a déjà été mis en place à Givors, Rillieux-la-Pape et Vaulx-en-Velin, et le sera prochainement à la Duchère.

Les réseaux de chaleur de l'agglomération
L’agglomération lyonnaise compte sept réseaux de chaleur urbains. Deux sont en création et un au stade de projet. Dix chaufferies utilisent, entre autres combustibles, du bois pour alimenter ces réseaux. Huit d’entre elles fonctionnent majoritairement grâce à sa combustion selon la Métropole. Elles sont notamment situées à Lyon, Vénissieux ou Rillieux-la-Pape. L’exécutif écologiste en prévoit par ailleurs une nouvelle à Saint-Genis-Laval qui verra le jour d’ici 2026 pour alimenter le réseau du sud-ouest lyonnais

Parallèlement, une centrale photovoltaïque de 250m2 et d'une puissance installée de 36 kW a été mise en place sur le toit de la chaufferie. Elle sera prochainement raccordée au réseau électrique d'Enedis.

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