Le premier bateau USL sur le Rhône mercredi 29 juin.

A Lyon, ULS veut verdir la livraison du dernier kilomètre pour décongestionner la ville

L'entreprise strasbourgeoise ULS débarque à Lyon. Cette société spécialiste de la livraison "verte" du dernier kilomètre veut décongestionner le centre-ville grâce à une logistique basée sur la voie fluviale et sur des vélos-cargos à assistance électrique.

Sur les quais du port Edouard Herriot dans le 7e arrondissement de Lyon mercredi 29 juin sous un chaud soleil, deux mondes se faisaient face. D'un côté, la grue 100% électrique de l'entreprise strasbourgeoise Urban Logistic Solutions (ULS) déposant des palettes sur un bateau. De l'autre, des tractopelles thermiques plus classiques chargeant du sable dans des conteneurs.

Déjà installé à Strasbourg depuis mars 2020, ULS est une société spécialiste de la livraison "verte" du dernier kilomètre. Lyon est la deuxième métropole française dans laquelle débarque ce petit acteur, qui espère grandir vite. L'ambition d'ULS est simple : elle reçoit des marchandises acheminées par rail, camions et bateaux à son terminal situé au port Edouard Herriot. Une fois triées et empaquetées, ces marchandises sont acheminées en bateaux jusqu'au pont Morand, qui enjambe le Rhône pour relier les 1er et 6e arrondissements de Lyon. De là, des livreurs sur vélos-cargos électriques récupèrent les colis pour les livrer dans le centre-ville.

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ULS a lancé son service ce mercredi avec 7 vélos électriques et espère monter à 38 vélos dans quelques mois si tout se passe bien. L'entreprise a remporté un appel à projets de Voies navigables de France (VNF) et de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) auxquels sont associées la Ville et la Métropole de Lyon.

Une grue électrique de déchargement installée par ULS sous le pont Morand à Lyon.

ULS a déjà réussi son implantation à Strasbourg

À bord du premier convoi fluvial siglé ULS, le maire de Lyon Grégory Doucet s'est épanché sur les raisons qui ont poussé la Ville de Lyon à faire confiance à l'entreprise alsacienne pour rendre plus écologique la livraison du dernier kilomètre. "Leur projet est déjà éprouvé à Strasbourg. On a eu un retour d'expérience très positif. On sait que c'est efficace et on n'est pas dans une opération de greenwashing. Utiliser le fleuve, c'est utiliser une infrastructure de mobilité qui est déjà existante et combiner le transport fluvial aux vélos-cargos électriques permet de transporter des charges très lourdes. On va retirer des camionnettes du centre-ville", juge l'édile.

La rotation d'un bateau doit permettre de remplacer jusqu'à 150 fourgons. Des multinationales comme Geodis font déjà confiance à ULS, qui ne veut pas grandir trop vite pour assurer un service très qualitatif.

Les livreurs à vélo seront tous salariés d'ULS. Le fondateur de l'entreprise de livraison, Thomas Castan, se félicite de ce choix et parle avec passion de son projet. Il dit vouloir mêler le social à l'écologie. "Les livreurs seront payés sur une base de 1400 euros net par mois et ils recevront tout l'équipement : les GPS comme les vélos-cargos", dit-il.


"Les livreurs seront payés sur une base de 1400 euros net par mois et ils recevront tout l'équipement"

Thomas Castan, fondateur d'ULS


ULS a investi 5 millions d'euros pour ouvrir son service à Lyon et ne bénéficiera d'aucune aide publique pour lancer son activité. L'entreprise doit donc vite trouver un équilibre financier. Son innovation technique, un algorithme développé en interne, doit lui permettre d'optimiser les déplacements de ses livreurs. Lorsque les marchandises seront livrées sur la plateforme du port Edouard Herriot, une première nuée de vélos-cargos chargera des colis qui seront livrés en chemin entre le quartier de Gerland et le pont Morand. Selon Thomas Castan, l'efficacité de l'algorithme d'ULS doit ensuite faire coïncider l'arrivée des livreurs à vélo et du bateau au pont Morand, d'où une seconde livraison est effectuée par les deux-roues. "Nos livreurs sont un peu comme des abeilles qui viennent et repartent d'une ruche", image Thomas Castan.

Pour la première livraison effectuée par ULS mercredi 29 juin, ce sont des fûts de bière qui ont été chargés à bord. Par 30 degrés, la boisson est sans doute arrivée un peu chaude. Mais, elle a été débarquée à bon port.

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