Seul ruisseau dans l'Est lyonnais, la Rize est aujourd'hui déformée, polluée et altérée. Afin d'en faire un nouveau havre de paix pour la biodiversité, la Métropole de Lyon a engagé des travaux à l'aide... d'un castor !
Non, les castors ne sont pas (encore) de retour sur le ruisseau de la Rize. Mais la Métropole de Lyon entend bien s'inspirer du robuste rongeur pour redonner vie à son cours d'eau. Les 6 et 7 juillet derniers, des techniciens de Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) ont pris possession du ruisseau pour une "opération castors". Une première étape en amont du cours d’eau, à Décines-Charpieu, où ce fleuve phréatique entame son petit chemin.
Cette "méthode castors" consiste tout simplement - comme le ferait le mammifère - à empiler des branches, ajouter de la terre et des cailloux, et rempiler de nouveaux morceaux de bois. Et ainsi de suite. En deux journées, neuf aménagements de ce type (voir photos) ont été créés.


Ici, l’objectif est de redynamiser ce ruisseau avec “énormément de dépôt de vase” et “très peu de courant”, détaille Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon, chargé de l'environnement. Initialement, la technique permet de remonter le niveau d’un cours d’eau. L’enjeu est différent pour la Rize.
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Redonner place à la biodiversité
Les aménagements naturels, créés en s’inspirant des castors - uniquement avec des matériaux pris sur place - permettent de réduire, là où ils sont installés, la largeur du ruisseau pour fluidifier son débit. Des virages sont ainsi formés, comme c’était le cas naturellement par le passé. “En quelques semaines, simplement avec les aménagements, la vase commence à partir”, observe l’élu écologiste.
Bien que cette partie de la Rize soit isolée depuis les années 60 (voir par ailleurs), quelques populations de poissons nagent encore dans cette eau. “En désenvasant, on retrouve le fond du ruisseau avec de la pierre. Cela pourra servir de zones de reproduction aux poissons, espère Pierre Athanaze. Si un poisson pond sur de la vase, c’est voué à l'échec à 95 %. On aura des taux de réussite bien supérieurs.”

Organisée sur 800 mètres à la seule force des mains de douze bénévoles, cette opération sera reconduite pendant trois journées, en septembre prochain. Les "aménagements castors" seront renforcés et ajustés, mais aussi poursuivis sur les 1 200 mètres restants en amont. “On essaie d’avoir un ruisseau le plus vivant possible. C’est l’un des plus abimés du Rhône”, note le vice-président métropolitain.
La technique du castor. Elle ne nécessite ni engin, ni matériaux extérieurs. La méthode, toute simple d’un point de vue technique, est pourtant peu connue. “Ce sont des techniques récentes, jamais testées à la Métropole”, expose Pauline Bermond-Schneider, cheffe de projet Aménagement et ouvrage Gemapi pour la Métropole. “On a un peu l’impression de retourner en enfance, sourit celle qui faisait partie des douze participantes aux deux premières journées. C’est un changement de paradigme, car il y a beaucoup moins d’ingénierie. Il n’y a pas de plan pour dire : il faudra telle structure à tel endroit.” Cette “méthode castor” sera également expérimentée sur le ruisseau des Planches, à Écully.
Dépolluer à plus grande échelle
À l’issue des 2 km de ruisseau à Décines, la Rize entre à Vaulx-en-Velin pour y être busée (enterrée) le long des 800 mètres de la zone industrielle qui porte son nom. Le cours d'eau ressort ensuite au niveau de l’avenue Grandclément, avant de se jeter dans le canal de Jonage, qui rejoint le Rhône.
Seulement, la partie enterrée du ruisseau dans la ZI La Rize est sujet à une pollution extrêmement forte en hydrocarbures et en métaux lourds, provoquée par le rejet des industrielles installées à hauteur de la zone industrielle. 500 m de cette canalisation souterraine vont donc être rouvert, dans le cadre de l’opération “Sauvons la Rize”, portée par la Métropole de Lyon.
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Puis le cours d’eau se déversera dans un nouveau lit d’1,5 km. Les travaux débuteront fin 2026. L’actuel, qui sera asséché grâce à cette opération, pourra ainsi être totalement dépollué. “Là-bas, il y a entre 70 centimètres et 1 mètre de vase. L’enjeu est juste énorme. On va laisser sécher cette vase, elle sera traitée ensuite”, détaille Pierre Athanaze.
Dans le cadre du programme de rénovation du système d’endiguement, cette renaturation sur la commune de Vaulx-en-Velin coûtera 2 millions d’euros à la Métropole de Lyon. Entre "méthode castors" et gros chantier, la Métropole de Lyon ambitionne d'offrir un nouveau visage au ruisseau de la Rize. Avant de voir débarquer de “vrais” castors ?
Un lecteur a compris ?
"Seulement, la partie enterrée du ruisseau [où ça ?] est sujet à une pollution extrêmement forte en hydrocarbures et en métaux lourds (ensuite répandue), provoquée par le rejet des industrielles installées en aval [en amont !!]. L’opération portée par la Métropole de Lyon, “Sauvons la Rize”, prévoit de rouvrir la canalisation souterraine sur 500 mètres. [où est elle ?]
Ca mériterait une cartographie.