Deux organisations professionnelles des travaux publics s'inquiètent publiquement d'un arrêt "brutal" des chantiers pendant la trêve électorale. Elles mettent en cause la Métropole de Lyon qui se dit étonnée.
Quelques mois après leur avoir accordé l'ouverture des terrasses saisonnières pour trois mois supplémentaires chaque année, le maire de Lyon, Grégory Doucet était publiquement pris à partie par l'Umih qui dénonçait la mise en place d'un food-truck à Bellecour pendant la Fête des lumières. Cette fois, c'est le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard qui subit les foudres d'organisations professionnelles auxquelles il a donné du travail pendant cinq ans.
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"Report d'un grand nombre de chantiers de travaux publics décidés dans le cadre de la trêve électorale"
Dans un communiqué diffusé ce vendredi, BTP Rhône et Métropole, la Fédération régionale des Travaux publics, le Medef Lyon-Rhône et la CPME Rhône dénoncent "l'arrêt des chantiers de travaux publics pendant la trêve électorale". Sans donner d'exemple précis, les organisations professionnelles "alertent sur les conséquences sociales et économiques majeures de l'arrêt et du report d'un grand nombre de chantiers de travaux publics décidés dans le cadre de la trêve électorale".
"Après un été où les compagnons se sont mobilisés intensément pour répondre aux besoins de la collectivité, ce dont la profession se félicite, ils passent brutalement d'une surcharge d'activité à une sous-activité prolongée", déplorent-elles encore. Contactées, BTP Rhône et Métropole et la FRTP n'ont, pour l'heure, pas donné suite à nos sollicitations. Elles affirment ainsi que "plus de 1 000 personnes, sur les 12 000 compagnons, seraient directement ou indirectement touchées immédiatement : intérimaires, apprentis, salariés en insertion, fournisseurs, sous-traitants, loueurs de matériel…"
"Deux tiers des travaux demandés ont été autorisés"
La Métropole de Lyon de son côté fait part de son étonnement auprès de Lyon Capitale. Cette semaine, deux rencontres ont eu lieu avec des représentants du secteur BTP, lundi et ce vendredi matin. "Plein de chantiers très structurants sont en cours", indique-t-on au cabinet du président Bruno Bernard. Le prolongement du tramway T6 doit ainsi être livré en février, les travaux des tramway T9 et T10 se poursuivent, tandis que la première partie du Bus à haut niveau de service doit être livrée au premier trimestre 2026.
De nombreuses opérations plus modestes seront également lancées sur l'ensemble du premier trimestre fait-on valoir au cabinet de la présidence. Ces travaux concernent la voirie, mais aussi les réseaux d'assainissement, de chaleur urbain, ou électriques. "Deux tiers des travaux demandés ont été autorisés", indique encore la Métropole de Lyon. Ces opérations représenteraient un montant d'environ 10 millions d'euros, or Enedis et réseaux de chaleur.
La collectivité reconnaît néanmoins avoir refusé le lancement de nouveaux travaux dans des zones déjà en chantier, notamment afin de "sécuriser" les livraisons du tramway T6 et du BHNS. "Mais dire que 1 000 personnes sont impactées, ça n'a pas de sens", assure-t-on.
Des chantiers en cours mis à l'arrêt ? Rumeur démentie
En début de semaine, un compte X anonyme très suivi chez les opposants des écologistes a affirmé que la Métropole de Lyon "aurait décidé de stopper tous les travaux urbains dans la métropole". Une rumeur (relayée par aucun élu) démentie ce vendredi par Bruno Bernard et sa vice-présidente à l'urbanisme, Béatrice Vessiller. "Ce qui est engagé sera terminé, il n'y a pas de stop brutal", assure-t-elle auprès de Lyon Capitale. Et d'ajouter : "Les chantiers qui sont en cours, nous avons envie de les livrer aux Grands Lyonnais. Nous avons inauguré récemment la place des Martyrs de la résistance, nous inaugurerons bientôt Garibaldi, et le T6."

Le MEDEF et la CPME du Rhône à fond avec Aulas !!!!!