Le président de la Métropole de Lyon ne lancera pas le projet de requalification de la rive droite du Rhône avant les élections de 2026. L'ambitieux réaménagement sera l'un des marqueurs de sa campagne.
Le réaménagement de la rive droite du Rhône à Lyon sera bien le projet majeur de la campagne du président sortant de la Métropole de Lyon. Bruno Bernard a indiqué ce vendredi que "le plus important projet d'espace public de ces dernières années (...) pourra démarrer au printemps-été 2026", lorsque le nouvel exécutif aura signé. "Tout est prêt", a confirmé le président écologiste.
Présenté à l'été 2023, puis reporté deux ans plus tard, Rive droite prévoit à terme, quatre voies de circulation maximum quand, par endroits, il y en avait une dizaine en 2020. L'espace libéré permettra ainsi d'installer la Voie lyonnaise n°6, tandis que les piétons bénéficieront d'une surface de déplacement augmentée de plus de 75 %. Les bus disposeront eux de 1,7 km de voie en site propre.
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"Je considère qu'il est essentiel démocratiquement que le choix soit proposé aux électeurs"
Le chantier aurait ainsi pu être lancé d'ici le mois de février ou mars, mais Bruno Bernard a choisi de décaler son lancement. "Je considère qu'il est essentiel démocratiquement que le choix soit proposé aux électeurs", a-t-il indiqué à la presse, alors que le projet ne figurait pas dans son programme de 2020. Celui qui a récemment lancé sa campagne avec une première proposition d'extension du service des métros 24h/24 les week-ends compte donc faire de ce chantier un enjeu électoral.
Le pari est risqué tant le chantier et ses conséquences sur la circulation seront massifs. Et alors même que le maire sortant de Lyon, Grégory Doucet promet une "nouvelle étape" au cours de laquelle il entend "faciliter" la vie des Lyonnais, après un premier mandat de "transformations et de l’adaptation de la ville, notamment au dérèglement climatique".

Mais le projet est "carrément consensuel" considère Béatrice Vessiller, vice-présidente en charge de l'urbanisme, s'appuyant sur les résultats de la concertation menée à l'été. "Je suis convaincu que ce projet est attendu par les Lyonnais et les Grands Lyonnais et j'aimerais bien qu'il se fasse très vite", appuie Bruno Bernard. Il promet ainsi la livraison (en cas de réélection) de la première phase du projet estimée à 52 millions d'euros d'ici 2028.
Avec ce projet, le président écologiste espère aussi piéger ses adversaires, Véronique Sarselli et Jean-Michel Aulas. La première a longtemps joué la carte de l'opposition entre Lyon et le reste des communes de la métropole, tout en faisant de la fluidification du trafic l'une de ses priorités. Sur Rive droite, elle estime que le projet "doit être aussi travailler au regard du nombre de voitures qui passent sur ce lieu". L'ex-président de l'OL lui se dit favorable au projet de "reconquête des berges du Rhône" mais dit vouloir "remettre du pilotage, de la compétence et du financement sur la table". Un positionnement qui appelle un éclaircissement et un arbitrage final entre voitures, végétalisation, cyclistes, piétons et transports en commun, l'espace public n'étant pas extensible.
