Perspective du futur pont sur la Saône pour le projet TEOL. (@OMA)

TCL : Investissement record, dette... Les enjeux du budget 2026 du Sytral

Le président de la Métropole de Lyon et du Sytral prévient : sauf à annuler un projet déjà lancé, il sera, selon lui, presque impossible d'annoncer de nouveaux projets de transports en commun dans les prochaines années.

Année d'élections municipales et métropolitaines, 2026 est pour Sytral mobilités une cuvée record, avec un investissement atteignant près de 900 millions d'euros. Le président de la Métropole de Lyon et de Sytral mobilités a présenté ce mercredi les enjeux du débat d'orientation budgétaire qui sera voté jeudi 27 novembre en conseil d'administration.

L'occasion pour un président pas encore en campagne de couper l'herbe sous le pied de ses futurs opposants Sarselli et Aulas en posant le cadre d'un budget contraint, notamment par les investissements records déjà et bientôt engagés. Ainsi, entre 2021 et 2026, Sytral mobilités a investi en moyenne 507 millions d'euros par an, contre 210 millions entre 2015 et 2020.

Lire aussi : TCL : à Lyon, Bruno Bernard se paye la gratuité proposée par Jean-Michel Aulas

Investissements records

Ces investissements sont notamment permis par la hausse de la contribution de la Métropole de Lyon au budget de Sytral mobilités. Elle atteint désormais 175 millions d'euros, contre 133 millions d'euros en 2020. "C'est cette hausse qui notamment permis de financer la tarification solidaire", rappelle Bruno Bernard. Mentionnons également la dynamique des recettes commerciales, permise par l'augmentation des tarifs en 2025 et prochainement en 2026.

Le président s'est ainsi félicité d'une diminution du ratio recettes/dépenses, déjà relevée par la Chambre régionale des comptes dans son rapport publié il y a quelques mois. Le ratio de désendettement augmentera néanmoins mécaniquement, pour financer le Tramway express de l'ouest lyonnais, le tramway T8, le Bus à haut niveau de service puis son prolongement, le plan de modernisation des métros A, C et D à plus d'un milliard d'euros, mais aussi la transition énergétique des bus.

"J'assume de passer pour le sérieux"

Jusqu'en 2032, le niveau des dépenses d'investissement programmées ne passera pas sous la barre des 500 millions d'euros par an, montant qui n'avait pas été atteint une seule fois depuis 1994. Alors, et en prévision des annonces de ses adversaires politiques, de la gratuité au prolongement du métro, jusqu'à la création d'un métro E ou dans l'est lyonnais, Bruno Bernard l'assure, seuls 500 millions d'euros de dépenses supplémentaires entre 2030 et 2035 ou une "mesure de gratuité à la marge" qui entraînerait une perte de recettes de dix millions d'euros seraient soutenables.

Scénarios à l'appui, l'écologiste assure qu'une baisse de 50 millions d'euros des recettes, au hasard "liée à une mesure de gratuité un peu plus importante", (entendez, celle proposée par Aulas), le ratio de désendettement exploserait pour atteindre plus de 20 ans en 2032, et à peine moins en 2035. Un milliard d'euros d'investissement supplémentaires, au hasard liés au prolongement du métro A ? Le ratio de désendettement atteindrait plus de 16 ans en 2035.

300 à 400 millions d'euros de marge de manoeuvre

Un métro ne voit néanmoins pas le jour en dix ans, et n'est encore moins financé au cours de cette décennie. Mais y compris sur un horizon plus long, Bruno Bernard estime que le financement d'un métro, dont on peut estimer très approximativement le coût à environ 150 à 250 millions d'euros par kilomètre (en fonction de la topographie etc.) monopoliserait l'intégralité de la capacité d'investissement du Sytral pendant des années.

Alors, face aux effets d'annonces et promesses de ses adversaires, Bruno Bernard se défend d'être rabat-joie et "assume de passer pour le sérieux" dit-il. En clair, il n'y aura pas de nouvelles annonces, même si le président sortant se garde une marge de manoeuvre de l'ordre de "300 à 400 millions d'euros". Un projet de cette envergure sur 2032-2036 serait "réalisable s'il n'y a pas de mesure de baisse des tarifs", assure-t-il.

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