Notre sélection dans les musées et galeries lyonnaises

Centre international dédié à la conservation et la valorisation de l’estampe traditionnelle, l’URDLA à Villeurbanne expose Brouhaha de l’artiste lyonnais Christian Lhopital, conçue comme un dialogue entre dessins et gravures qu’il a réalisées, pour les plus récentes, avec différents procédés – aquatinte, sucre, manière noire, brunissoir… Sans narration, troublantes et douces, les œuvres déploient un univers instable qui brouille les repères entre le visible et l’invisible, tirant les formes d’un monde à l’autre avec, dans le geste graphique, des mises en tension où tout vacille sans jamais s’effondrer. Traversée par le tumulte, l’inquiétude, le rêve et la poésie, elle invite aussi à se questionner sur la relativité de notre regard (jusqu’au 20 décembre).

À travers les plus belles pièces de sa collection (sculptures médiévales, objets archéologiques et manuscrits précieux de l’époque carolingienne et romane…), le musée Gadagne écrit un fabuleux voyage vers le Moyen Âge avec comme fil conducteur l’abbaye de l’île Barbe, premier établissement monastique construit au Ve siècle, actant la mutation d’une Gaule qui passera du culte romain au culte chrétien et dont on découvre l’extraordinaire reconstitution en impression 3D élaborée après dix ans de fouilles et recherches scientifiques. Souhaitant lutter contre les fausses idées sur un Moyen Âge sale, sans érudition, violent et fanatique alors qu’il est porteur de modernité et d’inventivité, l’exposition démontre également l’engouement du public et des artistes au XXIe siècle dans le cinéma, la BD, les jeux vidéo sans oublier la série Kaamelott (Merveilleux Moyen Âge, jusqu’au 1er novembre 2026).

Créé en 1995, Autour de l’image est un atelier d’encadrement et une galerie d’art qui expose des artistes aux pratiques variées : dessin, photographie, peinture, gravure, collage. Il fête ses 30 ans en accueillant trente-deux artistes avec des œuvres aux formats et prix identiques – 30 x 30centimètres au tarif de 300 euros – chacune ayant un encadrement unique qui révèle la singularité de leurs univers et souligne l’expertise artisanale de l’atelier. L’exposition évolue au fil du temps car chaque achat effectué est remplacé par une autre œuvre du même artiste (jusqu’au 24 décembre).

Fruit d’une résidence à la Maison des Arts de Pékin, D’une branche sur laquelle j’avais grimpé dévoile l’œuvre de Jonathan Bréchignac dont la pratique mêle sculpture, installation et peinture à partir de phénomènes naturels extraordinaires : algues bioluminescentes, scarabées irisés, réfractions lumineuses, pierres mouvantes. Il nous embarque ici dans ses souvenirs d’enfance où grimpant aux arbres, ses mains étaient gorgées de la poudre jaune du pollen de pin qui traçait aussi des chemins mystérieux dans la terre. Utilisant ces pollens jaunes comme un pigment qu’il répand sur la toile, il crée une œuvre sensorielle qui évoque des jardins remplis de couleurs, d’odeurs et de sons printaniers (Nouvel Institut franco-chinois, jusqu’au 20 décembre).
