Alessandra Nicoletti est la créatrice et directrice de course du Tor des Géants, une course dantesque de 336 km et 26 000 m D+ à boucler en 150 heures.
Un mythe. Un monstre. Une course folle typée ultra-trail de 336 kilomètres et 26 000 mètres de dénivelé positif (et autant de négatif) autour de la Vallée d'Aoste en Italie. Un défi XXL qui s'étale sur plusieurs jours (avec une barrière horaire de 150 heures). Pour Doug Mayer, trailer et journaliste américain installé à Chamonix, qui l'a couru trois, et qui vient de sortir "Le Dernier des Géants" (Helvetiq), un récit-fiction en BD psychédélique, "le Tor des Géants, c'est un peu comme obtenir un doctorat en trail !".
Pour la 16e édition, qui se déroule du 14 au dimanche 20 septembre, 1 200 coureurs de 80 nations sont inscrits. Parmi eux, trois Lyonnais (dont l'auteur de ces lignes).
Entretien (fleuve) avec l'initiatrice et directrice de course du Tor des Géants, que l'organisation considère comme "le sentier d'endurance le plus difficile du monde".

Vous avez imaginé le Tor des Géants à partir d’une carte de la Vallée d’Aoste. Avec le recul, que représente pour vous ce moment fondateur ?
Nous nous sommes retrouvés face à la possibilité de créer quelque chose de différent et de proposer un défi qui rehausse véritablement le niveau. Tout le monde n’était pas convaincu de la faisabilité d’une telle idée, mais nous avons étudié en profondeur le parcours, ses potentialités, et la manière d’organiser au mieux les points d’appui pour les coureurs.
Au final, nous avons compris qu’il était temps d’inviter les athlètes à dépasser la barrière des 100 miles et à se mettre à l’épreuve. Le pari a été gagné dès le départ.
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À quoi ressemblait "l’édition zéro" de 2009 ? Quels souvenirs marquants en gardez-vous ?
Ce fut une expérience particulière. Ermanno Pollet et moi étions certains de la faisabilité du parcours dans les temps maximums que nous avions étudiés (des temps qui sont d’ailleurs toujours valables aujourd’hui). En revanche, il y avait beaucoup de scepticisme, notamment concernant les délais.
Avec un camping-car d’assistance — les refuges étant fermés et les ravitaillements non organisés — et une camionnette remplie de matériel, nous avons accompagné et devancé les quatre coureurs éclaireurs pour les aider.
Nous avons beaucoup voyagé, parcouru les vallées valdôtaines en long et en large, dormi très peu et mangé ce que nous pouvions cuisiner dans le camping-car. Nous nous sommes beaucoup amusés, nous avons géré leurs moments de crise… et nous avons pris énormément de pluie !

Vous avez dessiné une boucle reliant les Alta Via 1 et 2 : qu’est-ce que cela raconte de la montagne ?
Les sentiers de l’Alta Via 1 et de l’Alta Via 2 ont été créés il y a de nombreuses années, mais avec le temps, ils avaient été quelque peu délaissés par les randonneurs. Relier ces deux itinéraires et les transformer en un parcours de course a permis de relancer leur fréquentation de manière significative — non seulement par ceux qui effectuent des reconnaissances en vue de la course, mais aussi par des randonneurs ordinaires. Cela a généré des retombées positives pour les refuges, les activités des vallées et pour la Région Vallée d’Aoste dans son ensemble.
Tout cela montre que, si l’on ne continue pas à alimenter l’intérêt des gens, certains itinéraires risquent d’être abandonnés, avec des conséquences très négatives pour l’économie locale.
Il ne faut pas oublier non plus que les sentiers nécessitent un entretien constant, et la Région Vallée d’Aoste investit chaque année d’importantes ressources économiques pour les maintenir. Leur fréquentation rend ces investissements utiles et pleinement justifiés.

Il faut être capable de gérer la fatigue, le manque de sommeil et les conditions météorologiques qui peuvent changer radicalement au cours d’une semaine.
Le Tor n’est pas qu’une course, c’est une immersion dans un territoire. Qu’est-ce que vous souhaitez que chaque coureur emporte avec lui, au-delà de la médaille ?
Des images, des sensations, des sons, des odeurs. De l’amitié, de la fatigue et de la joie. En résumé, c’est cela que nous espérons : que chaque coureur reparte avec un bagage riche et profond — même si c’est beaucoup à contenir en quelques mots.
Que vous disent les coureurs à leur arrivée à Courmayeur, après plus de 330 km et 24 000 m de dénivelé ?
Le premier mot est toujours : MERCI. Puis vient inévitablement un « PLUS JAMAIS ! ». Mais le jour de la remise des prix, quand tous les finishers montent sur scène, la phrase la plus répétée devient : « À L’ANNÉE PROCHAINE ! »
En 15 ans, avez-vous vu évoluer le profil ou l’état d’esprit des participants ?
En 15 ans, les coureurs ont sans aucun doute changé. En 2010, les premiers à relever un défi comme le TOR330 étaient presque exclusivement des coureurs expérimentés, avec une solide expérience dans les ultra-trails. Aujourd’hui, grâce à la grande visibilité médiatique et à l’augmentation du nombre de courses dans le monde, on trouve aussi parmi les inscrits des personnes moins préparées.
Mais affronter le TOR330 demande bien plus qu’une simple préparation athlétique : il est fondamental — et souvent encore plus important — de savoir évoluer en montagne.
Il faut être capable de gérer la fatigue, le manque de sommeil et les conditions météorologiques qui peuvent changer radicalement au cours d’une semaine.
C’est précisément pour cela que nous nous sentons obligés de rappeler, en particulier aux coureurs moins expérimentés, que le TOR n’est pas une simple course d’endurance, mais une expérience complexe et profonde en environnement alpin.
Elle exige du respect, de la conscience et une préparation qui va bien au-delà de l’entraînement physique : il faut connaître la montagne, savoir écouter son corps et affronter chaque pas avec humilité.
Il est également important de souligner que le parcours traverse de nombreux cols proches ou au-dessus de 3000 mètres d’altitude.
Pour affronter le TOR330, il ne suffit pas d’être entraîné : il faut un véritable esprit montagnard.

En 2013 et en 2015, la course a été marquée par des drames ou interrompue. En 2020, elle a été annulée. Comment prend-on des décisions aussi humaines et douloureuses ?
Lorsque des décisions importantes doivent être prises, il est essentiel de mettre de côté tout sentimentalisme. Chaque choix est fait uniquement pour garantir la sécurité et l’intégrité des coureurs et de tout le personnel présent sur le parcours.
Souvent, ces décisions ne sont pas comprises, surtout par les concurrents ou leurs accompagnateurs. Mais l’organisation a la responsabilité de considérer l’épreuve dans sa globalité et d’agir dans l’intérêt de la sécurité de centaines de personnes : athlètes, accompagnateurs, bénévoles et tout le personnel impliqué, répartis sur des dizaines de kilomètres de sentiers de haute montagne.
C’est un poids lourd à porter, mais aussi un devoir incontournable.
Ces moments vous ont-ils fait douter ou, au contraire, ont-ils renforcé votre mission ?
Le doute est toujours présent, et c’est normal qu’il le soit. Il serait incorrect d’aborder des situations aussi délicates avec une certitude absolue, sans se poser de questions. Mais comme déjà mentionné, ce qui guide chacune de nos décisions reste et restera toujours une priorité : la sécurité de tous. C’est ce principe qui nous maintient fermes, même dans les moments les plus difficiles.

Quelle a été la décision la plus difficile à prendre depuis la création du Tor ?
La décision la plus difficile a sans doute été celle prise en 2013, lorsqu’un coureur chinois a perdu la vie à la suite d’une chute. À ce moment-là, arrêter la course semblait être le choix le plus naturel. Mais après une réflexion approfondie au sein de l’organisation, nous avons décidé de laisser la course se poursuivre, également par respect pour l’athlète lui-même.
Ce ne fut pas une décision facile, bien au contraire : probablement la plus douloureuse que nous ayons dû prendre. Mais elle a été prise avec le plus grand sens des responsabilités et d’humanité, en pensant à ce que ce choix pouvait signifier pour tous les coureurs encore en course, pour la communauté du trail, et pour honorer le parcours de celui qui n’était plus là.

Au TORX® en particulier, nous avons désormais dépassé les 16 % de participation féminine, un chiffre en constante progression et très significatif dans un contexte d’endurance extrême.
Pensez-vous que les ultra-trails soient encore imprégnés d’une culture “viriliste”, ou les choses sont-elles en train de changer ?
Par le passé, le monde de l’ultra-trail a sans aucun doute été influencé par une certaine culture "viriliste", liée à l’idée de résistance extrême, de souffrance héroïque et de performance à tout prix.
Mais aujourd’hui, les choses évoluent, lentement mais visiblement. On voit de plus en plus de femmes occuper des rôles de premier plan, non seulement comme athlètes, mais aussi comme organisatrices, bénévoles, techniciennes et figures de référence.
Au TORX® en particulier, nous avons désormais dépassé les 16 % de participation féminine, un chiffre en constante progression et très significatif dans un contexte d’endurance extrême.
La véritable frontière, c’est le temps.
Avec le développement du TORX et de formats comme le Tor des Glaciers, où placez-vous la limite ? Jusqu’où peut-on aller dans l’extrême ?
Hypothétiquement, la limite en termes de distance n’existe pas. On pourrait toujours ajouter quelques kilomètres, un col supplémentaire, une vallée de plus.
Mais la véritable frontière, c’est le temps.
Le corps humain peut aller très loin, mais le temps devient le facteur limitant : non seulement pour les coureurs, qui doivent gérer le sommeil, la fatigue et la lucidité mentale, mais aussi pour l’organisation, qui doit assurer assistance, sécurité et logistique pendant plusieurs jours.
Le Tor des Glaciers représente déjà aujourd’hui une limite avancée de l’extrême, et tout développement futur devra toujours tenir compte du respect des personnes, de l’environnement et des conditions d’exploitation.
L’extrême, pour nous, n’a de sens que s’il reste durable.
Avec le circuit TORX® eXperience, nous créons un réseau d’événements internationaux qui partagent nos mêmes valeurs : vraie montagne, authenticité, effort, respect du territoire et de ceux qui y vivent.
Le trail est en plein essor, mais il est parfois récupéré commercialement. Comment préservez-vous l’authenticité du Tor ?
C’est vrai, le trail running est en forte expansion et, comme souvent, cette croissance attire aussi des logiques commerciales qui risquent d’en dénaturer l’esprit originel.
Au TORX®, nous travaillons chaque année à préserver notre identité.
Nous le faisons en plaçant au centre la montagne, la communauté, les bénévoles, les coureurs et les valeurs d’authenticité, d’effort et de partage qui ont toujours inspiré cet événement.
Pour nous, le TORX® n’est pas seulement une course : c’est une expérience de vie. C’est un voyage intérieur qui marque profondément celles et ceux qui le vivent, et c’est cela que nous voulons préserver. Nous avons choisi de ne pas céder à des dynamiques purement économiques, en préférant un modèle qui valorise le territoire, implique les refuges, les communes et les habitants de ces vallées.
C’est ce réseau humain, allié à l’expérience vécue par chaque athlète, qui donne au TORX® son âme. La protéger est — et restera — notre priorité absolue.

Rêvez-vous d’une édition spéciale ou d’un projet encore secret autour du Tor ?
Plus qu’une édition spéciale, ce que nous rêvons — et que nous construisons déjà en partie — c’est un projet plus large, qui porte l’esprit du TORX® au-delà des frontières de la Vallée d’Aoste.
Avec le circuit TORX® eXperience, nous créons un réseau d’événements internationaux qui partagent nos mêmes valeurs : vraie montagne, authenticité, effort, respect du territoire et de ceux qui y vivent.
C’est un moyen de faire connaître le "monde TORX" à celles et ceux qui ne peuvent pas encore affronter le Tor des Géants®, ou qui souhaitent s’y préparer étape par étape.
Un exemple concret est le TORX® CHN 100, qui a déjà prouvé qu’il est possible d’exporter ce modèle tout en gardant intacte l’âme de l’expérience.
Notre rêve, c’est précisément cela : construire un pont entre les cultures, les continents et les montagnes, en offrant à un nombre toujours plus grand de personnes la possibilité de vivre une expérience intense, vraie et transformatrice.
Dans l’esprit TORX®.

Quelle a été la plus belle émotion que vous ayez vécue en 15 ans de Tor des Géants ?
Il est difficile de répondre à cette question, car chaque année, le TOR offre des émotions différentes, inattendues, souvent liées à de petits moments mais très intenses.
Chaque édition a ses surprises, ses coups de cœur. Mais si je dois choisir un moment personnel, l’une des émotions les plus fortes a été de voir ma fille franchir la ligne d’arrivée. Dans ce geste, tout était concentré : la fatigue, la détermination, l’amour de la montagne… et la prise de conscience que le TOR n’est pas seulement une course, mais quelque chose qui unit et traverse les générations.
Le TOR ne se mesure pas seulement en kilomètres, mais dans le courage qu’il faut pour décider de l’affronter.
Et si vous deviez tout recommencer demain, que feriez-vous différemment ?
Si nous devions tout recommencer demain, nous ne changerions probablement pas l’idée de base, car l’essence du TOR a toujours été claire dès le début.
Mais avec l’expérience que nous avons aujourd’hui, nous serions sans doute mieux préparés à gérer la complexité qu’un tel événement implique : de la logistique à la communication, du lien avec le territoire à la gestion des urgences.
En tirant les leçons des erreurs, des moments difficiles et des critiques reçues.
S’il y a une chose que nous avons apprise au fil des années, c’est que l’on ne cesse jamais d’évoluer, et que chaque édition nous enseigne quelque chose.
Donc oui, nous repartirions. Avec plus de conscience, plus d’outils… mais avec le même esprit.

Quel serait votre “message aux géants”, à ceux qui préparent aujourd’hui leur tout premier Tor ?
Aux "géants" qui se préparent pour leur tout premier TOR, nous disons : partez avec l’envie de découvrir.
Oubliez la montre et les tableaux, et avancez les yeux grands ouverts et le cœur ouvert.
Écoutez votre corps et, si nécessaire, n’ayez pas peur de vous arrêter : rien que d’avoir essayé, c’est déjà un acte de véritable géant.
Car le TOR ne se mesure pas seulement en kilomètres, mais dans le courage qu’il faut pour décider de l’affronter.
Il n’y a que le chemin que chaque coureur choisit de parcourir
Le Tor des Géants s’est développé en une véritable constellation de courses avec le TOR130, le TOR100, le TOR450, etc. — un peu comme l’UTMB à Chamonix. Avez-vous conçu ces formats comme une porte d’entrée vers le “véritable Tor” ou comme des expériences complètes à part entière ? Et comment faites-vous pour préserver l’âme du Tor originel dans cette expansion ?
Les courses nées autour du TOR330 ne sont pas de simples "portes d’entrée", mais bien des expériences complètes, chacune avec sa propre identité et une valeur unique.
Nous avons imaginé le TOR130, le TOR100, le TOR450 et le TOR30 comme des manières différentes de vivre l’esprit du TOR, adaptées à des capacités, des parcours de vie et des envies variées.
Il n’existe pas de "petit TOR", il n’y a que le chemin que chaque coureur choisit de parcourir.
Préserver l’âme du TOR originel, dans cette expansion, est pour nous une priorité constante.
Nous y parvenons en maintenant une profonde cohérence dans nos valeurs : la montagne au centre, le respect du territoire, l’accueil des bénévoles, l’authenticité de l’expérience, et surtout, l’attention portée à la personne avant la performance.
C’est cette vision partagée qui relie toutes les courses du TORX®, comme une constellation unie par la même lumière.

Quand les coureurs parlent du "mal du Tor", ils font référence à ce sentiment qui persiste une fois la course terminée : une profonde nostalgie, difficile à exprimer avec des mots.
Si vous deviez résumer le Tor des Géants en trois mots, quels seraient-ils ?
Extraordinary. Extreme. Experience. Trois mots qui décrivent parfaitement la nature intense, hors du commun et profondément transformatrice du TORX®.
Ce ne sont pas seulement des adjectifs, mais notre véritable slogan depuis des années — un claim qui résume l’essence même de ce que nous voulons transmettre à travers chaque édition du TORX®.
Beaucoup de coureurs parlent du “mal du Tor”, de la “maladie du Tor”. Que veulent-ils dire ?
Quand les coureurs parlent du "mal du Tor" ou de la "maladie du Tor", ils font référence à ce sentiment qui persiste une fois la course terminée : une profonde nostalgie, difficile à exprimer avec des mots.
Le TOR laisse un vide, mais aussi un désir irrésistible d’y retourner. C’est une expérience tellement intense, authentique et immersive que, une fois vécue, elle devient une partie de vous.
Ceux qui ont vécu le TOR savent qu’il ne s’agit pas seulement d’une course, mais d’un lien émotionnel avec la montagne, avec les autres, avec soi-même. Et c’est précisément de là que naît ce “mal du Tor” qui vous accompagne longtemps… et vous ramène souvent sur la ligne de départ, année après année.

Qu’est-ce que c’est, au fond, “l’expérience TOR” ?
L’expérience TOR est un voyage. Dans la montagne, dans le silence, dans la fatigue. Mais surtout en soi-même.
C’est découvrir en soi des ressources que l’on ne soupçonnait pas, apprendre à s’écouter, à respecter son propre rythme, à demander de l’aide et à tendre la main.
C’est se sentir partie prenante de quelque chose de plus grand : une communauté, un territoire, une émotion partagée.
Au fond, l’expérience TOR, c’est cela : une transformation. On n’arrive jamais à l’arrivée comme on était au départ.
Le réseau mondial de compétitions TORX® eXperience continue de s’étendre. Cela signifie-t-il que l’exposition médiatique du circuit va également croître ? De quelle manière ? Quels sont les axes stratégiques pour l’avenir ?
L’expansion du circuit TORX® eXperience est née du désir de porter l’esprit du TOR dans d’autres parties du monde, en créant des événements qui partagent la même philosophie : authenticité, engagement, respect de la montagne et lien fort avec le territoire.
Avec cette croissance, l’exposition médiatique augmentera inévitablement. C’est pourquoi nous investissons dans une communication plus ciblée et professionnelle, avec des productions et des contenus conçus pour impliquer une communauté mondiale.
Notre stratégie vise à construire un réseau solide d’événements partenaires, qui ne soient pas de simples "courses affiliées", mais de véritables pôles culturels et sportifs du projet TORX®, avec des standards partagés, une forte identité locale et une vision internationale.
Notre objectif n’est pas de devenir "plus grands" en termes de chiffres, mais plus enracinés : faire croître un écosystème qui donne de la valeur au coureur, au territoire et à la montagne, partout dans le monde.
