Officiellement, la pollution baisse à Lyon. Mais des experts et observateurs mettent en garde : les embouteillages créent des hotspots de pollution invisibles dans les statistiques globales.
Les Verts n’ont-ils fait que déplacer le problème de la pollution à Lyon ? La question peut sembler dérangeante, mais les embouteillages quotidiens la rendent bien réelle.
Pare-chocs contre pare-chocs, accélérations, décélérations, moteurs qui grondent. En ville, les embouteillages sont devenus la bande-son quotidienne. Selon l’indice TomTom, un indicateur publié chaque année par l’entreprise néerlandaise du même nom, spécialiste de la navigation GPS, l’année dernière à Lyon, les automobilistes ont passé 77 heures dans les bouchons, l’équivalent de trois jours. C’est six heures et demie de plus qu’en 2023. À partir des données de trafic remontées par près d’une voiture sur cinq, l’étude note qu’il a fallu aux automobilistes près de 24 minutes pour parcourir 10 kilomètres. C’est-à-dire, par rapport à 2023, un temps de parcours allongé d’une minute : “Un record en France”, d’après TomTom.
Cinquante nuances de smog
Les bouchons et la pollution forment un drôle de couple. On les distingue dans les discours officiels mais sur le terrain ils s’additionnent et s’entretiennent.
Toutes les études scientifiques sont claires : chaque minute perdue dans un bouchon se traduit par plus de carburant brûlé, donc plus d’émissions. “En termes de pollution, explique l’Agence de la transition écologique, les embouteillages constituent la situation la plus pénalisante (…). Le volume de polluants rejetés atteint alors des seuils préoccupants, particulièrement en zone urbaine.” Le Cerema, un établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, n’en dit pas moins : “Un trafic ‘heurté’ ou congestionné (étant) bien plus émissif qu’un trafic régulier et apaisé.” Il ajoute que “les émissions moyennes (sont) bien plus fortes aux faibles et basses vitesses, résultats bien connus des modélisations d’émissions”.
Si les chiffres officiels montrent une amélioration de la qualité de l’air, beaucoup de Lyonnais s’interrogent : cette baisse est-elle réelle ou masquée par le brouillard des bouchons quotidiens ?
Il vous reste 81 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.
Immobilier : Lyon, capitale de l’habitat participatif