Le lycée Aragon Picasso de Givors. (Capture Google)

La Région veut expérimenter les scanners corporels à l'entrée des lycées : l'opposition tacle la "dérive sécuritaire" de l'exécutif

Ce jeudi 27 juin se tiendra l'assemblée plénière de la région Auvergne-Rhône-Alpes. A cette occasion, l'exécutif présidé par Fabrice Pannekoucke veut proposer d'expérimenter les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique à l'entrée des lycées. "Une délibération d'affichage" qui témoigne d'une "dérive sécuritaire" selon l'opposition.

C'est un sujet qui était revenu sur le devant de la scène médiatique au début du mois de juin, après le meurtre d'une surveillante d'un collège à Nogent. Ce jeudi 26 juin, la Région Auvergne-Rhône-Alpes s'apprête à proposer une délibération pour expérimenter les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique à l'entrée des lycées de la région.

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Si Renaud Pfeffer, vice-président à la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des questions de sécurité, expliquait à Lyon Capitale il y a quelques jours que les portiques détecteurs de métaux n'avaient pas été installés jusqu'à présent dans la Région à cause notamment des limites technologiques des dispositifs, l'élu LR se disait "très favorable" à la mise en place de détecteurs de ce type, tel qu'on les trouve dans les aéroports. "On a toujours mis les moyens financiers sur la sécurité et on est prêt à continuer sur cette voix" annonçait Renaud Pfeffer, estimant que le coût financier du dispositif ne serait pas un frein pour la Région.

"Une délibération d'affichage"

Si pour l'heure l'utilisation de scanner corporel ou de détecteurs de métaux n'est pas autorisée par la législation en France, la Région veut demander au Premier ministre une modification législative et à la Préfète une autorisation dérogatoire. "Deux voix juridiquement bancales" selon l'opposition.

Face à cette "délibération d'affichage", l'opposition socialiste estime que cette proposition témoigne d'un "nouveau cap dans la dérive sécuritaire de la Région". "Ces équipements, utilisés dans les aéroports, coûtent entre 150 000 et 200 000 euros pièce - hors installation, maintenance et personnel formé à leur usage. Un investissement lourd, sans que la moindre évaluation ne vienne démontrer son efficacité en milieu scolaire" détaille le groupe Socialistes Écologistes et Démocrates à l'avant-veille de l'assemblée plénière.

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Soulevant également les "questions juridiques et éthiques majeures" que poseraient l'installation des scanners corporels à l'entrée des lycées, les élus d'opposition estime que "la protection des jeunes doit avant tout passer par la mise en œuvre d'une politique éducative ambitieuse, une présence humaine renforcée, et des moyens pour la prévention et l'écoute". Les conseillers régionaux de gauche proposeront ainsi, pour tourner la proposition de l'exécutif en dérision, "qu'il revoit ses priorités et agisse, concrètement, en amplifiant son soutien à l'acquisition de scanners médicaux dans nos hôpitaux publics qui en manquent cruellement". Un trait d'humour qui ne devrait pas faire beaucoup rire Fabrice Pannekoucke et son équipe.

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