Thorizon, une société franco-néerlandaise spécialisée dans le nucléaire, a présenté, en collaboration avec l'INSA Lyon, une nouvelle technologie révolutionnaire qui permettrait de réduire drastiquement les déchets nucléaires en les transformant sous forme énergétique.
Depuis les années 50, les énergies fossiles représentent 70% de la production énergétique européenne et sont responsables de nombreuses problématiques écologiques et environnementales. Le nucléaire semble se positionner comme l’une des solutions, en complément des énergies renouvelables. Mais il existe encore de nombreux inconvénients en termes de déchets, de dangers et de coûts…
Le réacteur à sels fondus Thorizon souhaite résoudre tous ces problèmes d’ici 2030 . Les déchets radioactifs des centrales nucléaires, auparavant stockés ou enterrés pourraient être réutilisés et transformés. Le combustible usé pourrait alors fournir jusqu’à 40 ans d’énergie. “Il faut imaginer ce réacteur sous la forme d’un grand chaudron, dans lequel on met du combustible liquide. En y ajoutant du sel, on peut créer de l’énergie” résume Laure Claquin, directrice des opérations chez Thorizon .
Ce projet, lancé dans les années 60 aux Etats Unis, fût abandonné, faute de matériaux peu résistants et d’une manipulation des sels fondus pas assez convaincante. Grâce aux projets technologiques et au réacteur Thorizon, présenté sous forme de "cartouches", ce projet peut désormais voir le jour. L’objectif des différents acteurs : créer un réacteur de 100 MW, qui fournirait de l’énergie pendant une soixantaine d’années. Le coût du MWh avoisinerait alors les 60€ soit quasiment la même chose que le coût d'un MWh produit par le nucléaire sur la période 2026-2030 selon la Commission de régulation de l'énergie.
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Région Auvergne-Rhône-Alpes, Thorizon, CURIUM, l’INSA Lyon : une alliance européenne pour un ambitieux projet
“Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est des moyens financiers. Les infrastructures, les moyens humains et technologiques sont présents. On a tout ce qu'il faut pour rendre ça possible. Mais c’est maintenant qu’il faut s’activer” estime Bernard Normand, directeur du laboratoire MatéIS en insistant sur l’urgence climatique et énergétique.
Car ce projet ambitieux du “nucléaire du futur” a évidemment un prix. Pour le budget recherche et développement, Thorizon a récolté plus de 40 millions d’euros de subventions, avec la participation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le réacteur pourrait coûter jusqu’à 500 millions d’euros.
Dans le but d'accélérer le projet, la start-up franco–néerlandaise Thorium s’est alliée avec INSA Lyon et son laboratoire MatéIs ainsi que l’entreprise Curium. Le laboratoire est spécialisé en Science des Matériaux. CURIUM est une société experte en gestion des risques chimiques et radiologiques.
La prochaine échéance pour ces acteurs risque de vite arriver avec pour horizon l’année 2027 et la demande d’autorisation de construction du réacteur.
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