OL : pas de déclic, mais c'est rassurant

Analyse - L'OL a remporté son premier match de Ligue des Champions. et c'est bien là l'essentiel. Si le jeu des hommes de Claude Puel est encore très perfectible, le match livré par l'OL face à Schalke 04 a esquissé le profil d'une équipe prometteuse et séduisante.

Contrat rempli pour l’Olympique Lyonnais. Mais s’il y a des victoires qui font office de déclic et de référence, on qualifiera le succès lyonnais face à Schalke 04 (1 à 0) de rassurant et d’encourageant au regard d’un mois d’août catastrophique et d’un début septembre médiocre. Rassurant car le début de saison des Lyonnais laissait planer une réelle incertitude sur la capacité des Gones à être à la hauteur de leur standing lors des soirées européennes. Non pas qu’il faille faire la fine bouche et accueillir cette entrée en Ligue des Champions avec la moue des enfants gâtés. Mais si cette victoire rassure sans enthousiasmer, c’est que la physionomie du match des Lyonnais préfigure ce que cette équipe sera capable de faire. Comme un aperçu d’un potentiel qui peine encore à s’exprimer.

On sent bien que les performances des individualités ne sont pas encore optimales, que la relation Lisandro-Gourcuff n’affiche pas encore les automatismes que la qualité technique des deux hommes laisse espérer. On devine que sur leurs ailes respectives, Briand et Bastos sont capables de vite se projeter vers l’avant. Mais leur explosivité doit être accompagnée d’une recherche permanente de la profondeur. C’est cet aspect qui a été décevant hier soir. Hyper présent dans la récupération du ballon et dans l’étirement latéral du jeu, Yoann Gourcuff a peiné à lancer Lisandro dans le dos des défenseurs allemands, restant très approximatif et imprécis dans sa relation avec l’Argentin qui, du coup, a dû beaucoup décrocher en première période pour pouvoir toucher le ballon. Indice d’un Gourcuff pas encore à son meilleur niveau, ce qui donne donc de belles promesses pour le jeu des Gones dans les semaines à venir. En charnière centrale, Lovren et Diakhaté ont été concentrés, appliqués et sérieux. L’ancien Stéphanois n’a cessé de parler à ses partenaires durant la rencontre affichant une maturité et un caractère qui a le don de rassurer une défense qui était à la peine ces derniers temps. Et lorsque Lyon a semblé craquer défensivement, c’était surtout en raison de la fragilité et de la nervosité du jeune latéral gauche Kolodziejczak, techniquement et physiquement un ton en-dessous hier soir. Mais le retour annoncé de Cissokho laisse augurer une défense au profil assez séduisant.

Faits de jeu

Mais il y a une autre raison pour laquelle la victoire des Lyonnais laisse perplexe. Elle a été acquise grâce à deux faits de matchs qui vient relativiser la prestations des Gones. Il y a d’abord le but contre son camp de Höwedes à la 20e qui arrive contre le cours du jeu et l’expulsion assez sévère de ce même Höwedes à la 38e pour une faute involontaire sur Jimmy Briand. Avant que ce pauvre défenseur central de Schalke ne gâche la soirée de son équipe, les Lyonnais ont eu un mal fou à imaginer un autre jeu que la passe à dix. « On a joué à la balle-balle » dira Claude Puel en conférence de presse. Dans les 20 premières minutes, les Rhodaniens tenaient le ballon mais ce sont les joueurs de Schalke 04 qui se sont montrés les plus dangereux.

Comme à la 11e minute où Kolodziejczak, au bord de la rupture face au feu-folet Farfan, se fait surprendre par le péruvien qui lui chipe le ballon pour placer une volée dans la lucarne, heureusement détournée par Lloris. Sur le corner qui suit, Farfan place une tête juste au-dessus de la transversale de Lloris et on enrage de le voir se retrouver libre de tout marquage au point de penalty. A ce moment-là du match, on se dit que le gardien de l’équipe de France ne va pas chômer et que la soirée ne va pas être simple pour l’OL. Mais sans que Lyon ne se soit procuré la moindre occasion, les Lyonnais vont faire chavirer le virage nord. Sur une transversale de Briand depuis son côté droit, Moritz remise de la tête en retrait pour son gardien de but. Bastos exerce un gros pressing et devance la sortie de Neuer par un lob. Höwedes poussera le ballon dans le but sur la pression du brésilien. 1 à 0 pour l’OL à la 20e. C’était totalement immérité. Après le but, la physionomie du match ne sera pas bouleversée.

Sévère

L’OL continuera de « jouer à la balle-balle » et les Allemands se montreront dangereux. A la 33e, Moritz récupère le cuir à l’entrée de la surface et envoie un ballon rasant dans une surface embouteillée qui prend la direction des filets. Lloris se détend bien et sauve une nouvelle fois son équipe. 5 minutes plus tard, l’arbitre sortira le rouge direct pour le malheureux Höwides coupable d’un pied levé à la hauteur de l’épaule de Briand. C’est sévère et les allemands sont réduits à 10. On peut même dire à 9 vu la quasi absence dans le jeu de Raul, l’ancienne gloire du Real Madrid. C’est pas grave, à l‘OL, on peut dire qu’il jouait à 10 au vu de la quasi disparition de Miralem Pjanic du milieu lyonnais.

En seconde période, les Lyonnais trouveront plus facilement des espaces et de la profondeur. A la 62e, Lisandro se retrouvera nez-à-nez avec le gardien de Schalke qui sera sauvé par un hors-jeu imaginaire. A la 66e, Briand, après un débordement, prend à contre-pied son vis-à-vis dans la surface et remet à Pjanic aux 16 mètres qui, du plat du pied, frôle le poteau droit de Neuer. A la 78e, Neuer repousse un coup franc de Pjanic dévié de la tête par Toulalan. En dépit des tentatives, Lyon ne parviendra pas à enfoncer le clou.

Les joueurs de Claude Puel ont quitté Gerland avec de belles promesses et un beau potentiel de jeu. Mais sans déclic…

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