Le crématorium de Bron, l’un des plus importants, a vu son activité croître de 15 % en dix ans.
Le crématorium de Bron, l’un des plus importants, a vu son activité croître de 15 % en dix ans. 10.© Métropole de Lyon – Thierry FOURNIER
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Lyon prépare l’arrivée des funérailles du futur

Crémations en hausse, cimetières saturés et population vieillissante : la Ville et la Métropole de Lyon repensent en profondeur leur politique funéraire. Entre reprise de concessions, création de “carrés naturels” et rénovation de crématoriums, les élus explorent aussi des alternatives inédites comme la terramation ou l’aquamation. [Partie 1]

En 1973, le thriller Soleil vert effrayait les spectateurs avec son futur dystopique où les morts étaient recyclés pour nourrir les vivants. Cinquante ans plus tard, si l’on en est encore loin, la mort et les mœurs ont beaucoup évolué. La différence la plus spectaculaire concerne les crémations. Alors que dans les années 80, seulement 2 % des défunts étaient incinérés, cette proportion atteint 46 % à Lyon en 2025. Dans cette logique, les élus de la majorité écologiste de la Ville et de la Métropole de Lyon veulent aller plus loin et ouvrir le débat sur des modes de sépultures inédits et écologiques comme la terramation (transformation du corps en compost), l’aquamation (liquéfaction du corps) ou encore la promession (corps congelé et réduit en morceaux lyophilisés), encore non légales en France. “Notre position est de défendre le libre choix du rite funéraire. Pour moi, on ne touche pas à la dignité de la personne ou du corps si c’est un choix libre. D’autant que des religions comme le judaïsme et l’islam pratiquent déjà des inhumations sans cercueil, directement dans la terre”, rappelle Laurent Bosetti, adjoint à la Ville de Lyon chargé du funéraire et président du Service funéraire, une société publique ayant compétence sur les pompes funèbres.

Alors trop fort trop vite ? Probablement pour une partie des Lyonnais. Initialement, les élus de la Ville avaient développé un pack Naturalis : pas de soins du corps avec un cercueil en bois non traité et des habits biodégradables, le tout pour un gain de 300 kg/CO2 par rapport à une crémation. Résultat : malgré des tarifs attractifs, un flop commercial tel que les élus ont été contraints de revoir leur copie en proposant une offre plus modulable. “Sans doute était ce un peu trop avant-gardiste en l’état, même si les choses bougent peu à peu”, nuance Laurent Bosetti qui rappelle que 73 % des Français sont pour une mort écologique.

Saturation des cimetières lyonnais

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