THOMAS HOLLANDE : "MA MERE A DES VALEURS DROITES"

A ce titre, il n'accorde pratiquement jamais d'entretien, pour "ne pas se mettre en avant." Mais il se livre à Lyon Capitale, avant sa venue à Lyon

Lyon Capitale : Ségosphère, que vous animez, organise des sessions de Slam, des distributions de roses, colle des autocollants "pas sans toi"... N'est-ce pas un peu gadget ?

Thomas Hollande : Ce n'est pas du tout gadget ! Je suis parti du constat qu'il y a un fossé entre les jeunes et la politique. Mais les jeunes s'intéressent à la politique : on l'a vu avec les manifestations après le 21 avril, contre le CPE, ou même lors des émeutes de banlieues. Ségosphère, c'est un espace où l'implication des jeunes peut être constructive. On organise nos débats dans des cafés, les jeunes y viennent plus facilement que dans une section du PS... Quand on tracte, on essaye d'être original, d'où l'idée des roses. Pareil pour le slam, ça permet à certains de participer au débat beaucoup plus facilement.

Votre mère est candidate du PS, votre père dirige le PS, vous animez la campagne "jeune"... Finalement, vous avez transformé la gauche en petite entreprise familiale...
Pas du tout. Déjà, je ne suis pas seul à diriger ce mouvement, qui n'est d'ailleurs pas hiérarchisé. Les médias ne relaient pas beaucoup les actions de terrain, par contre ils s'intéressent beaucoup aux questions "people". L'idée, c'est donc "d'instrumentaliser" ma personne pour essayer de relayer les actions de Ségosphère.

Quelles idées avez-vous fait "remonter" auprès de Ségolène Royal ?
L'allocation d'autonomie, mais aussi des propositions beaucoup plus concrètes comme la gratuité de la contraception pour les 16-25 ans, ou la gratuité du soutien scolaire. Elle nous a aussi demandé de "tester" son pacte auprès des jeunes. Cela nous a permis de remarquer des manques, sur lesquels il va falloir qu'on travaille. On manque de propositions sur la culture, par exemple. Sur les discriminations, le discours de Ségolène Royal passe bien, mais les jeunes attendent des mesures concrètes, comme une police des discriminations. Ils attendent aussi des mesures sur les "pistons" : comment aider les jeunes, qui n'ont pas de relations, à trouver un premier emploi ? Elle a proposé le droit au premier emploi au bout de six mois, mais les jeunes se demandent comment ça va marcher, concrètement.

Si Ségolène Royal gagne, briguerez-vous un rôle du genre de celui de Claude Chirac auprès de son père ?
Pas du tout. La seule chose qui me motive, c'est que les jeunes croient de nouveau à la politique. Après la campagne, je vais poursuivre mes études. Je ne veux pas faire de la politique. Je veux être prof de droit. J'ai envie de faire mes traces par moi-même et pas me dire que je dois ma réussite professionnelle à ma filiation.

Bayrou a rattrapé votre mère dans les sondages. A table en ce moment, l'ambiance est-elle tendue ?
Non. On considère que tout dépend de nous, qu'il y a un vrai espoir et qu'il faut y répondre. Ségolène Royal ne se préoccupe pas des autres candidats, elle est concentrée sur sa démarche.

Vous ne dites pas "maman" ?
Parce que je ne parle pas de ma mère, mais de la candidate...

Votre mère dégage, pour certains, une image de mère autoritaire...
Non, elle a l'image d'une femme qui a des valeurs droites, des valeurs morales fortes. C'est ce qui plaît chez elle. Elle fixe un cadre à une société qui est un peu perdue. Mais je ne pense pas qu'elle ait l'image de quelqu'un d'autoritaire. En tout cas, elle ne l'était pas avec nous.

Après la campagne, vous partez en vacances à Mougins ?
(rires) C'est là-bas qu'on passe nos vacances d'été familiales, je ne pense pas que ça va changer.

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