Gérard Collomb et Thierry Braillard
© Tim Douet

Sénatoriales : Collomb a-t-il snobé les radicaux ?

Le PS du Rhône se présente sans ses alliés habituels aux sénatoriales. Même les radicaux de gauche, le dernier allié du gouvernement Valls, n’en est pas. Le PRG revendiquait pourtant une place garantie par un accord national. Gérard Collomb conteste l’existence d’un accord. En toile de fond, c’est aussi une guéguerre entre le maire de Lyon et le ministre Thierry Braillard qui se joue.

Gérard Collomb et la liste PS pour les sénatoriales se présenteront, à l'inverse de 2008, devant les grands électeurs sans alliés. Le maire de Lyon a beau tenté de présenter ses colistiers comme des candidats d'un large rassemblement, les neufs impétrants sont encartés au PS. Très tôt dans l'été, les négociations avec les écologistes ou le PCF, qui avait obtenu la troisième position en 2008, ont capoté. Jusqu'à la fin du mois d'août, Gérard Collomb et la fédération PS ont tenté d'obtenir un accord avec le PRG, le dernier parti de la gauche plurielle à faire encore partie du gouvernement de Manuel Valls.

“Des accords nationaux qui nous sont étrangers”

Les tractations ont achoppé sur la place à réserver au candidat du PRG Bernard Chaverot (conseiller général de Saint-Laurent-de-Chamousset). Les radicaux revendiquaient la 3e place, au nom d'un accord national signé entre Jean-Michel Baylet, président du PRG, et Harlem Désir, à l'époque premier secrétaire du parti. Cinq sièges de sénateur avaient été dealés entre les deux hommes. Et les responsables départementaux du PRG estiment que l'un d'eux était justement fléché dans le Rhône. Une promesse dont David Kimelfeld, le premier secrétaire départemental du PS, et Gérard Collomb assurent n'avoir jamais été au courant. "Il y a des fois des accords nationaux qui nous sont étrangers. Je ne sais pas si les responsables départementaux du PRG pensaient qu'il y avait un accord dans le Rhône. Je suis sûr que les élus radicaux voteront pour notre liste et qu'ils seront avec nous pour d'autres élections", estime Gérard Collomb, très ironique.

Qui sacrifier : Villeurbanne ou les radicaux ?

Durant l'été, Gérard Collomb s'est entretenu avec Bernard Chaverot mais ne lui aurait proposé que la cinquième position, une place non éligible. "Gérard Collomb craignait de déclencher la guerre avec les Villeurbannais s'il ne leur donnait pas la troisième place. Il a donc choisi de ne proposer que la cinquième place aux radicaux", analyse un élu socialiste lyonnais. Un responsable du PRG s'étonne lui de la position de la fédération PS du Rhône : "Lors des discussions du remaniement, Jean-Michel Baylet et Manuel Valls ont évoqué l'accord pour les sénatoriales. À La Rochelle, Manuel Valls a demandé à Jean-Christophe Cambadélis [le premier secrétaire du PS, ndlr] de faire respecter leur pacte."

Une guéguerre Collomb-Braillard ?

Derrière l'absence d'un accord entre les deux partis, c'est aussi une querelle de personnes entre Gérard Collomb et Thierry Braillard, le ministre lyonnais du PRG, qui se joue. Les relations entre les deux hommes se sont tendues depuis un an, et l'entrée du second au gouvernement a encore rafraîchi leurs rapports. La preuve, Gérard Collomb menace à demi-mot Thierry Braillard de représailles en cas de casus belli autour de l'absence de PRG sur la liste des sénatoriales : "Au PS, nous avons fait beaucoup pour l'implantation du PRG dans l'agglomération." Une référence à l'élection législative remportée par Thierry Braillard à Lyon avec l'appui soutenu de Gérard Collomb.

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