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Les MJC lésées par le Département ?

Juste avant de valider la garantie de 40 millions pour le Grand Stade, le conseil général du Rhône a aussi voté un soutien financier aux actions des centres sociaux et des MJC du département. Une aide revue à la baisse qui inquiète les responsables des MJC les plus affectées.

Chaque année, le conseil général vote le budget consacré aux financements pour les centres sociaux et les MJC du Rhône. Si l'idée de baisser les subventions est dans l'air depuis quelques années, le Département a cette fois réellement décidé de faire des économies.

Le compte rendu de la séance du conseil général mentionne le vote d'environ 1,25 million pour 59 centres sociaux et de 195 000 euros pour 28 MJC du département. Pour comparaison, en 2011, la somme était encore de 1,29 million pour 50 centres sociaux. Certaines subventions ont donc été diminuées, ce qui n'a pas manqué de faire débat à la séance du conseil Général du 19 juillet.

"Cela n'a jamais été le département qui a fait vivre les centres sociaux et les MJC !" s'est échauffé Michel Mercier, premier vice-président du conseil, pour répondre aux critiques sensibilisatrices du bord socialiste de l'assemblée. Face à la contestation, il a tenté de relativiser la baisse, qui ne serait "que de 2,3 %". Oui, "une baisse dérisoire à l'échelle du budget du département mais catastrophique pour les centres sociaux", a rétorqué Béatrice Vessiller, élue de Villeurbanne pour EELV.

Un financement crucial ?

La baisse de la subvention départementale met-elle en jeu la vie de ces centres et maisons sociales ? Le vice-président du conseil général a rappelé que "le financement départemental ne représente que 3 % de leur budget". Un ordre de grandeur confirmé par Stéphane Gibernon, directeur de la MJC Jean-Cocteau de Saint-Priest, qui mentionne la prédominance de la subvention municipale dans les recettes du centre. Mais la baisse reste un fait significatif pour la majorité des élus de gauche et surtout pour les associations : "Ce financement départemental était attribué à des projets précis dans le secteur de la jeunesse. Il y a forcément des projets qui vont disparaître", explique Stéphane Gibernon. Hip-Hop, taekwondo, arts plastiques, guitare, boxe, théâtre, que d'activités pour lesquelles les projets occasionnels de la MJC seront mis en difficulté, voire très compromis.

Une subvention “arbitraire

Surtout, les chiffres ne sont pas uniformes. Si le pourcentage moyen de la baisse semble rester faible, comme veut le souligner Michel Mercier, le changement est pour certains centres à la hauteur de l'ébranlement. "Les MJC sont impactées par une politique de subvention arbitraire !" dénonce l'élu socialiste Stéphane Gomez. C'est ainsi que la subvention départementale accordée à la MJC de Saint-Priest baisse de 34 %. Un chiffre affolant pour son directeur. Que faire, face à cet effritement financier ? Il y a, selon lui, deux voies pour tenter d'éponger la perte : chercher un financement de remplacement ou augmenter les prix du centre. "Mais il est hors de question d'augmenter les prix. Et les démarches sont longues et complexes pour trouver un financement."

Impuissant devant le verdict du Département

Pourquoi certaines MJC sont-elles plus affectées que d'autres ? A Saint-Priest, on s'interroge. Quels sont les critères de la baisse du financement départemental ? "On me dit que la santé financière est correcte et que l'activité du centre est une affaire culturelle plus que sociale. Les voilà, les raisons. C'est une aberration", s'indigne Stéphane Gibernon, impuissant devant le verdict du Département. La conseillère socialiste du canton, Evelyne Fontaine, a néanmoins refait une demande de reconduction de la subvention précédente auprès de la direction du conseil général. "Cet établissement a construit un partenariat solide avec les deux autres structures de proximité afin de proposer des actions sociales, éducatives et culturelles qui sont toutes complémentaires aux besoins déjà identifiés des enfants [...]", explique-t-elle, dans l'espoir que le conseil général "réexamine favorablement ces deux demandes de subvention". Alors, une baisse à relativiser ? Tout dépend pour qui.

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