Gérard Collomb et Yann Cucherat fêtent Noël avec les sportifs ©TD Photomontage

Collomb en papa Noël pour les clubs de sport amateur

House of Collomb, épisode 13. Le poisson rouge Laurent Wauquiez est totalement déprimé, le coq Bruno Bonnell continue de chanter et le renne Yann Cucherat porte les cadeaux du père Gérard Noël… Le nouvel épisode de House of Collomb est livré juste à temps pour le réveillon. Et comme c'est Noël, il est offert à tous nos lecteurs.

 

Collomb en père Noël

Après les gilets jaunes, les maillots de toutes les couleurs ? Les clubs amateurs de sport de l'agglomération avaient exprimé leur colère l'an passé lorsque la mairie de Lyon avait supprimé les lions du sport et leur enveloppe de 54 000 euros à répartir entre les clubs des 9 arrondissements. Justifiée par des restrictions budgétaires, la mesure avait suscité une intense polémique, la droite fustigeant les dépenses somptuaires pour recevoir Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, et l'écologiste Etienne Tête les subventions maintenues aux clubs professionnels : "l'association OL reçoit encore 224 000 euros et nous achetons 380 000 euros de prestation à la SASP OL. Le LOU 220 000 euros et 600 000 euros d’achats de places pour que les élus aillent voir les matchs. (...) On n'est pas loin du détournement d'argent public. (…) On a donné l'image de Macron comme le président des riches. On ne doit pas être la mairie des riches en continuant d’arroser les plus riches avec le mythe d'un ruissellement” avait-il tonné au conseil municipal. L'adjoint aux sports Yann Cucherat avait défendu cette mesure d'économie comme indispensable. Et de son côté, Laurent Wauquiez avait bondi sur l'occasion pour accorder une subvention exceptionnelle de 100 000 euros pour les clubs amateurs de la ville et de la métropole de Lyon. "Clientélisme" avait alors tonné la majorité municipale.

Gérard Collomb revenu aux affaires depuis fait encore plus fort : lors d'une réception à la veille de Noël de 400 représentants du monde sportif lyonnais, il a annoncé aux côtés de son toujours adjoint aux sports Yann Cucherat la création d'un nouveau dispositif "trait d'union" destiné aux clubs sportifs amateurs, doté d'une enveloppe de 250 000 euros ! Yann Cucherat a doctement joué le lutin du père Noël en défendant une mesure… cinq fois plus chère que l'économie présentée il y a quelques mois comme indispensable. Mais après tout, rien n'est trop beau pour Noël ! Pour faire bonne mesure, l'OL, le Lou et l'Asvel financeront 45 000 euros sur cette enveloppe. Avec Collomb à Lyon, Kimelfeld au Grand Lyon et Wauquiez à la Région, il est possible que le concours de subventions aux associations se poursuivent ces prochains mois… au moins jusqu'en mars 2020.

 

Bonnell éternel optimiste

On dit du coq français qu'il est le seul animal à continuer à chanter… les deux pieds dans le fumier. Un peu comme Bruno Bonnell que la crise des gilets jaunes ne saurait abattre. Le député LREM de Villeurbanne est même devenu leur plus grand défenseur. Moins par sympathie idéologique avec le mouvement que par calculs politiques : "ils ont fini leur crise et tout commence. Depuis le 17 novembre, il est sorti du magma un mouvement politique solide qui sera notre opposition. Je ne parle plus de gilets jaunes, mais du Front Insoumis". Pour La République en Marche, une liste des gilets jaunes aux Européennes aurait tout du miracle de Noël : elle leur offre l'opportunité d'être la première force politique et nuit aux Insoumis ainsi qu'au Rassemblement national.

 

Wauquiez n'imprime pas

Les Républicains sortent de la séquence gilets jaunes avec une vilaine gueule de bois. Laurent Wauquiez avait posé le bon diagnostic mais le malade - les classes moyennes populaires - ne lui est clairement pas reconnaissant. "Sur cette séquence, il a eu la préfecture de son fief saccagée et la région envahie. C'est la seule collectivité que les gilets jaunes ont investie", se marre Antoine Melliès, conseiller régional FN. Il s'est surtout ridiculisé en faisant preuve d'une mémoire de poisson rouge en oubliant qu'il avait posé avec un gilet jaune devant cette même préfecture une semaine avant qu'elle ne soit saccagée. Dans l'entourage du patron des Républicains, l'heure est l'abattement : "cette séquence a été mal gérée alors qu'elle aurait dû lui être favorable. C'est incompréhensible. Il y a un problème de forme". Encore un problème de communication ? Lui aussi doit être "trop intelligent"…

 

Entre Collomb et Kimelfeld un dialogue de sourd

Ils l'avaient promis, ils le font. Gérard Collomb et David Kimelfeld se rencontrent régulièrement pour faire le point sur les dossiers lyonnais dans ce régime de cohabitation qu'ils expérimentent depuis deux mois. En revanche, leurs rendez-vous ne semblent pas très productifs. C'est d'ailleurs un vrai calvaire pour leurs interlocuteurs qui doivent désormais rencontrer deux édiles. Les professionnels de l'immobilier, par exemple, dédoublent les rendez-vous. Pour être plus efficaces et plus clairs, Gérard Collomb et David Kimelfeld ont convenu de les rencontrer en commun lors de leur dernière réunion de travail. A peine, l'entretien terminé, David Kimelfeld a découvert que Gérard Collomb avait reçu un promoteur immobilier tout seul dans son coin… Et dire qu'il avait promis de changer !

 

Chaises musicales

Les cabinets de Gérard Collomb et de David Kimelfeld se remettent lentement du big-bang créé par la démission de l'ancien ministre de l'Intérieur. Le président de la métropole a presque bouclé le recrutement de sa garde rapprochée. Autour de Gérard Collomb, les plaques tectoniques bougent encore. Le spécialiste de la sécurité de son cabinet a démissionné à la veille de Noël. Dans l'entourage de David Kimelfled, on avance une raison à ce départ : "il ne voulait plus travailler pour un despote". On voit pas du tout de qui il veut parler.

 

La multiplication des petits groupes

L'heure est à la balkanisation dans la plupart des collectivités. A la métropole comme à la région, les assemblées plénières de décembre ont entériné la création d'une multitude de sous-groupes de la majorité comme de l'opposition. A la métropole, quatre socialistes ont eu le courage d'en finir avec l'anomalie que constitue le groupe commun entre PS et LREM. Les élus Synergies se sont définitivement scindés : les pro-Collomb prenant le large. A la région, les Modem ont quitté le groupe centriste qu'ils formaient avec les UDI mais sans se rapprocher de La République en Marche. Dans toutes ces révolutions de palais, la palme d'or revient aux deux conseillers métropolitains du Rassemblement national. En 2017, le départ du villeurbannais Casola avait dissout leur groupe. Il n'en pouvait plus de travailler avec Christophe Boudot. Un an et demi plus tard, ils ont reformé leur tandem. Jusqu'à quand ?

 

L'étiquette LREM : sans façon pour Collomb

Gérard Collomb ne se battra pas pour afficher l'étiquette de La République en Marche sur ses affiches en 2020. "Elle ne vaut plus rien. On partira sous les couleurs de Prendre un temps d'avance. Le parti est démonétisé. Avec la crise des gilets jaunes, ils sont au fond du trou et ils continuent à creuser", observe un élu municipal qui a été l'un des premiers à rejoindre En Marche. Il faut dire que sitôt l'incendie des gilets jaunes circonscrit, la majorité présidentielle a réussi à se reprendre les pieds dans le tapi avec la valse hésitation d'Edouard Philippe et les propos pleins d'hubris de Gilles Legendre, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale. Si Gérard Collomb a renoué le dialogue avec Emmanuel Macron pendant cette période de crise, le maire de Lyon n'a pas prévu de voler à son secours. La question du maintien de Caroline Collomb à la tête du comité départemental LREM commence même à se poser. “Avoir le parti nous a permis d'empêcher les élus ou les députés de prendre la main pendant que Gérard Collomb était ministre. Mais LREM ne vaut plus rien aujourd'hui. Si on le laisse à David Kimelfeld, grand bien lui fasse”, prône un proche de Caroline Collomb. Lyon berceau du macronisme pourrait aussi être son tombeau en 2020.

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