Collomb Europe 1

Collomb : "Dominique Strauss-Kahn a l'impératif moral de revenir en France"

Interrogé ce mardi soir par Europe 1, le maire de Lyon a défendu la candidature de son champion à la présidentielle. Surtout il s'est étonné de la rhétorique alarmiste du gouvernement sur le risque d'attentats, alors que le préfet qu'il voit tous les deux jours ne l'a alerté d'aucun danger particulier. "On accroit cette menace terroriste pour provoquer un sentiment d'unité nationale autour du Président", estime le maire de Lyon.

Interviewé par Nicolas Demorand et Claude Askolovitch sur Europe 1, Gérard Collomb s'est une fois de plus lancé dans un plaidoyer pour un socialisme réformiste et son champion, Dominique Strauss-Kahn. Revenant sur les différentes campagnes présidentielles, il a stigmatisé les promesses jamais tenues. "J'étais un jeune député en 1981, on avait un programme qui était superbe, raconte-t-il. En l'espace de six mois, on a dû reculer et prendre le tournant de la rigueur. Moi je ne le ferai pas deux fois. Chaque fois on raconte une histoire et chaque fois cette histoire s'écroule".

"Sécuritaire ?" "Bien sûr "

"Dominique Strauss-Kahn a-t-il envie de la présidentielle ?", lui demande Askolovitch. "Je le pense", élude-t-il. "L'attention que les Français lui portent doit l'obliger (...) il a l'impératif moral de revenir en France". Le maire de Lyon lui trouve une mission : "il faut que nous changions de modèle (économique, NDLR) pour retrouver notre place en Europe", évoquant l'Allemagne qui, "dans les mêmes conditions que nous, créé des emplois".

Ses deux intervieweurs le lancent ensuite sur le risque d'attentats qui plane sur les grandes villes françaises. Le maire de Lyon a confié voir le préfet de Région "tous les deux jours" et que celui-ci ne lui a jamais demandé de prendre des mesures spécifiques, comme ce fut le cas par le passé. "Il y a donc a minima inadéquation entre vos rencontres et les propos tenus au sommet de l'Etat", pointe Claude Askolovitch. "Soit le gouvernement n'informe pas ses préfets - ça me semble un peu bizarre - soit on accroît cette menace terroriste pour provoquer un sentiment d'unité nationale autour du Président, lance Collomb. Nicolas Sarkozy s'est enfermé dans une mauvaise séquence depuis le début de l'été" avec le discours de Grenoble et ses actions contre les Roms. "Vous restez sécuritaire ?", lui demande-t-on. "Bien sûr", tranche le maire de Lyon, nullement décontenancé, dénonçant au passage la suppression de 10.000 postes de fonctionnaires de police depuis 2004.

Garder Puel... jusqu'en octobre

Nicolas Demorand l'interpelle à propos du remaniement gouvernemental à venir. Le maire de Lyon pourrait-il y faire son entrée ? "Je ne pense pas", balaie Collomb, précisant qu'on lui avait déjà fait cette offre. "Ce n'était pas mes intentions, ce n'était ma ligne politique. Je suis homme de gauche", rappelle-t-il. Enfin faut-il garder Puel ? Le maire de Lyon a l'habitude désormais d'être questionné, pour clore ses interviews, sur les résultats de l'OL. Cette fois, il devient très prudent, se retranchant derrière la position de Jean-Michel Aulas. "Oui", il faut le garder. Jusqu'à fin octobre où il faudra faire le point.

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