gare de la Part Dieu
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La gare de la Part-Dieu au bord de l’asphyxie

La gare de la Part-Dieu semble toucher ses limites. Encombrée aux heures de pointe, elle n’est plus seulement fréquentée par les voyageurs mais aussi par les usagers du réseau TCL en correspondance. Serait-elle en train de suffoquer ?

Encombrements gigantesques et pagaille à tous les étages pour le week-end du 25 décembre à la gare de la Part-Dieu. Un capharnaüm provoqué par des retards importants, des pannes de TGV et des conditions météo difficiles, mais pas seulement. La gare lyonnaise a semblé au bord de l’asphyxie. Saturée. Et pour cause. Inaugurée en 1983, la Part-Dieu n’était censée à l’origine accueillir que 35 000 voyageurs par jour. Aujourd’hui, ce sont 500 trains et 85 000 personnes qui se côtoient chaque jour dans le hall. 150 000 les jours de grande affluence. Bénéficiant de la situation géographique de Lyon, elle est devenue la première gare de correspondances de France. D’ici à 10 ans, 150 000 personnes devraient d’ailleurs y emprunter un train quotidiennement. Et en 2011 un nouveau quai devrait être inauguré. Mais le nombre croissant de voyageurs n’explique pas à lui seul cet engorgement.

Un vieux problème sans solution

La Part-Dieu est devenue un réel pôle multimodal au cœur d’un nouveau centre-ville lyonnais. Gare, mais aussi une station de métro, deux lignes de tram, et bientôt une troisième, T4 Vaulx-en-Velin/Vénissieux, et le point de départ de Rhônexpress. Mais l’articulation de ces différents modes de transport reste quelques peu hasardeux. La gare n’est plus que le rendez-vous des voyageurs, elles est aussi un lieu de passage pour tous ceux qui veulent rallier les trams, le métro ou le centre commercial. Chaque jour, près de 20 000 piétons traboulent à travers le hall d’est en ouest. Un problème déjà soulevé en 2004 au moment du projet T3. Si la logique d’intermodalité aurait voulu que Lea arrive côté Vivier Merle, c’est finalement à Villette que se trouve le terminus. Un choix du Sytral qui permettait alors de boucler les travaux plus rapidement. En contrepartie, une solution devait être apportée pour pallier les traversées de la gare par les non-voyageurs. Un souterrain et un passage sur la droite de la gare avaient alors été évoqués. Mais à la livraison de T3 en 2006, rien. Et la situation ne devrait pas s’améliorer avec la connexion du tram T4 côté Villette dans les années à venir. D’autant qu’aucune solution n’est apportée dans l’immédiat.

Une situation partie pour durer

"Une gare plus grande, plus ouverte, plus visible" : telles sont les orientations du cabinet d'architecture et d'urbanisme AUC, auteur de l'étude Part-Dieu 2020. En novembre 2009, le Grand Lyon s’appuie sur ce rapport et adopte une délibération pour l’aménagement de la gare de la Part-Dieu. La première phase du projet prévoit des agencements intérieurs du hall. Des bornes déplacées, quelques passages désencombrés et de nouveaux écrans d’affichages installés. "Une solution cosmétique", selon Béatrice Vésillier, conseillère communautaire (les Verts). "Il y a nécessité de ne pas mélanger flux de voyageurs et d’utilisateurs du réseau TCL", estime-t-elle. Les premières réorganisations de l’intermodalité sont prévues pour 2013. Mais le gros du projet consistant en la réalisation d’une "gare en superstructure souterraine ou à plusieurs étages" ne devrait pas intervenir avant l’horizon 2020. Pas de solution dans l’immédiat donc pour soulager la gare des piétons qui la traverse. Béatrice Vésillier regrette "une débauche d’énergie pour un projet qui n’est même pas sûr de voir le jour, comme le Grand Stade, et l’absence de solution à un problème quotidien qui touche les Lyonnais".

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