Mikael Sala-Bernard Monot
©Mathilde Régis

À Villeurbanne, le FN courtise des acteurs économiques lors d’un dîner

La 10e étape d’un tour de France démarré il y a un an par le collectif Croissance Bleu Marine s’est déroulée à Villeurbanne, où 59 chefs de PME et TPE ont été conviés à un dîner-débat sur la définition du “protectionnisme intelligent et [du] patriotisme économique”.

Parmi les invités de cette soirée-débat sur la politique économique que Marine Le Pen entend présenter officiellement les 4 et 5 février prochains à Lyon, se trouve le maire Divers Droite Claude Villard, président du régime social des indépendants (RSI) du Rhône. "Lors d'une précédente réunion sur l'économie organisée en septembre par le FN, cela s'était mal passé avec Me Collard, qui jugeait le RSI sans savoir ce que c'était. Cette fois, Bernard Monot s'est engagé à ce que j'aie un rendez-vous avec Marine Le Pen, comme j'ai d'autres rendez-vous avec les candidats à la présidentielle pour savoir ce qu'ils comptent faire du RSI", explique-t-il à Lyon Capitale.

Ancien analyste des risques opérationnels chez Natixis, Allianz ou HSBC, Bernard Monot travaille à la Caisse des dépôts et consignations depuis 2008. Il est l'un des concepteurs du programme économique de Marine Le Pen, qui, selon lui, "consiste en un simple bon sens : l'intérêt économique des Français en premier". Il évoquera ce soir-là "le grand méchant loup", à savoir l'Union européenne et la "concurrence férocement déloyale" que représente notamment la directive sur les travailleurs détachés.

Sur les 59 convives, environ la moitié est déjà encartée au parti, le reste s'est déplacé "par curiosité". "Le FN est l'ami de toutes les entreprises, mais si on les aide dans la concurrence mondiale, c'est à condition qu'elles s'engagent à créer de l'emploi et à payer leurs impôts en France", indique Bernard Monot, député européen depuis 2014.

"Au début, la volonté de sortir de l'euro peut bousculer les chefs de petites et moyennes entreprises. Ils voient bien qu'ils vivent mal, mais le problème vient en amont : l'euro asphyxie et tue la compétitivité. À côté de cela, pour construire un collège ou un lycée aujourd'hui, il est impossible de privilégier une entreprise locale, et la seule à le dire et à pratiquer l'honnêteté intellectuelle là-dessus, c'est Marine", poursuit Mikael Sala, président du collectif Croissance Bleu Marine, qui reprend dans un sourire la définition de la mondialisation faite par la candidate du Front national : "Faire fabriquer par des esclaves pour vendre à des chômeurs."

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