Marin de Saint Chamas, cofondateur de Sandora, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
À quelques jours de l’ouverture à Lyon de l'exposition Napoléon, l’épopée immersive, Marin de Saint Chamas, cofondateur du studio Sandora, était l’invité de l’émission 6 minutes chrono. L’occasion de revenir sur cette expérience culturelle qui mêle réalité virtuelle, intelligence artificielle et vulgarisation historique.
Pour Marin de Saint Chamas, l’enjeu est clair : rendre l’histoire accessible à tous, au-delà des cercles de passionnés. "Notre objectif chez Sandora est de rendre la culture accessible au plus grand nombre et de participer à cet élan de décentralisation de la culture", explique-t-il. Avec Napoléon, l’épopée immersive, déjà passée par Bruxelles, Paris et Bordeaux, c’est désormais Lyon qui accueille cette plongée dans le destin hors norme de l’empereur, à partir du 27 juin.
Un "tchat Napoléon" pour dialoguer avec l’Histoire
L’exposition se décline en trois volets : un mini-musée, une immersion en réalité virtuelle et une expérience pédagogique unique grâce à l’intelligence artificielle. "Dans la réalité virtuelle, vous suivez Napoléon dans les grandes étapes de sa vie et du Premier Empire", détaille le cofondateur de Sandora. Mais la véritable innovation réside dans le jumeau numérique de Napoléon, une IA générative capable de répondre aux questions des visiteurs. "Vous pouvez parler à Napoléon. Vous lui posez une question et il vous répond avec toute la base de données scientifique", précise Marin de Saint Chamas.
Une première mondiale qui permet de dépasser la simple reconstitution historique pour dialoguer directement avec l’un des personnages les plus étudiés de l’histoire. "C’est exactement ça, le tchat Napoléon", s’amuse l’invité de 6 minutes chrono.
Napoléon, l’épopée immersive ouvre ses portes à partir du 27 juin au 36 rue du Plat, dans le 2ᵉ arrondissement de Lyon.
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La retranscription complète de l'émission avec Marin de Saint-Chamas :
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de culture, on va parler d'une exposition immersive en réalité virtuelle. Elle s'appelle Napoléon, l'épopée immersive. Elle se tient à partir du 27 juin à Lyon, au 36 rue du Plat, dans le 2ᵉ arrondissement. Elle est passée avant par Bruxelles, Paris et Bordeaux, et maintenant elle vient à Lyon. Pour en parler, nous recevons Marin de Saint Chamas, cofondateur du studio Sandora qui a conçu cette exposition. Bonjour Marin. Merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer un peu dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez nous raconter la genèse de ce projet sur Napoléon ?
Tout à fait, merci déjà de me recevoir. Ce projet a pour objectif de rendre la culture accessible au plus grand nombre. Il y a un constat auquel on fait tous face dans le monde culturel : la culture est aujourd'hui malheureusement réservée à une élite. 70 % des Français se sentent éloignés du sujet culturel, soit pour des raisons économiques, soit pour des raisons géographiques. 90 % des musées et offres culturelles sont concentrés à Paris. Notre objectif chez Sandora est de rendre la culture accessible au plus grand nombre et de participer à cet élan de décentralisation de la culture. Pourquoi Napoléon ? Pourquoi faire une expérience sur Napoléon ? C’est un personnage énigmatique, extrêmement connu et controversé, en France et à l'international. 80 000 livres ont été écrits sur lui, soit un livre par jour depuis sa mort. C’est énorme. C’est le deuxième personnage historiquement le plus étudié au monde après Jésus-Christ. Nous avons voulu approfondir l’étude de ce personnage, situé à une époque charnière entre la Révolution française et les républiques. Et cela rejoint l'idée de parler à tous parce que tout le monde connaît Napoléon.
On peut justement parler de comment s'est passée cette séquence de recherche historique. Vous l'avez dit, c'est immense. Comment vous êtes-vous organisés pour déterminer ce qui pouvait être mis en avant ? On ne pouvait pas tout dire forcément.
Tout à fait. Pour créer nos expériences en réalité virtuelle, et notamment celle sur Napoléon, nous nous sommes entourés d’un comité scientifique. Ce comité, composé d’institutionnels publics et privés, de musées et d’historiens, a travaillé en co-construction avec nous pour développer tous les décors, personnages et le scénario. Tout est sourcé, exactement. Dans l’expérience, comme Napoléon est un personnage extrêmement connu mais aussi controversé, nous évoquons la légende dorée : ses grandes réformes, ses campagnes militaires, mais aussi la légende noire : restrictions des libertés, rétablissement de l’esclavage, millions de morts. Ensuite, nous dépassons cette narration mythifiée pour aborder l’héritage de Napoléon, qui irrigue encore aujourd’hui notre société en France et à Lyon.
Alors, on peut en parler une minute ? Avant l'émission, on évoquait l’histoire napoléonienne à Lyon. Il y a quelques petits ponts, vous pouvez en citer quelques-uns ?
Il y a effectivement un lien fort entre Napoléon et Lyon. Après la Révolution française, Lyon est sortie assez abîmée. Une révolte y a été matée par la Convention, provoquant de nombreuses victimes et la destruction d’une partie de l’architecture locale. Napoléon est venu plusieurs fois à Lyon, notamment deux passages symboliques : en 1805, où il est resté une semaine, ce qui est rare pour lui, et en 1815, où il a prononcé ses fameux mots : « Lyonnais, je vous aime », en quittant la ville. En 1805, il a engagé de nombreuses réformes : il a créé la Cour d’appel de Lyon, la deuxième juridiction de France. Il a relancé l’économie et réhabilité la production de soieries et de textiles, faisant de Lyon une place commerciale importante jusqu’à la Première Guerre mondiale grâce aux commandes impériales et aux marchés européens.
Donc voilà, c’est très riche, finalement, les liens entre Lyon et Napoléon. On ne pourra pas tous les citer, l’émission est trop courte, mais on comprend qu’il y a matière à creuser, et que cela donnera probablement envie d’aller plus loin avec l’exposition. On peut aussi parler rapidement de la phase de conception : je crois que vous avez utilisé l’intelligence artificielle. On en parle beaucoup aujourd’hui, donc je vais vous demander comment vous l’avez utilisée pour concevoir cette exposition ?
Tout à fait. L’exposition comprend trois parties : un mini-musée introductif, une partie réalité virtuelle et une partie pédagogique dans laquelle nous avons développé un jumeau numérique grâce à l’intelligence artificielle. L’IA a été utilisée pour la réalité virtuelle mais surtout pour ce jumeau numérique. Dans la réalité virtuelle, vous êtes aux côtés de Napoléon et vous suivez les différentes étapes de sa vie et du Premier Empire. Ensuite, grâce à ce jumeau numérique, une IA générative alimentée par une base de données bibliographique validée scientifiquement, vous pouvez parler à Napoléon. Vous lui posez une question et il vous répond en s’appuyant sur cette base de données.
C’est un peu le « tchat Napoléon », quoi.
C’est exactement ça, le tchat Napoléon. Après l’avoir vu en réalité virtuelle, vous pouvez lui parler grâce à ce jumeau numérique.
Ah, c’est excellent. Effectivement, c’est une première de pouvoir enfin échanger avec Napoléon. On arrive à la fin de l’émission. Question simple mais importante : si on n’est pas passionné par Napoléon, si on n’y connaît pas grand-chose, peut-on tout de même venir voir cette exposition sans être perdu ?
Au contraire, venez ! Mettez votre masque de réalité virtuelle. L’expérience est conçue pour tout public à partir de 8 ans, mais de 8 à 77 ans, et même au-delà. Elle n’est pas réservée aux amateurs du personnage de Napoléon, du Premier Empire ou d’histoire. Elle est faite pour le grand public. Notre objectif est d’allier divertissement et dimension culturelle. L’expérience est bluffante. Quand les visiteurs enlèvent leur casque et disent « waouh », nous savons que ce n’est pas uniquement pour les passionnés, cela touche tout le monde. L’objectif est de mettre son masque et de plonger dans l’histoire.
Très bien, on espère que les Lyonnais seront convaincus. Cela commence le 27 juin à Lyon, au 36 rue du Plat, Napoléon, l’épopée immersive. Merci beaucoup, Marin de Saint Chamas. Merci beaucoup. C’était notre plateau. Quant à vous, plus d’actualités culturelles sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.
Trop génial de pouvoir parler avec Napoléon! Mais pour lui dire quoi ? MDR….