2e accident cours Vitton

Accident cours Vitton: la famille de la victime conteste l’instruction

Anne-Laure Moreno a été tuée à l’âge de 28 ans par un chauffard ivre roulant sans permis sur le cours Vitton, en octobre 2016. Sa famille a adressé une lettre au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ce vendredi 23 mars, pour désavouer le juge d’instruction chargé de l’affaire.

La famille d’Anne-Laure Moreno saisit le Conseil supérieur de la magistrature. Elle estime que le travail d’instruction mené par le juge Patrick Audugé n’a pas respecté les règles demandées par la chambre d’instruction. Notamment, les proches de la victime ne comprennent pas que deux occupants de la voiture ayant percuté Anne-Laure Moreno et son amie (grièvement blessée) n’aient pas été mis en examen pour “omission de porter secours” aux victimes, alors qu’ils étaient restés aux abords de l’accident sans porter assistance aux jeunes filles, “se faisant passer pour des piétons qui avaient eux-mêmes été percutés par la voiture”, raconte Laurent Bohé, l’avocat de la famille de la victime. Le responsable de l’accident, un individu roulant sans permis, en état d’ébriété et au double de la vitesse autorisée, a été écroué. Il avait grillé plusieurs feux rouges avant d’entrer en collision avec une autre voiture qui, projetée sur le trottoir, a percuté les deux jeunes femmes, dans la nuit du 22 octobre 2016.

L’instruction avait déjà été contestée par le procureur

Le juge d’instruction avait déjà été contraint de revoir ses conclusions en janvier. Au terme de l’instruction, il avait tenu pour seul responsable d’“homicide involontaire avec circonstances aggravantes” le conducteur de la Clio bleue ayant causé l’accident. Le procureur de la République avait alors requis la mise en cause des quatre occupants de la voiture pour “omission de porter secours” : le chauffeur ayant pris la fuite avec un passager et les deux autres occupants du véhicule restés aux abords de la voiture accidentée, qui ont menti sur place. La chambre d’instruction et le procureur de la République avaient demandé que tous les passagers soient mis en examen, ainsi que le chauffeur pour d’autres faits. Patrick Audugé, le juge d’instruction, n’a pas suivi ces demandes. Me Laurent Bohé se dit “surpris”, d’autant plus que “c’est la chambre d’instruction qui lui a demandé de le faire”. “Elle constitue une autorité supérieure à celle du juge d’instruction”, souligne-t-il. Les parents d’Anne-Laure Moreno demandent, dans la lettre qu’ils ont adressée au CSM, que la procédure menée par le magistrat soit examinée. “Il appartient à la chambre d’instruction de voir ce qu’elle va faire, une audience sera fixée. Soit la chambre se chargera elle-même de faire ce que le juge d’instruction n’a pas fait, soit elle saisira un autre juge”, conclut Me Bohé.

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