Etienne Daho © DR / Dominique A © Vincent Delerm (Montage Lyon Capitale)
Etienne Daho © DR / Dominique A © Vincent Delerm (Montage Lyon Capitale)

Pop : deux monuments nationaux à Fourvière

Fêtant respectivement leurs 40 ans et leurs 25 ans de carrière, Étienne Daho et Dominique A, dont l’influence et l’inspiration ne se démentent pas, ont été célébrés comme jamais en 2018. Ils font partie des têtes d’affiche d’une édition des Nuits de Fourvière tournée vers la nostalgie.

Dans cette édition éminemment nostalgique des Nuits de Fourvière 2018, remplie d’anniversaires de carrière (les 50 ans de Julien Clerc), d’hommages (à Hubert Mounier, à Gainsbourg, à Nougaro, à David Bowie) et de retours en grâce (The Nits, Marquis de Sade, Massive Attack, Texas…), place devait être faite à deux personnages devenus – on s’en est encore davantage aperçu cette année – des totems de la chanson pop française : Étienne Daho et Dominique A.

Pourquoi cette année ? Parce qu’à l’heure où chacun d’eux fête un jubilé – quarante ans de carrière pour le premier, vingt-cinq pour le second –, les deux chanteurs à la discrétion consommée ont été fêtés comme jamais. Daho avec l’exposition “Daho l’aime pop” à la Philharmonie de Paris où, en statue du commandeur pop, le Rennais livrait un regard photographique et temporel sur la chanson populaire française, tel un miroir de sa propre œuvre, ceux qui l’ont influencé, ceux qui sont ses dignes héritiers. Dominique A avec l’expo “Rock ! une histoire nantaise” qui pousse le bouchon patrimonial jusqu’à reconstituer la chambrée adolescente du sieur Ané comme s’il s’agissait de représenter la couche royale à Versailles. Deux hommages qui valent panthéonisation au sein de la pop culture. Mais pas l’embaumement qui va généralement avec.

En surface

Les deux chanteurs, loin de se reposer sur de prestigieux lauriers, sont en grande forme. Leurs derniers disques respectifs l’ont bien montré. Fin 2017, Daho a publié Blitz, un 11e album détonnant, très rock, acclamé tant par la critique que par le public – comme l’avait d’ailleurs été le précédent, Les Chansons de l’innocence retrouvée. De fait, Daho n’avait jamais paru si jeune. Ce printemps, Dominique A a offert Toute latitude, première partie abrasive d’un diptyque dont le second volet, acoustique, sortira à l’automne, démontrant par là qu’il en a encore beaucoup sous la pédale (d’effets). Un disque qui a suscité le même enthousiasme que son précédent, Éléor. Preuves qu’il ne s’agit pas de saluer ici ou là l’ensemble d’une œuvre, ou des artistes que la jeune génération – et même plusieurs – a pris en exemple, mais bien une discographie terriblement vivante et en perpétuel renouvellement, qui ne se préoccupe ni des modes ni du succès et l’obtient par ce biais même.

Comme un symbole, les deux coécrivaient – et chantaient ensemble sur scène – En surface, qui disait ceci : “Que de temps passé en surface / Que de temps à ne pas s’encombrer / Du temps et des étoiles tombées”. Aujourd’hui, les deux ont pour de bon percé la surface et, s’ils ont rejoint le socle solide du paysage musical français, leurs étoiles brillent très haut et le temps joue pour eux.

Étienne Daho + Calypso Valois – Lundi 11 juin // COMPLET

Dominique A + Feu! Chatterton + Malik Djoudi – Samedi 16 juin

Au théâtre antique, dans le cadre des Nuits de Fourvière 2018

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