Il était une fois dans l’Ouest

BO à l'Auditorium : la pasta Morricone

L’Auditorium de Lyon rend hommage à Ennio Morricone – l’un des compositeurs les plus inclassables de l’histoire – à travers un concert regroupant un florilège de ses plus célèbres thèmes composés pour le cinéma.

Célèbre au premier chef pour ses musiques de film, Ennio Morricone est un compositeur culte parmi les plus écoutés au monde. Il brille notamment pour l’originalité totale de ses partitions et le caractère atypique de ses choix en termes d’orchestration.

Après une formation à l’académie Sainte-Cécile de Rome en composition, orchestration et direction d’orchestre, il écrit ses premières œuvres avant que le cinéma lui tende la main et fasse de lui l’un des artistes les plus reconnus sur la scène internationale.

Sergio Leone, bien sûr – et ses “westerns spaghettis” –, mais également Bernardo Bertolucci, Pier Paolo Pasolini, Dario Argento, Quentin Tarantino, Roland Joffé, Georges Lautner, les frères Taviani, Giuseppe Tornatore et bien d’autres lui ouvrent les portes du 7e art avec des collaborations si fructueuses que les bandes originales de l’Italien participent souvent autant que le film lui-même à son identité et son succès.

Des bandes originales al dente

Sa “marque de fabrique” ? Les instrumentations iconoclastes et délicieusement originales faisant intervenir des instruments et des timbres pour le moins “exotiques” en musique classique.

On pense bien sûr au motif lancinant d’harmonica, leitmotiv du thème principal du film Le Bon, la Brute et le Truand, mais également au flûtiau du thème d’ouverture de Mon nom est Personne ; un banjo, une guitare électrique “surf” par ci, ou le petit gimmick répétitif de flûte pas très “académique” qui émaille le thème de Pour une poignée de dollars.

Morricone, c’est aussi l’utilisation des sifflotis pour un thème principal, l’usage de la voix humaine au premier plan mais sans paroles ou l’évocation du bruit des machines industrielles à l’aide d’effets orchestraux atypiques. Un compositeur hors norme donc dont la carrière ne se résume pas, loin de là, à ses bandes-son pour le grand écran même si ses œuvres de “musica assoluta”, terme utilisé par Morricone pour désigner sa musique de concert – en réaction à la musica applicata, appliquée à un sujet, par exemple le scénario d’un film –, ont été quelque peu éclipsées par ses grands succès pour le cinéma.

C’est précisément ces partitions mémorables (Mission, … et pour quelques dollars de plus, Il était une fois en Amérique, Il était une fois dans l’Ouest, Les 8 Salopards…) qui seront interprétées ici par l’Orchestre national de Lyon sous la direction de Frank Strobel (avec soprano et chœur). Une fois n’est pas coutume, ce rendez-vous “cinéphile” ne fera pas l’objet d’un ciné-concert, histoire de rendre hommage à un compositeur dont la musique se suffit largement à elle-même.

Ennio Morricone – Vendredi 23 à 20 h et samedi 24 mai à 18 h à l’Auditorium

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