Vincent Monot, vice-président du Sytral Mobilités, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale
Le Sytral Mobilités engage un vaste plan d’investissement de 50 millions d’euros pour rénover et remplacer les ascenseurs et escalators des transports en commun lyonnais. Un chantier d’envergure qui vise à améliorer durablement l’accessibilité du réseau. "Nous avons connu une dégradation du taux de fonctionnement de ces équipements, liée au vieillissement du parc et à un manque d’entretien depuis près de 20 ans", explique Vincent Monot. "Nous avons aujourd’hui des ascenseurs et des escalators d’environ 23 ans d’âge, alors que leur durée de vie moyenne est de 30 ans. Il est donc urgent d’investir pour garantir leur bon fonctionnement."
Un plan sur dix ans pour moderniser le réseau
Le plan triennal de 6 millions d’euros, lancé dès 2025, se concentrera d’abord sur la rénovation de 22 ascenseurs, avant d’étendre les travaux à une vingtaine d’escalators d’ici 2027. En parallèle, un programme plus ambitieux de 43 millions d’euros est prévu jusqu’en 2035 pour remplacer les deux tiers des équipements. "Dès 2026, 24 ascenseurs seront entièrement remplacés, notamment sur la ligne D, la plus ancienne", précise l’élu écologiste. "L’objectif est clair : rajeunir le parc, améliorer la fiabilité et garantir l’accessibilité pour tous."
Plus de détails dans la vidéo :
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La retranscription complète de l'émission avec Vincent Monot :
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler d'accessibilité dans les transports en commun sur la métropole de Lyon. Et pour en parler, nous recevons Vincent Monot, vice-président au Sytral Mobilités en charge du patrimoine. Bonjour Vincent Monot.
Bonjour, merci pour votre invitation.
Merci d'être venu sur le plateau. Vincent Monot, vous êtes écologiste, vous êtes aussi adjoint au 7e arrondissement et conseiller métropolitain, voilà pour les titres. Le Sytral Mobilités a annoncé un grand plan de 50 millions d'euros afin de rénover et remplacer la plupart des ascenseurs et escalators des transports en commun de Lyon. Tout d'abord, première question avant de rentrer dans le détail : pourquoi cette temporalité en fin de mandat aussi ? Pourquoi est-ce que ce plan arrive maintenant ?
Alors pourquoi maintenant ? Je pense que les Lyonnaises et les Lyonnais l'ont vu, nous avons eu durant les derniers mois une certaine dégradation du taux de fonctionnement de ces équipements. Cette dégradation, même si elle s'améliore aujourd'hui en cette rentrée 2025, vient de plusieurs faits. D'abord, le vieillissement de nos appareils. Nous avons aujourd'hui des ascenseurs et des escalators dont la moyenne d’âge est d’environ 23 ans. On arrive bientôt en fin de vie de ces appareils, puisqu’il y a une durée de vie moyenne de 30 ans pour ce type d’équipements. On a donc besoin d’investir dans leur rénovation et leur renouvellement.
On a aussi sans doute pâti d’un certain manque d’entretien ou de grande rénovation depuis 15 à 20 ans sur le réseau de transport en commun, et c’est ce qu’on va essayer de corriger avec les opérations que l’on lance aujourd’hui, tant en rénovation qu’en renouvellement.
C’est-à-dire que lors des mandats précédents, le travail n’avait pas forcément été fait ?
Chacun doit prendre sa part de responsabilité. Sûrement qu’en début de mandat, en sortie de crise Covid, l’entretien n’a pas été assez suivi, mais ce manque d’entretien ne date pas d’aujourd’hui. Je pense qu’il faut tirer les leçons du passé et vraiment investir davantage dans la rénovation des équipements pour assurer leur fonctionnement sur toute leur durée de vie.
Et puis, on a aussi sans doute des mésusages sur le réseau de transport en commun. Certaines personnes utilisent les ascenseurs par facilité, au détriment des personnes à mobilité réduite qui, elles, en ont vraiment besoin. On voit aussi, de plus en plus, des trottinettes électriques embarquées dans les métros. Je rappelle que c’est interdit : cela gêne les usagers, prend de la place et dégrade aussi nos équipements, notamment les ascenseurs. C’est contre cela que nous voulons agir, en faisant plus de pédagogie et de communication.
Le tout s’inscrit dans un contexte national : on entend souvent parler des grandes problématiques avec les ascensoristes, et des nombreuses pannes d’ascenseurs en France dues à un manque de stock de pièces détachées, parfois défectueuses, qu’il faut fabriquer à la demande, parfois à l’autre bout du monde. C’est contre cela aussi que nous voulons lutter, pour réparer les pannes et entretenir plus efficacement nos équipements.
Alors, on va rentrer un peu dans le détail maintenant. On parle d’un plan d’investissement. Il y a deux grands volets : l’investissement et la rénovation. Parlons peut-être d’abord de l’investissement, qui est le plus important et qui concerne le Sytral. Quel est le détail de ce plan ? C’est bien en trois grandes étapes, si je ne dis pas de bêtises ?
Oui, il y a trois temporalités. La première, c’est la maintenance courante du quotidien, gérée par notre exploitant, RATP Dev, sur le réseau métro et tram. Dans le nouveau contrat, en vigueur depuis janvier 2025, nous avons à la fois renforcé le taux de fonctionnement cible des équipements à 98 %, et surtout, nous avons multiplié par six le système de bonus-malus financier, de façon à ce que l’exploitant et ses prestataires soient mieux impliqués et plus responsabilisés dans l’entretien des équipements.
Cela porte déjà ses fruits, puisque nous constatons une diminution des pannes depuis quelques semaines. C’est donc vraiment le court terme : l’entretien quotidien, les réparations de tous les jours.
Ensuite, il y a deux autres temporalités : le court-moyen terme, avec un grand plan triennal de 6 millions d’euros de grandes rénovations, que nous avons annoncé pour 2025, 2026 et 2027. La priorité en 2025 sera donnée aux ascenseurs, car ils garantissent l’accessibilité indispensable du métro.
Ainsi, 22 ascenseurs seront rénovés en 2025 — les travaux ont déjà commencé. En 2026, 25 autres ascenseurs et une vingtaine d’escalators seront concernés. En 2027, ce sera du même ordre, pour un total de 6 millions d’euros. Cela permettra de rétablir un état de fonctionnement normal de nos équipements, mais aussi de prolonger leur durée de vie, grâce à des rénovations majeures : remplacement de portes palières, poulies, câbles de traction, etc. C’est très important d’investir dans cette maintenance préventive et ces grandes rénovations.
Alors, ce n’est pas que de la rénovation, c’est aussi du remplacement d’ascenseurs et d’escalators, il faut le préciser.
Oui, tout à fait. Le plan triennal de 6 millions d’euros est la première étape. Mais nous lançons aussi un investissement beaucoup plus important, sur 10 ans, jusqu’en 2035, pour un montant de 43 millions d’euros. L’objectif est de renouveler totalement les deux tiers de nos équipements.
Nous avons aujourd’hui 98 ascenseurs et 130 escaliers mécaniques sur le réseau. Avec ce plan, nous allons remplacer 75 ascenseurs et 75 escaliers mécaniques. Cela commencera dès le premier trimestre 2026, avec une première vague de 24 ascenseurs entièrement remplacés. Nous y travaillons déjà depuis deux ans. Les travaux démarrent donc très bientôt.
Et combien de temps dure le remplacement d’un ascenseur ?
En général, cela dure quelques semaines par ascenseur. Nous serons très vigilants à ne pas mettre à l’arrêt deux ascenseurs dans la même station ou dans deux stations consécutives, afin de gêner le moins possible les usagers.
Le renouvellement concernera principalement la ligne D, la plus ancienne, datant des années 1990. Entre Gorge de Loup et Parilly, tous les ascenseurs seront remplacés par des modèles plus modernes et plus solides : Bellecour, Saxe, Guillotière, Garibaldi, Sans Souci, etc. L’ascenseur d’Hôtel de Ville, qui nous pose aussi des difficultés, sera également concerné.
Les travaux démarreront en 2026 pour les ascenseurs, puis en 2027 pour les escaliers mécaniques, notamment ceux de la ligne D, mais aussi certains de la ligne B, à Gerland notamment, où plusieurs équipements posent problème. Entre 2027 et 2029, 23 escaliers mécaniques supplémentaires seront remplacés.
Le plan continuera ensuite jusqu’en 2035, avec encore une cinquantaine d’escaliers mécaniques et une cinquantaine d’ascenseurs renouvelés, pour un total de 43 millions d’euros sur dix ans. Cela permettra de rajeunir considérablement le parc, dont la moyenne d’âge passera de 23 ans à une dizaine d’années. Grâce à l’ensemble de ces actions, à court, moyen et long terme, nous aurons un réseau rajeuni et en bien meilleur état de fonctionnement.
Très bien, merci beaucoup. Ce sera le mot de la fin. On arrive au bout des 6 minutes chrono. Le chiffre à retenir : 43 millions d’euros pour le remplacement des ascenseurs et des escalators. Merci beaucoup Vincent Monot d’être venu sur notre plateau. Quant à vous, merci d’avoir suivi cette édition. Plus de détails sur l’accessibilité et les transports en commun sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.
