L’usine Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. (Photo by JEFF PACHOUD / AFP)

PFAS au sud de Lyon : la préfecture confirme la nette baisse des rejets d’Arkema et Daikin

La préfecture du Rhône confirme que les rejets en PFAS des industriels Arkema et Daikin poursuivent leur baisse en 2025, conséquence de changements de procédés et d’investissements techniques.

Les signaux s’améliorent dans la vallée de la chimie au sud de Lyon. Lors du comité des élus consacré aux PFAS, la préfecture du Rhône a confirmé que les rejets industriels continuent de reculer, en particulier ceux d’Arkema, longtemps pointé comme le principal émetteur de polluants éternels. Selon les dernières données transmises par l’inspection des installations classées, l’entreprise a réduit ses rejets totaux à environ 2 kg de PFAS par mois en 2025, contre 13 kg/mois en moyenne en 2024.

Cette diminution marquée s’explique notamment par l’arrêt, fin 2024, de l’utilisation du 6:2 FTS, un composé fluoré particulièrement surveillé. Les rejets résiduels proviennent désormais "essentiellement de la remobilisation de la pollution historique de la nappe", précise la préfecture dans son communiqué de presse. Arkema a par ailleurs modernisé au printemps sa technologie de pré-traitement des effluents et éliminé cinq tonnes d’émulseurs PFAS, envoyés en incinération comme déchets dangereux.

Des rejets "très faibles" de Daikin

Du côté de Daikin, les niveaux restent "très faibles", inférieurs à 2 g/mois, et devraient encore baisser. L’industriel a confirmé l’arrêt de l’utilisation du PFHxA, remplacé par une substance hors famille des PFAS. L’usine est actuellement en arrêt technique pour mener cette transition, qui doit réduire les rejets dans l’eau comme dans l’air. L’entreprise dit avoir également optimisé son procédé de traitement des émissions atmosphériques.

Lire aussi : Extension de Daikin au sud de Lyon : pas de "rejets de PFAS dans l'eau" assure la préfecture du Rhône

Si les recommandations sanitaires restent inchangées, l’État demande toutefois des compléments d’étude pour mieux évaluer l’exposition locale des populations. En parallèle, les analyses menées sur les boues de la station d’épuration de Givors se poursuivent, dans un cadre encore dépourvu de normes nationales.

Alors que la région déploie depuis avril une feuille de route dédiée aux PFAS, la préfecture se veut prudente mais souligne des tendances encourageantes. Les prochains mois permettront de confirmer si cette baisse durable des rejets s’accompagne d'une amélioration mesurable des milieux.

Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles. Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.

Lire aussi :

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut