Selon une enquête du Snes-FSU, trois quarts des collèges et lycées français disposent d'une équipe incomplète. Dans le Rhône, en cette semaine de rentrée, la situation inquiète aussi.
La rentrée scolaire s'annonçait délicate pour l'Éducation nationale. Alors que la ministre Elisabeth Borne a confirmé un manque "de 2 500 professeurs", le Snes-FSU contre-attaque ce jeudi 4 septembre. Dans une enquête consultée par nos confrères de Franceinfo, le principal syndicat des enseignants du second degré dans le public révèle que trois quarts des collèges et lycées français (73 %) ont fait leur rentrée scolaire cette semaine avec une équipe incomplète.
"Dans le Rhône, nous avons même plus de difficultés", note d'emblée Thomas Gathier, secrétaire départemental du Snes-FSU. Les chiffres de l'enquête évoquent 75 % d'établissements de l'académie de Lyon concernés par des équipes de personnel incomplètes. Ces effectifs amoindris ne sont pas seulement composés d'enseignants.
Conseiller principal d'éducation (CPE), psychologue de l'Education nationale (PsyEN), accompagnant d'élève en situation de handicap (AESH) et assistant d'éducation (AED) sont aussi pris en compte dans les chiffres de l'enquête. "Beaucoup d'établissements ont du mal à fonctionner", poursuit le représentant syndical.
Contacté par la rédaction de Lyon Capitale, le rectorat de Lyon "récuse les chiffres avancés dans l'enquête" et précise que seuls les professeurs et CPE sont directement rattachés à l'académie.
Des professeurs principaux en manque
Quatre enseignants au lycée de Givors, quatre à celui de Rillieux-la-Pape, un autre au collège de La Tourette (Lyon 1er)... Dans toute l'académie lyonnaise, des manques sont recensés par les établissements. Au lycée Condorcet de Saint-Priest, par exemple, une grève du personnel est en cours ce jeudi et une rencontre au rectorat prévue cette même journée.
"Les personnels demandent des moyens humains à la hauteur des besoins éducatifs d’un bassin dont la population, peu favorisée socialement, est en augmentation régulière", exigent-ils, alors que 1 700 élèves sont accueillis en cette rentrée, soit 70 de plus que l'année dernière. Des manquements qui s'ajoutent à une diminution du nombre d'enseignants que le rectorat justifiait, en janvier dernier, par la décroissance démographique du Rhône.
Autre problématique particulièrement préoccupante dans le Rhône, la difficulté à trouver des professeurs principaux pour chaque classe. "Ce sont eux qui gèrent les classes. Ils sont les interlocuteurs des parents, ils s'occupent du suivi et de l'inclusion des élèves, c'est le coordinateur de l'équipe", souligne Thomas Gathier. Et d'ajouter succinctement : "Tout prend l'eau".
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"C'est une crise structurelle. On n'arrive pas à recruter"
Thomas Gathier, secrétaire départemental du Snes-FSU
Alors qu'elle est l'une des plus touchées par ces effectifs incomplets, l'académie de Lyon peine à trouver de nouveaux enseignants. "C'est une crise structurelle. On n'arrive pas à recruter, car on alourdit nos conditions de travail, le métier n'est pas revalorisé socialement et financièrement", poursuit le secrétaire départemental. À noter qu'en France, plus de 9 % des postes ne sont pas pourvus à l'issue des concours.
"Dans l'académie de Lyon plus de 99% des heures sont assurées. Les services académiques travaillent en ce moment même à résoudre le reste des besoins, en sachant que la situation évolue (positivement) de jour en jour", tente de rassurer le rectorat. Et d'ajouter qu'il faut "différencier" cette situation des absences ponctuelles ou temporaires.
De leur côté, les enseignants continuent de déplorer l'accumulation des recrutements de contractuels et la demande d'heures supplémentaires pour compenser les absences. L'intersyndicale espère une mobilisation "massive" le 18 septembre prochain face à la "colère de plus en plus forte" dans l'Éducation nationale.
s'adapter et ne pas faire l'autruche. travailler un peu plus, chacun de nous, et ne pas faire comme si c'etait pas à moi de le faire. s'adapter et faire un peu d'effort et tout est plus facile, moins stressant.
Mais il faut pour cela avoir l'esprit de faire ces efforts, et ne pas constamment dire que c'est pas à moi de le faire.
C'est culturel. Et les syndicats qui se plaignent de la faible popularité des études ... Mais ils ne se demandent pas comment ils agissent eux pour donner plus d'attrait au métier.
Tout le monde sait qu'ils font constamment appel à la greve, qu'ils ne denoncent pas les arrets maladies abusifs (qui n'existent pas selon eux !!) qu'ils ne donnent jamais une image positive et interessante de la profession , que pourtant , ils sont censés defendre !