Source : Dominique Perault Architecte / ADAGP / Archi Graphi

To-Lyon : une nouvelle tour minérale de 170 mètres à la Part-Dieu

Elles devaient être deux "two", au final, il n'y en a qu'une seule. La première pierre de la tour To-Lyon est posée ce 9 septembre. D'une hauteur de 170 mètres, ce bâtiment ne devrait pas manquer de relancer le débat autour d'une Part-Dieu très "minérale".

En 2023, une nouvelle tour composera la "skyline" de Lyon, cet ensemble de bâtiments de grande hauteur qui coupe l'horizon en prenant racine dans le quartier de la Part-Dieu.

À l'origine, il devait y avoir deux tours "Two-Lyon", avant qu'il n'en reste plus qu'une dans sa version finale : To-Lyon. La première pierre de ce bâtiment construit par Vinci Immobilier et Europequipements a été posée ce 9 septembre et les travaux vont désormais s'étendre sur plus de trois ans. Apicil s'est porté acquéreur de l'ensemble dès à présent et occupera une "bonne partie" du bâtiment selon nos informations (lire ici).

170 mètres de haut, 80 000 m²

Imaginé par l'architecte Dominique Perrault, To-Lyon culminera à 170 mètres de haut, deuxième tour la plus haute de Lyon, derrière Incity (202 mètres). Elle toisera légèrement le Crayon (165 mètres). Sur les 43 étages de cet édifice colossal, on retrouvera 80 000 m² de surface, dont 66 000 m² de bureau et 3 500 m² de commerce, ainsi qu'un hôtel 4 étoiles de 168 chambres. Sous la place Béraudier, LPA exploitera un parking avec 1 100 places pour les véhicules, 1 500 pour les vélos (250 réservées à To-Lyon), un dépose-minute, une station de taxis et un espace logistique pour la gare de la Part-Dieu et To-Lyon. Une place basse au niveau - 1 permettra de faire la jonction entre le métro, To-Lyon et Béraudier

Une "skyline" de verre et de béton

Le geste architectural est beau avec cette façade aux allures de kaléidoscope, mais To-Lyon va se heurter à la question de la "ville minérale" dans un contexte où la demande de "ville végétale" se fait de plus en plus forte (lire aussi : après les années béton, l'ère du tout végétal).

En 2023, la "skyline" de Lyon sera dominée par le béton et le verre. To-Lyon est sombre, doit-on s’attendre à une climatisation poussée au maximum à l'intérieur ? L’architecte Dominique Perrault réplique : "Nous ne sommes pas Dante, ça ne sera pas l’enfer. C’est une tour de béton et de verre oui, mais elle sera parfaitement isolée par l’extérieur. Le verre est teintée, aucun rayonnement ne peut rentrer".  Néanmoins, interrogé sur la question d’une tour qui pourrait devenir un possible îlot de chaleur et son impact sur l’extérieur, aucune réponse n’a été apportée côté architecte comme construction. Le maire de Lyon, Gérard Collomb, a mis en avant une ambition de végétaliser : "On a cette volonté là, garder la puissance de la ville, tout en faisant également ce qu’on a réalisé rue Garibaldi". Quant à lui, le président de la métropole, David Kimelfeld, a livré quelques promesses : "Le quartier n’est pas terminé. Là il y a des occasions intéressantes, on va intensifier la végétalisation, avoir des voies extrêmement vertes, extrêmement larges".

Dès lors, pour éviter que le quartier reste donc un immense îlot de chaleur, la métropole de Lyon travaille sur les revêtements de sol plus clairs et une végétalisation plus ambitieuse. Néanmoins, le symbole qui permettra d'imposer un tournant majeur et visuellement fort ne sera pas avec To-Lyon.

À Milan, "Il Bosco Verticale” de l’architecte italien Stefano Boeri a marqué les esprits avec ses deux tours d'habitations hautes de 76 mètres et 110 mètres (lire ici). Alors que la question de la densification des centres urbains reste majeure, se pose également celle des architectures face aux enjeux de demain.

Cette forêt verticale à Milan, de l'architecte italien Stefano Boeri, a vu le jour en 2014 © Stefano Boeri architteti

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