En 2005, la collaboration entre le Grand Lyon et JCDecaux avait permis de lancer le Vélo’v #AntoineMerlet
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Quel est l’impact des nouvelles règles de la publicité dans la rue ?

Bien qu’ambitieuse et inédite en France, la nouvelle réglementation de la publicité de rue à Lyon interroge les acteurs du secteur et les militants antipub sur son réel impact. Permanence de JCDecaux, professionnels pénalisés, militants frustrés… Les mécontents demeurent nombreux.

3 h du matin un mardi soir d’été. Les rues de la Presqu’île sont quasiment désertes. Le silence, total. Devant ce tableau de la ville endormie, seul le défilement régulier des publicités lumineuses accroche le regard. Malgré l’éclairage diffus des lampadaires, les derniers couche-tard venus goûter la fraîcheur nocturne n’ont aucun mal à se repérer. Outre les abribus allumés qui ponctuent les artères lyonnaises, certaines vitrines de magasins de prêt-à-porter illuminent les trottoirs comme en plein jour. Une ambiance urbaine qui devrait bientôt disparaître selon l’exécutif de la Métropole de Lyon.

Au milieu du trottoir, derrière les vitrines, sur les murs et les échafaudages, dans le métro, sur les toits… la publicité est partout dans l’espace public. À tel point que les Lyonnais ne la perçoivent même plus. Nous serions pourtant, chacun, exposés à plus de 2 000 publicités par jour selon les écologistes au pouvoir. Au-delà des chapelles politiques, l’idée d’une régulation s’est donc progressivement imposée parmi les décideurs lyonnais. Lancé dès 2017 sous l’ère Kimelfeld, le règlement local de publicité (RLP) – le texte encadrant la pub – a été récupéré par la nouvelle majorité écologiste, arrivée au pouvoir en 2020. Après deux ans de débats tumultueux sur le curseur des contraintes, le texte définitif a finalement été voté le 26 juin dernier en conseil de la Métropole. 

Il n’y aura plus de publicité numérique dans le métro à partir de 2024 #AntoineMerlet

Une décision à rebours des enquêteurs publics, diligentés fin 2022, qui avaient alors rendu un avis négatif au RLP proposé par la majorité. Pourtant, Philippe Guelpa-Bonaro (EÉLV), le vice-président chargé de la réduction de la publicité, met en avant “une volonté d’équilibre” [lire l’entretien].

Au total, entre 60 et 90 % des panneaux publicitaires vont devoir disparaître des rues de la métropole d’ici 2026 annoncent les écologistes. Plus encore, la taille maximale des panneaux sera de 4 m2 au lieu de 10 m2, et il n’y aura plus de publicité numérique en extérieur. Parmi les autres mesures, on note aussi l’interdiction des images mobiles derrière les vitrines des magasins.

Ce qu’il faut retenir : Dans le détail du règlement local de la publicité 

‘ La taille maximale des publicités extérieures est de 4 m2 au lieu de 10 m2.

‘ La part de la publicité en secteur privé est réduite à 20 % du territoire par commune.

‘ Interdiction de 95 % de la publicité aux abords des établissements scolaires.

‘ Interdiction des publicités lumineuses sur les toits, comme sur les berges du Rhône.

‘ Interdiction de la publicité numérique extérieure.

‘ Il n’y aura plus de publicité numérique dans le métro à partir de 2024.

‘ Interdiction des images non fixes des écrans en vitrine des commerces, et pas plus de 1 m2 ou 2 m2 selon le secteur.

‘ Éclairage des publicités interdit à partir de 23 h au lieu de 1 h du matin.

‘ Éclairage des enseignes lumineuses interdit à 19 h ou 23 h selon le secteur.

‘ Interdiction des bâches de chantier sauf sur les monuments historiques et les gares, gérés par l’État.

Délai de mise en conformité :

‘ Enseignes : 6 ans

‘ Publicité : 2 ans

Un texte épargnant JCDecaux

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