Arkema PFAS
Le référé pénal environnemental contre Arkema a encore été par la justice. (Photo : Tim Douet)

Pollution aux perfluorés : des associations attaquent Arkema en justice

Une dizaine d'associations et 37 victimes de la pollution aux perfluorés ont déposé un référé pénal environnemental contre l'entreprise Arkema.

Regroupées sous la bannière "Notre affaire à tous - Lyon", des associations avaient déposé un premier référé à l'encontre d'Arkema le 31 mai 2022, ciblant la pollution aux perfluorés. Lundi 5 juin, elles ont annoncé, dans un communiqué de presse, avoir déposé de nouveau un référé pénal environnemental à l'encontre de l'entreprise installée à Pierre-Bénite, le 25 mai dernier.

Une étude d'impact "aux frais du pollueur"

Au total, 37 victimes de la pollution aux perfluorés et neuf associations et syndicats sont rassemblés derrière ce recours, demandant "la limitation à 1kg/mois des rejets de PFAS dans l’eau par Arkema France, afin de réduire au maximum cette pollution et une étude des risques sanitaires visant à évaluer l’ampleur de la contamination".

Les PFAS, c'est quoi ?
Les PFAS sont une famille de plus de 4 700 molécules de synthèse produites par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques, qui incluent leur résistance à la chaleur, aux acides, à l'eau et aux graisses, les rendent utiles dans de nombreux produits de consommation courante et applications industrielles tels que les textiles, les emballages alimentaires, les cosmétiques, les poêles anti-adhésives, les mousses anti-incendie, les imperméabilisants, les cires à parquet, les vernis et les peintures.
Cependant, leur large utilisation combinée à leur faible dégradation les rend omniprésents dans l'environnement, notamment dans les cours d'eau, faisant d'eux des "polluants éternels". Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
La littérature scientifique suggère que les perfluorés pourraient favoriser le cancer chez l'homme et causer des défauts de défense immunitaire chez les enfants.

Selon un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable de décembre 2022, l'entreprise rejette 3,5 tonnes de PFAS par an dans le Rhône. "Ces rejets massifs causent de graves pollutions de l’eau, du sol, de l’air et du lait maternel exposant ainsi la population et les salariés de l’entreprise à des risques pour leur santé", dénonce "Notre affaire à tous".

Avec ce recours juridique, les associations et victimes veulent obtenir une étude des risques sanitaires encourus par la population, "aux frais du pollueur". D'autant que selon le collectif, "la Dreal avait demandé dès 2013 à la société de surveiller ses rejets. Cette obligation de surveillance n’a pas été respectée par Arkema France, malgré la publication du rapport de l’ANSES en 2011 indiquant l'existence d’une grave pollution aux PFAS à Pierre-Bénite".

Pour mémoire, en mars, 13 maires de communes du Sud-Ouest lyonnais avaient annoncé leur volonté de porter plainte collectivement pour obtenir réparation de la pollution aux perfluorés. La plainte pourrait être déposée dans les prochaines semaines.

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