Malvoyant de naissance, le traileur lyonnais Nicolas Ronget prendra le départ de l'UTMB à Chamonix le 28 août prochain.
Nicolas Ronget a 31 ans. Traileur malvoyant, il prendra part à l’OCC de l’UTMB le 28 août prochain. Au départ de Chamonix, le lyonnais va parcourir 57km et 3 500 mètres de dénivelé positif. Un défi de taille, que le coureur à hâte de relever : "Ca me fait plaisir de faire partie de ceux qui peuvent courir cette course", débute Nicolas. Une course d'autant plus significative puisque c’est elle qui lui avait donné l’envie de courir en 2021 : "J’ai découvert le Trail avec l’UTMB, je me suis dit tiens j’ai envie d’essayer", explique le jeune homme. Lyon Urban Trail, puis Sainté Lyon, jusqu’à une première participation à l’UTMB l’année dernière, le lyonnais n'a finalement jamais arrêté de se défier.
"Le fait d’avoir un guide me fait gagner beaucoup de temps"
"On me dit souvent que je suis fou", partage Nicolas amusé. Atteint d’une malformation congénitale, ses nerfs optiques ne se sont pas formés complètement à la naissance : "J’ai un champ visuel quasiment normal, c’est juste que mon acuité visuelle est très faible ce qui fait que je ne vois pas", explique le lyonnais. Sur des terrains techniques comme ceux de l’UTMB, le jeune homme court donc avec un guide : "Dans la nature, le fait d’avoir un guide me fait gagner beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et surtout ça limite les chutes et les blessures", partage t-il. Il poursuit : "Il y a des courses qui sont moins techniques et dangereuses, mais une course comme l’UTMB si tu tombes dans le trou tu meurs."
Pour parcourir les quelques 57 km de l’OCC, Nicolas sera ainsi épaulé par son guide tout au long du parcours : "Dans des courses comme celles-ci, mon guide court à deux, trois mètres devant moi et je suis sa trajectoire, il va aussi me donner des indications comme : à droite, à gauche, cailloux, racine, saute, attention les branches", précise le lyonnais. Dans les passages délicats, comme les pierriers, Nicolas posera la main sur son épaule pour suivre ses appuis : "C’est très compliqué pour moi, donc dans ces moments-là je suis vraiment collé à lui."
"L’objectif c’est de finir la course"
Après un échec en 2024 lors de sa première participation à l’UTMB, le lyonnais compte bien prendre sa revanche : "L’année dernière j'ai échoué car je n'étais pas assez préparé", admet Nicolas. "Entre le km 30 et le km 34 il y a un gros pierrier à flanc de falaise et j'ai été trop lent", explique le traileur. Il ajoute : "J’étais tellement concentré sur ce que le guide me disait et sur le fait de faire attention aux gens qui me doublait que je n’ai pas bu et pas mangé. J’ai fait une déshydratation et j’ai été arrêté à 12km de l’arrivée."
"Cette année je sais à quoi m'attendre , j’ai des meilleurs réflexes avec mon guide et je suis mieux entraîné et préparé physiquement", affirme Nicolas confiant. "L’objectif c’est de finir la course, après si on peut rajouter un beau chrono et se rapprocher des 10h ça serait idéal mais c'est ambitieux."
"Je ne me considère pas comme un exemple"
S'il inspire de nombreux coureurs, Nicolas préfère malgré tout rester humble : "Je ne me considère pas comme un exemple, je ne trouve pas que ce que je fasse soit vraiment incroyable", débute le lyonnais. "Je le fais parce que j’ai envie de le faire et si les gens ont envie de le faire qu’ils se lancent aussi" poursuit-il.

En attendant le départ de l'OCC, Nicolas continue de s'entraîner régulièrement. Après l'échéance, ce dernier compte bien se reposer avant d'entamer une nouvelle saison ... sur des distances encore plus longues.
Si tu ne fais pas une performance hors norme, tu n'existes pas. Le syndrome de la start Up Nation, post covid !