Nucléaire : Greenpeace plonge les Lyonnais dans une piscine en carton

L'organisation écologiste alerte la population française sur la vulnérabilité des centrales nucléaires, et notamment de leurs piscines d'entreposage du combustible usé. À Lyon, elle a monté une symbolique piscine en carton.

Greepeace Piscine en carton ()

© Marie Maleysson
La symbolique piscine en carton de Greenpeace, dénonçant "l'amour du risque" d'EDF pour ses centrales nucléaires.

Sous la passerelles du Collège, sur les berges du Rhône, Greenpeace a dressé ce samedi un petit chapiteau. Et surtout monté une piscine en carton entourée de banderoles, pointant "l'amour du risque" d'EDF. "La trentaine de groupes locaux de Greenpeace en France se mobilise aujourd'hui pour informer la population du danger que représentent les piscines d'entreposage du combustible nucléaire usé", précise Bertrand Nouvelot, référent nucléaire pour le groupe de Lyon. Ce militant s'est investi activement chez Greenpeace depuis l'accident nucléaire de Fukushima. Sur la bâche derrière lui, une carte géante de la région, avec la centrale du Bugey au milieu, et des cercles concentriques mettant en lumière l'impact sur le territoire d'un possible accident. Pour lui, "il faut montrer à EDF que les Français sont inquiets".

Comme Véronique, médecin lyonnaise d'une quarantaine d'années, qui s'est arrêtée pour signer la pétition demandant à EDF de sortir du nucléaire : "Je ne connaissais pas les système de sécurité des centrales, ni leurs failles. Les politiques promettent de démanteler et de fermer des centrales mais on ne sait pas vraiment quand ni comment. Cette sensibilisation de Greenpeace permet aussi d'avoir une autre image des modes d'action de l'organisation, qui sont parfois critiqués." Cette semaine, en effet, pour alerter sur le risque d'attentat terroriste, des militants s'étaient introduits sur le site de la centrale de Cattenom (Moselle) et y avaient tiré un feu d'artifice.

"On n'est plus à l'abri aujourd'hui"

Greenpeace tract nucléaire (lundi 14 octobre 2019)

© Benjamin Roure
Le tract de Greepeace sur la sécurité des centrales nucléaires.

"Je signe la pétition parce que c'est assez incroyable de voir que des gens peuvent pénétrer dans des centrales nucléaires, s'exclame une jeune femme brune, membre de Greenpeace depuis 10 ans. Si Greenpeace peut le faire, tout le monde peut y arriver! Il y a une vraie inquiétude sur cette question, on n'est plus à l'abri aujourd'hui."

Bertrand Nouvelot renchérit: "EDF prétend qu'il n'y aucun risque avec ses piscines. Mais dans l'EPR de Flamanville en construction, la piscine de refroidissement sera à l'intérieur de la zone de confinement. C'est quasiment un aveu." L'homme au regard clair dit espérer que le ministre Nicolas Hulot prenne enfin des décisions concrètes, au-delà des promesses. "Qu'il ne nous dise pas qu'il va fermer 17 réacteurs dans 30 ou 40 ans! Qu'il nous dise qu'il va en fermer cinq, en précisant le calendrier et la méthode pour développer une politique de transition vers les énergies renouvelables." Une position résumée par un garçon de 17 ans, venu signer la pétition sans hésiter : "Les centrales nucléaires sont dépassées, tout simplement. Il est temps qu'on passe à d'autres sources d'énergie."

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