Florestan Groult
Florestan Groult

"Nous préparons notre propre offre politique", assure Florestan Groult (LFI)

Florestan Groult, vice-président la France Insoumise de la Métropole de Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono-Lyon Capitale.

Les envies d'autonomie de la France insoumise pour les élections municipales et métropolitiaines sont de plus en plus visibles dans la Métropole de Lyon. Ce jeudi, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, tient un meeting à Villeurbanne dans lequel pourrait être officialiser une liste LFI face à l'actuel maire socialiste. "Nous sommes dans une séquence où nous préparons notre propre offre politique, des propositions pour changer la vie des habitantes et habitants de la métropole. Il y a eu des réalisations communes dont nous sommes fiers, mais également des désaccords. Il est donc légitime aujourd'hui de formuler notre offre politique et de voir, par la suite, comment elle dialoguer avec les citoyens, mais aussi avec les autres propositions politiques mises sur la table", assure Florestan Groult, vice-président LFI de la Métropole de Lyon.

Il pose la cohabitation avec le PS sur des listes communes comme l'un des points d'achoppements : "il convient également de faire preuve de cohérence. Le contexte national est actuellement instable et les habitantes et habitants attendent de la cohérence, de Paris jusqu’à Lyon. Par exemple, voir le PS prêt à négocier avec Emmanuel Macron un budget aux accents austéritaires ou à jouer les supplétifs d’un Premier ministre peut interroger".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Florestan Groult

Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Florestan Groult. Vous êtes vice-président LFI de la Métropole de Lyon. Les faits et gestes des insoumis sont scrutés à Lyon et dans la métropole pour déterminer quel sera le périmètre d’alliance de la gauche lors des élections municipales et métropolitaines de mars 2026. Durant l’été, Grégory Doucet, Bruno Bernard, Cédric Van Styvendael, Michèle Picard et Hélène Geoffroy ont signé une tribune commune appelant à poursuivre le travail engagé sur le territoire, a priori sur la même base, c’est-à-dire autour d’une union de la gauche. Les insoumis n’ont pas signé cette tribune. Est-ce que c’est parce que vous n’avez pas été sollicités, ou parce que vous ne souhaitez pas repartir sur ce périmètre en mars prochain ?

Être scruté est le signe que la France Insoumise représente une force politique qui compte sur la Métropole de Lyon. Il faut noter que cette tribune a été signée par les maires et le président de la métropole ; nous n’en faisions donc pas partie. Cette tribune pose, de leur côté, les bases d’un arc d’alliance pour les prochaines élections. Cependant, il convient également de faire preuve de cohérence. Le contexte national est actuellement instable et les habitantes et habitants attendent de la cohérence, de Paris jusqu’à Lyon. Par exemple, voir le PS prêt à négocier avec Emmanuel Macron un budget aux accents austéritaires ou à jouer les supplétifs d’un Premier ministre peut interroger.

Pour vous, la présence des socialistes dans cet arc d’alliance constitue-t-elle une ligne rouge ? Si c’était le cas, elle serait réciproque, mais où vous situez-vous ?

En réalité, la personne qui trace le plus nettement la ligne rouge, c’est madame Joffroy, qui, récemment encore, attaquait la France Insoumise. Pour nous, la question ne porte pas tant sur les postures partisanes que sur les programmes. Nous sommes dans une séquence où nous préparons notre propre offre politique, des propositions pour changer la vie des habitantes et habitants de la métropole. Il y a eu des réalisations communes dont nous sommes fiers, mais également des désaccords. Il est donc légitime aujourd’hui de formuler notre offre politique et de voir, par la suite, comment elle dialogue avec les citoyens, mais aussi avec les autres propositions politiques mises sur la table.

Sur quelles communes ou territoires souhaitez-vous présenter des listes insoumises ? A priori, il semble certain qu’il y aura une liste insoumise face à Hélène Geoffroy, par exemple à Vaulx-en-Velin, ou face au socialiste Cédric Van Styvendael à Villeurbanne. La question la plus brûlante reste celle de Lyon : la députée LFI Anaïs Belouassa laisse entendre qu’elle pourrait être candidate. Souhaitez-vous une candidature LFI au premier tour face à Grégory Doucet ?

Il importe avant tout de discuter des propositions politiques. La question essentielle est : quelle est l’offre politique de la France Insoumise ? Après six ans d’actions sur le cadre de vie, nous souhaitons désormais axer notre projet sur la réduction des inégalités et la justice sociale. Certaines avancées ont eu lieu à Lyon, notamment sur l’écologie et l’environnement, mais il manque un véritable changement de paradigme en matière de lutte contre les inégalités. Notre proposition politique, notre ADN, c’est l’Avenir en commun : proposer un changement structurel, déjà réussi sur la transition écologique, mais qui doit désormais s’imposer sur les questions d’égalité sociale. Il n’y a pas eu de transformation profonde des mécanismes sociaux, ni de nouvelle vision de la manière dont on veut faire société.

De quelle manière une mairie peut-elle concrètement agir contre les inégalités, compte tenu de ses compétences ?

Une collectivité peut agir, par exemple, en proposant des petits-déjeuners ou des goûters gratuits afin d’aider les familles les plus modestes et garantir que les enfants mangent le matin. Faciliter l’accès au sport, notamment via un fonds social ou une caisse de réduction des licences sportives, développer un pass culture ou la gratuité des musées permet aussi d’agir à la source sur les inégalités. Il faut aller bien plus loin. À la Métropole, nous avons connu de belles réussites, dont la régie publique de l’eau.

Quels éléments positifs retenez-vous de ce mandat métropolitain, où vous avez appartenu à l’exécutif ?

Il y a eu de véritables changements de paradigme sur le cadre de vie et l’écologie, avec des mesures adoptées en commun, telles que le versement solidaire sur l’eau ou la création de la régie publique de l’eau. Là où nous avons été moteur, c’est sur la vision d’une action sociale guidée par la justice et l’égalité. Ce sont ces curseurs que nous voulons pousser plus loin. Par exemple, pourquoi la gratuité des transports s’arrêterait-elle si tôt dans l’âge ? Ne pourrions-nous pas envisager une gratuité universelle, inconditionnelle, sur une tranche d’âge allant jusqu’à 25 ans ? Il s’agit de mesures fortes, qui relèvent d’un changement des règles du jeu. Ce changement a été mené avec succès sur l’écologie ; il reste à le conduire sur les aspects sociaux et du quotidien.

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut