manifestation femmes à la rue métropole
Les banderoles et pancartes du collectif Solidarité entre femmes à la rue (Photo AP)

Mobilisés devant la Métropole de Lyon, ils alertent sur les expulsions de femmes et leurs bébés

Un rassemblement s'est tenu ce jeudi devant la Métropole de Lyon en soutien aux mères précaires sans-abris.

Le collectif Solidarité entre femmes à la rue appelait à un rassemblement devant la Métropole de Lyon jeudi 30 novembre. Cette mobilisation faisait écho à la remise à la rue de Laetitia et son bébé d'un mois prévue ce vendredi 1er décembre. Aux alentours de 13 h 30, une trentaine de personnes se sont ainsi réunies devant le bâtiment du 20 rue du Lac pour attirer l'attention des pouvoirs publics.

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Expulsée d'un squat en juin dernier alors qu'elle était enceinte, Laetitia était logée jusqu'ici par la Maison de veille sociale (MVS) dans un hôtel. "La Métropole m'a accordé une mesure de mise à l'abri", explique-t-elle. Son mari, quant à lui, n'a pas pu bénéficier de ce logement temporaire. Cependant, ayant accouché il y a un mois, Laetitia et sa petite fille ne peuvent plus profiter de cet hébergement temporaire. "Je vais me retrouver dehors en plein hiver avec un nourrisson", s'inquiète la quadragénaire.

Une carence de l'État

Dans l'entourage du président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, on précise que Laetitia a été mise à l'abri dans le cadre d'une prise en charge exceptionnelle. "Ces personnes ont été accueillies à titre dérogatoire, puisque l'Etat ne les a pas mises à l'abri malgré leur situation de vulnérabilité de femmes enceintes". En effet, la charge de l'hébergement inconditionnel relève des prérogatives de l'État, donc localement de la Préfecture. La Métropole indique ainsi être allée au-delà de ses compétences pour secourir ces familles. "Nos travailleurs sociaux ont alerté à plusieurs reprises l'Etat et la MVS pour que le relais se fasse dès que possible".


"Ces personnes ont été accueillies à titre dérogatoire, puisque l'État ne les a pas mises à l'abri, malgré leur situation de vulnérabilité de femmes enceintes"

Entourage de Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon

Un total de 2 500 personnes sans toit dont 850 enfants seraient abritées par la Métropole. Parmi elles, 30% relèveraient en réalité de la responsabilité de l'État. Face à cette carence étatique, plusieurs écoles de l'agglomération lyonnaise sont occupées par des parents. C'est notamment le cas de l'école Michel Servet (Lyon 1er), qui met à disposition son gymnase. "La mise à l'abri de ces familles repose malheureusement sur les soignants, les enseignants et les collectifs militants", déplore la porte-parole du collectif Solidarité entre femmes à la rue.

Un cas non-isolé

Laetitia, Hassani, Laure, Hasna ou encore Fadela ; de nombreuses femmes au parcours similaire dénoncent les manquements de l'État. Fadela, qui a accouché le 26 novembre, se retrouvera à la rue à Noël. "J'ai vraiment peur pour le bébé et pour mes deux enfants. J'ai peur du froid et pour ma santé", confie-t-elle. Le collectif Solidarité entre femmes dénonce un discours à sens unique des institutions sur les violences envers les femmes. "La Métropole annonce une campagne de sensibilisation pour les femmes victimes de violences, mais elle nie les violences subies par celles qu'elle remet à la rue", insiste sa porte-parole. Quant à Laure, mère de trois enfants dont un bébé d'un moins, elle occupera l'école Renan à Villeurbanne dès lundi 4 décembre, faute de mieux.

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"La Métropole annonce une campagne de sensibilisation pour les femmes victimes de violences, mais elle nie les violences subies par celles qu'elle remet à la rue"

Collectif Solidarité entre femmes à la rue

Cependant, le rassemblement de jeudi ne s'est pas tenu en vain. Après une heure de mobilisation, la Métropole a accepté de recevoir une délégation pour trouver des solutions. Malgré l'indisponibilité des élus métropolitains, les représentants du collectif ont été accueillis par le cabinet de Bruno Bernard. Sollicitée, la préfecture du Rhône a indiqué ne pas avoir d'éléments à communiquer pour l'instant.

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