À quelques semaines de son passage à Lyon, Manu Payet se livre sur son spectacle “Emmanuel 2”, entre rires, nostalgie et regard sur le quotidien.
Manu Payet sera sur la scène de la Halle Tony Garnier le 17 décembre prochain, pour présenter son spectacle "Emmanuel 2". Depuis 2022, l'humoriste traverse la France pour raconter son quotidien, d'adulte, de papa "boomer". Nous l'avons rencontré pour évoquer cette tournée qui prendra fin en février prochain.
Ce spectacle est conçu comme la suite d’"Emmanuel" premier du nom, après votre vie d’adolescence vous vous attaquez à votre vie d’adulte : que préférez vous, écrire sur vos souvenirs ou sur vos galères du quotidien ?
Manu Payet : Je pense que le plus dur c'est de trouver l'équilibre. Moi j'aime bien le passé. J'ai une espèce de loyauté à mon passé et à ma nostalgie. J'ai une façon de regarder le passé qui me fait relativiser sur la sévérité des parents, des choses comme ça. C'est cette loyauté qui me fait mettre en perspective mon regard sur l'époque avec humour. Ce que j'aime quand je parle du présent, c'est revenir sur des moments du quotidien, par exemple les engueulades de couple. Dans Emmanuel 1, j'en parlais. En fait tu fais la gueule à l'autre et donc combien de temps ça doit durer cette espèce de petite joute nulle (rires). Revenir sur ces moments, ça j'adore, ça me fait rire.
Le thème de ce spectacle c'est l'intime. Est-ce que c'est difficile de parler de soi, de tourner en dérision sa propre vie ?
Manu Payet : Oui, c'est difficile de faire des choix de dire ça, j'en parle, ça j'en parle pas parce que je suis paradoxalement quelqu'un d'assez pudique. C'est difficile et à la fois je n'embête personne. Je ne me moque de personne d'autre que moi. C'est quelque chose d'important quand même. C'est très important. Les gens ont payé leur place. J'ai pas envie de faire payer des gens pour me foutre de leur gueule. C'est pas mon délire. Mon humour, ça ne regarde que moi.
Cela fait maintenant trois ans que vous défendez ce spectacle à travers la France. Est-ce que ce n'est pas lassant de monter sur scène refaire les même blagues pendant si longtemps ?
Manu Payet : En fait, ce qui est à la fois génial et difficile avec le spectacle vivant c'est que ce n'est jamais la même chose. Le texte ne sort jamais pareil. Parfois, même toi, tu dis ça fait 200 fois que je dis ça, mais je l'ai jamais dit comme ce soir. Chaque soir le texte est différent puisque quand je change de ville. "Salut les gones", je ne peux pas le dire à Saint-Étienne par exemple. Le but du jeu est de se surprendre à chaque fois, de faire comme si t'avais pas joué la veille, de ne jamais vouloir refaire la veille. Le spectacle, je peux l'avoir joué 200 fois, il m'arrive encore de trouver un nouveau truc sur le même sujet. Au contraire, j'enlève des choses parce que ça me saoule, je l'ai trop dit, ou je ne suis plus trop sincère. Ma Halle Tony Garnier, j'en ai qu'une. Je veux la réussir. Je vais faire le meilleur show possible et ce sera le show de la Halle Tony Garnier. Il appartiendra à ce lieu et à celles et ceux qui sont là.
Vous clôturez cette tournée en février 2026 au théâtre Édouard VII, avez-vous déjà des projets de prévus ?
Manu Payet : Récemment, j'ai tourné dans un film qui s'appelle Deviens génial, comme la chanson de Vald. C'est l'histoire d'un prof d'espagnol qui est obligé de se faire passer pour un prof d'allemand. C'est une comédie dans laquelle j'ai adoré tourner. Je ne l'ai pas vue encore parce que c'est en montage mais voilà c'est ça le projet.