Métropole de Lyon : un appel au boycott des Jeux olympiques d'hiver à Pékin

Des parlementaires français et européens appellent l'Union européenne à condamner les agissements du gouvernement chinois, quelques semaines avant le début des Jeux olympiques d'hiver à Pékin.

Publiée le vendredi 21 janvier sur les réseaux sociaux, une tribune de plusieurs parlementaire européens appelle au boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver qui se dérouleront du 4 au 20 février à Pékin. Parmi les signataires, on retrouve Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône, ou encore Michèle Rivasi, députée européenne, et même Gwendoline Delbos-Corfield, ancienne conseillère régionale de Rhône-Alpes et aujourd'hui eurodéputée.

Dans ce texte en anglais, le groupe fustige la décision initiale du comité olympique international d'avoir confié ces JO d'hiver à un pays dont le gouvernement "ne respecte pas les droits de l'Homme". Et de rappeler le contexte de 2008, lors de l'attribution des Jeux olympiques d'été à la Chine : "La décision d'attribuer les Jeux de cette année-là à la Chine a été prise sur la base des promesses du gouvernement chinois d'améliorer les droits de l'Homme et les conditions sociales dans le pays, y compris au Tibet, au Turkistan oriental et au sud de la Mongolie, des zones occupées par la Chine. Mais ces promesses n'ont été ni tenues ni respectées. Au contraire, la situation des droits de l'Homme dans ces régions s'est empirée", dénoncent les signataires, qui regrettent qu'aucune enquête internationale ou du comité olympique n'ait été conduite après les émeutes au Tibet en 2008. 

Quelle situation aujourd'hui ?

Dans cette tribune, qui s'adresse aux gouvernements de l'Union européenne, les eurodéputés condamnent la surveillance renforcée de la Chine sur le Tibet, où 150 personnes se sont immolées par le feu pour dénoncer "l'emprisonnement et la torture infligée des opposants politiques au gouvernement chinois". En Turkistan,  "entre 1,8 et 3 millions de Ouighours et autres communautés sont détenus arbitrairement dans des camps de ''rééducation'', endurant des traitements inhumains et un endoctrinement politique". Enfin, à Hong Kong, en Mongolie et à Macao, "les activistes pour la démocratie ont été arrêtés par milliers" ; "des enfants sont privés de leur langue maternelle dans un effacement culturel" ; "la presse et les mouvements pour la liberté sont sous haute tension".


"Il est crucial que nos gouvernements désapprouvent les politiques répressives de Pékin".


Pour les eurodéputés, ces agissements vont à l'encontre des valeurs olympiques, et alors que le CIO, en 2017, a intégré dans ses conditions pour les villes d'accueil le respect des droits de l'Homme. Une situation qui les conduit à demander un boycott diplomatique ferme afin que l'Union européenne et ses pays membres s'opposent aux pratiques de Pékin. "Comme le CIO n'a pas respecté ses engagements, il est crucial que nos gouvernements expriment leur désapprobation des politiques répressives de Pékin. Une façon d'y parvenir serait que l'UE et nos gouvernements nationaux adoptent des déclarations avant les Jeux exprimant leur inquiétude face à la situation désastreuse des droits de l'Homme en Chine. Ils devraient également charger leurs comités nationaux olympiques d'éduquer leurs athlètes sur ces questions. En outre, nous appelons l'UE et ses États membres à imposer un boycott diplomatique des Jeux et à s'abstenir d'y assister à quelque titre que ce soit, à moins que le gouvernement chinois ne démontre une amélioration vérifiable de la situation des droits de l'Homme [ndlr : dans ces région]. Une décision qui a déjà été prise par l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis. Agir différemment serait vu comme une tolérance des abus de Pékin, ce que le gouvernement chinois prendrait comme une carte blanche pour continuer à bafouer les droits fondamentaux et la liberté".

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