Etienne Blanc © Antoine Merlet
Etienne Blanc © Antoine Merlet

Lyon : entre Pécresse et Zemmour, les ambiguïtés d’Étienne Blanc

Le sénateur LR de Lyon entretient toujours le flou quant à son positionnement vis-à-vis d’Eric Zemmour. Il soutient les thématiques du polémiste tout en assurant rester fidèle à son parti. Un numéro d’équilibriste qu’il a repris dès les premiers jours de 2022.

Depuis cet été, Étienne Blanc participe consciencieusement à la rédaction du feuilleton à rebondissement de la droite : qui soutiendra le sénateur pour l’élection présidentielle. En juillet 2021, l’ancien candidat des LR aux municipales Lyonnaises de 2020 invitait Eric Zemmour à participer aux primaires des républicains. À la fin de l’été, les deux hommes se sont même rencontrés. Reconquête qui cherche à recruter dans les rangs des Républicains ne manquerait pas de mettre en avant le ralliement de l’ancien bras droit de Laurent Wauquiez à la région. Pour les zemmouristes, le sénateur Blanc a d’autant plus de valeurs qu’il bénéficie de cette ombre portée.

Débarqué

Depuis des mois, Étienne Blanc ne cesse de se situer dans un entre-deux entre sa famille politique et le polémiste. Une position d’équilibriste qu’il n’a pas toujours réussi à tenir. À l’automne, interrogé par le JDD sur les propos d’Eric Zemmour sur la France de Vichy et la déportation des juifs, Étienne Blanc suit plutôt la ligne de l’ancien chroniqueur de Cnews : “Est-ce qu’en signant l’armistice, on n’a pas donné aux juifs les moyens de protection qui, pendant deux ans, permettaient de fuir le régime nazi ? Moi, je ne peux pas répondre”. Des propos qui heurtent une grande partie du groupe LR au conseil municipal lyonnais. Pierre Oliver et Pascal Blache en tête démissionnent le sénateur Blanc de la présidence de ce groupe d’une dizaine d’élus. Lors de réunions internes, des conseillers municipaux lyonnais LR avaient tenté d’arracher à Étienne Blanc l’assurance qu’il ne soutiendrait jamais Eric Zemmour. L’ancien premier vice-président de Laurent Wauquiez à la région élude la question en rappelant son soutien à Michel Barnier dans la primaire interne des LR. Durant l’entre-deux tours, il embarque dans l’aventure Ciotti malgré la consigne de vote de l’ancien commissaire européen en faveur de Valérie Pécresse : “je voterai Eric Ciotti à deux mains. Il est celui qui apporte la réponse que j’attends aux maux de la France. Il est à droite. Il faut essayer la droite”.

Dès les premiers jours de 2022, Étienne Blanc a réchauffé son feuilleton polémique sur son positionnement vis-à-vis d’Eric Zemmour. Après l’annonce de Guillaume Peltier, ancien numéro des LR de rejoindre Reconquête, les regards se tournent de nouveau vers Étienne Blanc. “La question est clairement posée, est-ce que ce n’est pas chez Zemmour que nos convictions sont le mieux défendues ?”, s’interroge-t-il dans les colonnes du Parisien.

Pécresse pas assez à droite pour Blanc

Une sortie totalement assumée par Étienne Blanc “Depuis huit mois, je n’ai pas varié. J’ai toujours dit que la présidentielle se jouerait autour des thèmes imposés dans le débat par Eric Zemmour. Il parle des préoccupations de l’électorat des Républicains. Je le dirai jusqu’au bout et j’espère que ma famille politique va l’intégrer : il faut faire de ces thèmes l’axe fort de notre programme faute de quoi cette élection ne ce sera pas pour nous”, nous explique le sénateur LR. Il reproche à Valérie Pécresse de ne pas être suffisamment “saillante” sur les questions de sécurité, d’immigration et de souveraineté. Mais sur la finalité dessinée par ses constats, Étienne Blanc continue de se situer dans une zone grise entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour. “Je suis LR et je le reste, assure-t-il. Je n’entretiens pas le flou. Je me situe au niveau des idées. Nous sommes un parti de droite et nous devons proposer une pensée de droite”. La suite au prochain épisode ?

Lire aussi : Après ses propos jugés "révisionnistes", Étienne Blanc sous la menace d’un putsch des LR à Lyon

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