La Ville de Lyon souhaite expérimenter la semaine de 4 jours

La municipalité écologiste ambitionne, à partir de 2024, de proposer à ces agents d‘expérimenter la semaine de 4 jours. Plusieurs freins devront toutefois être levés. 

Déployée à grande échelle depuis deux ans au sein de l’entreprise lyonnaise LDLC, qui fait aujourd’hui figure de précurseur sur ce sujet, la semaine de 4 jours séduit petit à petit les collectivités locales. Après le lancement il y a quelques semaines d’une expérimentation de ce type par la Métropole de Lyon, ce jeudi 29 juin, au détour d’échanges sur le plan Égalité professionnelle de la Ville de Lyon, l’adjoint aux ressources humaines, Laurent Bosetti, a annoncé vouloir proposer cette mesure aux agents de la mairie. 

"Nous n'avons pas encore d’idée précise sur quel métier pourrait être ciblé, si on l’ouvre à tous les métiers ou pas, sur volontariat, mais sous réserve de la continuité de service …"

Laurent Bosetti, adjoint de la Ville de Lyon aux ressources humaines

Pour l’heure, "les études n’ont pas encore été ouvertes avec le personnel municipal", mais cela se ferait "sans doute sur la base du volontariat", confie l’élu du groupe Lyon en commun. Se posent toutefois déjà quelques questions d’importance, notamment sur la continuité des services publics. "Une crèche qui fonctionne à 4 jours quand les usagers attendent 5 jours de services rendus, c’est une dégradation de la qualité qui peut poser des questions, où alors il faudrait créer des dizaines, voire des centaines de postes, sachant qu’il ya des pénuries sur le marché de l’emploi de la petite enfance", explique ainsi Laurent Bosetti, qui se dit également soucieux de respecter une certaine "équité" entre les agents. Un débat déjà abordé au sein de la collectivité, puis le Covid-19,  sur la question du télétravail.

Laurent Bosetti (Lyon en commun), adjoint aux ressources humaines.

Temps de travail, équité, continuité des services

Autre potentiel point d’achoppement, qui pourrait donner moins d’importance à la mesure, la question du temps de travail. La Ville de Lyon étant obligée de respecter le temps de travail des agents réglementé à 1 607 heures par l’État, elle n’a, en l’état, pas la possibilité de proposer à ses salariés une semaine de 32 heures sur 4 jours, ce qu’offre actuellement à ses salariés l’entreprise LDLC. Les salariés souhaitant participer à cette expérimentation devraient donc rallonger leurs journées sur les 4 jours travaillés, pour respecter les 1 607 heures annuelles. 

Un sujet qui questionne déjà Laurent Bosetti, "la mesure peut aussi être délétère en termes d’usure professionnelle avec des journées longues si c’est reproduit sur des métiers pénibles". À la mi-journée, lors de la pause du conseil municipal, l’élu de gauche confiait d’ailleurs ne pas faire de cette mesure "un objet totem, puisqu’on y voit aussi potentiellement des limites. Ce n’est pas l’alpha et l’oméga de l’employeur", mais plutôt "un élément d’amélioration de la qualité de vie au travail". 

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