Le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, et le maire d’Ecully, Sébastien Michel, plantent un arbre à Ecully le 27 février. (Photo Hadrien Jame)

La sécheresse pousse la Métropole de Lyon à acheter ses arbres de plus en plus loin

D’ici à 2026, la métropole de Lyon veut planter 300 000 arbres. À mi-parcours, les différentes essences déjà plantées viennent des pépinières de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais avec la sécheresse plus intense le périmètre d’approvisionnement va s’agrandir. 

Depuis l’arrivée il y a 3 ans des écologistes à la tête de la Métropole de Lyon, la végétalisation du territoire a pris une tout autre ampleur et se retrouve souvent au coeur des débats. D'ici à 2026, la collectivité ambitionne de planter 300 000 arbres, pour rafraîchir la ville et lutter contre le réchauffement climatique, en utilisant des essences issues principalement de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Malheureusement avec la forte demande et une sécheresse record l’approvisionnement devient de plus en plus compliqué. "On est en train d’assécher les pépinières de la région", confirme à Lyon Capitale, Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole délégué à l’environnement. 

"On est en train d’assécher les pépinières de la région"

Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole délégué à l’environnement

Acheter des arbres au-delà de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Pour les 120 000 premiers arbres plantés, la Métropole de Lyon s’est fournie principalement avec quatre pépinières de la région. La pépinière Cholat basée à Chambéry, la pépinière Soupe basée dans l’Ain, la pépinière Guillot Bourne II en Isère et pour finir, la pépinière Rey de Morancé, dans le département du Rhône. Aujourd’hui, le contexte ne leur permet plus de "donner autant, confie Pierre Athanaze, nous avons décidé d’étendre le périmètre". La Métropole de Lyon a ainsi décidé de se tourner vers les territoires "du sud pour certaines essences ou le Val de Loire pour d’autres". 

L’érable, le freine, le platane ou encore le tilleul font partie des types d’arbres recherchés, "ce sont des essences choisies par rapport au climat si particulier de Lyon". Pour le vice-président, il fallait choisir des essences tout-terrain pour la capitale des Gaules, "il y a des pics de chaleurs et parfois des périodes de grand froid, le choix des essences en est donc restreint". 

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Des arbres qui ont entre 8 et 12 ans 

Les arbres plantés dans la Métropole de Lyon ont déjà un certain âge lorsqu'ils sont mis en terre. "En ville, il est primordial d’avoir des arbres âgés de 8 à 12 ans, pour faciliter leur développement", précise Pierre-Athanaze. En prenant l’exemple de la place Bellecour, l'élu écologiste explique qu'"il serait impossible pour un arbre d’un an de se développer avec toutes les contraintes inhérentes à la ville".

Pour faciliter le développement des jeunes pousses, la question de l’eau est aussi importante d’autant plus dans une période de forte sécheresse. Pierre Athanaze l’assure, les arbres ne seront pas "arrosés plus de 5 à 6 fois par an", à raison de 150 litres par arbre. Pour limiter les besoins en eau de ces arbres, le choix de la terre et de leur emplacement se révèle essentiel, il est ainsi nécessaire de trouver des endroits stratégiques ou "ils iront chercher l’eau dans les sols". 

Des changements sur les alignements d’arbres

Pour éviter des pertes trop importantes lorsque des arbres de la même espèce tombent malades, la Métropole de Lyon a décidé de ne plus faire d’alignements d’une seule et même espèce. Pour apporter plus de fraîcheur, la collectivité a aussi entrepris de jouer sur la taille de ses arbres et leur densité. "À l’époque il y avait un écart de 12 à 14 mètres entre deux arbres, des places de parkings étaient créées, mais le soleil pouvait passer et donc la chaleur", appuie Pierre Athanaze. Avant d'ajouter, "si on respecte bien ces variations de hauteur on obtient une différence de température d’environ 5°c, mais en pleine canicule on peut atteindre jusqu’à 7,9°c de différence. On transforme ces plantations en îlot de fraîcheur". 

"Si on respecte bien ces variations de hauteur on obtient une différence de température d’environ 5°c"

Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole délégué à l’environnement

À quelques kilomètres de Lyon, du côté de la pépinière Rey, à Morancé, Philippe Béraud-Sudrea confirme fournir "un grand nombre d’arbre et d’arbustes au Grand Lyon". Cette année, sur la période de plantation qui s'étend de fin novembre à fin mars, la pépinière rhodanienne a contribué à la plantation des 24 000 arbres mis en terre par la collectivité. Des arbres qui, d'ici quelques années, devraient apporter un peu plus de fraîcheur dans l'agglomération, c'est "la seule climatisation possible, qui est le plus efficace et la moins coûteuse", souligne le directeur de la pépinière. 

Pour habiller les parterres du territoire, la pépinière Rey a aussi fourni un grand nombre d’arbustes. "Au-delà du côté esthétique, les arbustes apportent eux aussi une fraîcheur supplémentaire".

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