Les drapeaux de la ville de Lyon, de Fourvière (au fond) et de la vierge Marie était de sortie dans le cortège de l’extrême droite en 2022, mais pas de signe de la banderole Lugdunum suum avant l’arrivée à Fourvière. (Photo de OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

La procession des identitaires à Fourvière interdite le 8 décembre

La préfète du Rhône a pris un arrêté interdisant la procession au flambeau des identitaires prévue le 8 décembre à Fourvière, lors de celle du diocèse de Lyon. 

Pour la "seizième année consécutive", les identitaires Lyonnais ont annoncé vouloir organiser une montée au flambeau à Fourvière le soir du 8 décembre. Intitulée "Lugdunum Suum", qui peut se traduire "Notre Lyon", cette marche doit se dérouler entre la place Saint-Jean et la basilique de Fourvière. Soit au même moment et dans les pas de la procession religieuse organisée en direction de Fourvière par l’association Diocésaine de Lyon. 

"Il est temps que le 8 décembre redevienne une fête du peuple lyonnais qui honore sa Protectrice [la Vierge Marie, NDLR] et c’est donc avec humilité que Lugdunum Suum organise pour la seizième année consécutive une grande procession aux flambeaux « Lugdunum Suum »", peut-on lire sur un post Facebook des Remparts. Les participants sont ensuite invités à se retrouver à La Traboule, le bar associatif du groupuscule identitaire dont de nombreux élus locaux demandent la dissolution.

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Empêcher la récupération de la procession du diocèse

Comme en 2022, cette montée au flambeau est une nouvelle fois frappée d’un arrête d’interdiction pris par la préfète du Rhône Fabienne Buccio. "Nous avons eu des éléments laissant penser que des groupuscules d’ultra droite pourraient confisquer cette manifestation [la procession religieuse du diocèse, NDLR] et il n’est évidement pas question de les laisser faire et de laisser prôner des idéologies de haine pendant cette manifestation", précisait ce mardi Juliette Brossard-Trignat, la préfète du Rhône déléguée à la défense et la sécurité, au moment de présenter le dispositif de sécurité de la Fête des lumières, qui se déroulera en parallèle des célébrations religieuses le 8 décembre.

Il y a un an, cet arrêté d’interdiction n’avait toutefois pas empêché quelque 300 militants identitaires et membres des Remparts de prendre part à la procession jusqu’à Fourvière, sous l’oeil des forces de l’ordre mobilisées sur le parcours. Une montée au flambeau qu'ils avaient toutefois faite sans signe distinctif d’appartenance au rassemblement Lugdunum Suum. Tout du moins jusqu’à l’arrivée sur le parvis de la basilique, où une banderole Lugdunum Suum avait brièvement été déployée, avant que la police n’intervienne.

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Pour mémoire, en cas d’infraction à un arrêté d’interdiction, les organisateurs de l’événement s’exposent à une amende de 7 500 euros et à une peine de six mois d’emprisonnement. Les éventuels participants, eux, s’exposent à une contravention de 4e classe pour avoir participé à une manifestation interdite. À la suite de la manifestation de l’année dernière, une seule personne avait finalement été condamnée.  Le 20 juin 2023, Sinisha Milinov, militant d'extrême droite et porte-parole du groupe identitaire des Remparts, qui avait organisé et participé à la procession interdite, avait ainsi écopé de 800 euros d’amende.

Lire aussi : Le porte-parole des identitaires à Lyon condamné à 800 euros d'amende

Un arrêté une nouvelle fois bravé ?

Malgré l’arrêté d’interdiction pris par la préfecture, il y a fort à parier que les identitaires se joindront d’une manière ou d’une autre à la procession organisée par le diocèse. "Tant qu’il n’y’a pas d’expression de signes extérieurs interdits et que les personnes sont intégrées à la procession il n’y aura pas d’intervention", justifie Nelson Bouard, le directeur départemental de la police nationale. En revanche, "si des personnes manifestent une appartenance ou des idées et expression qui sont interdites dans l’arrêté préfectoral, notre dispositif en tiendra compte", assure le patron de la DDSP du Rhône. Autrement dit, pour intervenir les forces de l’ordre devront pouvoir caractériser le rassemblement intitulé Lugdunum Suum.

"Nous ne laisserons pas partir des groupes violents dans les rues de Lyon"

Nelson Bouard, le directeur départemental de la police nationale

Alors que ces dernières semaines des membres groupes identitaires lyonnais se sont illustrés à plusieurs reprises dans Lyon par des actions violentes ou des manifestations sauvages, Nelson Bouard assure avec fermeté, "nous ne laisserons pas partir des groupes violents dans les rues de Lyon. Nous nous y opposerons immédiatement".

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