À seulement une heure en train de Lyon, une escapade à Valence et ses environs donne un avant-goût du Sud. Avec ses marchés colorés, son centre historique entièrement piéton, ses canaux méconnus, la ville drômoise se prête à d’agréables flâneries. Et pourquoi ne pas rejoindre Romans-sur-Isère et son célèbre Musée de la Chaussure (à 30 kilomètres) le nez au vent en empruntant le parcours vélo protégé entre ViaRhôna et Belle Via ?
Pour le régal des yeux, du nez et des papilles, rien de mieux que d’arriver un samedi matin lorsque le grand marché occupe les places et les rues du centre ancien. Les étals rivalisent de couleurs et mettent à l’honneur les spécialités locales. Pêches, abricots et autres fruits de la vallée du Rhône côtoient les produits régionaux comme la raviole, petite cousine éloignée du ravioli, la caillette, sorte de petit pâté au porc et aux légumes ou encore la truffe drômoise.

Côté sucré, les gourmands ne resteront pas sur leur faim : Valence s’enorgueillit d’un curieux petit bonhomme sablé, le Suisse, aromatisé à l’écorce d’oranges confites et à la fleur d’oranger tandis que la réputation de la pogne de Romans, cette onctueuse brioche aux saveurs parfumées, n’est plus à faire. Autre création plus récente, la Pangée, symbolisant le continent originel, se compose d’abricots, de miel et d’amandes et est toujours vendue… avec une part manquante !
Déambuler dans le centre ancien
Entouré de boulevards, nés de la disparition des remparts de la ville au XIXe siècle, le centre ancien est ponctué d’agréables places ombragées et terrasses de bistrots. L’ambiance est déjà méridionale, comme sur la place des Clercs qui offre une jolie vue sur le chevet de la cathédrale. “Depuis les années 2000, la ville et son centre historique, devenu piéton, ont connu une véritable transformation. C’est une ville à taille humaine, où tout est à proximité et qu’on regarde aujourd’hui différemment”, explique Stéphane Fortier, guide et natif de Valence. Il fait bon flâner dans le lacis des ruelles commerçantes ponctuées de remarquables façades Renaissance.
À ne pas manquer dans la Grande-Rue, la maison des Têtes, ancien hôtel particulier mêlant gothique flamboyant et architecture Renaissance, qui doit son nom aux nombreuses têtes ornant sa façade, le corridor et la cour intérieure. C’est Antoine de Dorne, consul de la ville et professeur à l’université de Valence, qui l’aurait fait construire vers 1530, au retour d’un voyage en Italie.

L’étonnant et riche musée Art et Archéologie
Toujours dans le centre ancien, ce musée, installé dans l’ancien palais épiscopal, a été entièrement réaménagé par Jean-Paul Philippon en 2013, à qui l’on doit notamment la réhabilitation de la Piscine de Roubaix. Seul musée des Beaux-Arts en Drôme, combinant archéologie et histoire de l’art, il vaut à lui seul le déplacement avec sa muséographie résolument moderne.
Côté exposition temporaire, laissez-vous séduire cet été par l’explosion de couleurs des 20 planches du célèbre album Jazz de Henri Matisse, offertes par l’artiste au musée ou encore le prêt exceptionnel, par le musée d’Orsay, de 22 chefs-d’œuvre de Chardin à Giacometti en passant par Paul Klee et Nicolas de Staël.
“Le petit plus ? Le belvédère du musée offre une vue à 360 degrés sur le Rhône, l’Ardèche, les toits de Valence et le Vercors, complétée de quatre ambiances sonores représentant les quatre points cardinaux”, précise Stéphane Fortier.

Méconnus canaux de Valence
Valence est parcourue de 18 kilomètres de canaux principaux à ciel ouvert, peu visibles et souvent méconnus. Le nom même de Valence signifierait en celte “lieu habité riche en eau”. Exploités dès les Romains, les canaux ont été formés dans le but de récupérer les résurgences d’eau de pluie du Vercors voisin. Aux beaux jours, ils sont un véritable bol de fraîcheur et de nature et un moyen rafraîchissant pour découvrir la ville. Suivez par exemple les canaux de l’Épervière sur une boucle de 5,8 kilomètres reliant le parc Jouvet à celui de l’Épervière en passant par les parcs des Trinitaires et Marcel-Paul.

Romantique clin d’œil
Le champ de Mars abrite le kiosque Peynet. Ce joli kiosque à musique du IXe siècle, qui offre une belle vue sur les montagnes ardéchoises et les ruines du château de Crussol, a inspiré un soir de 1942 le dessinateur Peynet qui y croqua ses fameux Amoureux. L’image a depuis fait le tour du monde, plus récemment grâce au timbre-poste édité en 2000 célébrant le couple sous le kiosque.
Le nez au vent à Romans-sur-Isère
Relié à Valence par la Belle Via, une voie verte à vélo, Romans offre, à 30 kilomètres, une jolie balade complémentaire. La ville est elle aussi dotée d’un pimpant marché, le dimanche matin, de pittoresques ruelles et de son incontournable Cité de la Chaussure. Ici, c’est à un véritable voyage dans l’histoire de l’humanité chaussée que le visiteur est convié, depuis les antiques sandales égyptiennes en fibre de papyrus aux dernières chaussures de Mbappé.

Le musée est hébergé dans l’ancien couvent de la Visitation entouré de superbes jardins, animés de concerts, les soirs d’été. Cette sortie vélo, réalisable en famille, révélera une autre surprise. Sur le chemin, Châteauneuf-sur-Isère abrite, en effet, en pleine nature, sur le site d’une ancienne carrière, de curieuses maisons troglodytiques…

Le saviez-vous ?
Valence vient de Valentia, le nom de la ville à l’époque romaine. C’est pourquoi les habitants se nomment les Valentinois.
Infos pratiques
Où loger ?
• Hôtel 2* Les Négociants, sobre et chic, au cœur de Valence – hotel-les-negociants.com
• La villa de Lise, coquettes chambres d’hôtes et gîte dans une maison de maître, à Romans-sur-Isère – lavilladelise.fr
• Le domaine Valsoyo, appartements à thème et cabanes insolites, à Upie – valsoyo.com/
Où se restaurer ?
• Mandibule, restaurant gastronomique, à Alixan – mandibulerestaurant.com
• L’Agopé, cuisine créative et raffinée, à Valence – restaurant-lagope.fr
• Ôde Marine, cuisine franco-japonaise, à Bourg-de-Péage
À ne pas manquer
• Sur le champ ! Festival de musique gratuit, du 23 au 26 juillet à Valence
• Valence en gastronomie, découvertes culinaires et shows gastronomiques, du 11 au 14 septembre à Valence
Comment s’y rendre ?
• En train, Lyon-Valence (centre-ville), direct 1 heure / gare Valence TVG 35 minutes
• En voiture, comptez 1 heure 30
• En vélo (ViaRhôna), comptez 6 heures