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Photo d’illustration.

Dans la région, la détresse des stations de ski

Avancée en décembre, la date du 7 janvier pour la réouverture des remontées mécaniques est un enjeu crucial pour les professionnels de la montagne. Mais la situation est plus qu'incertaine à la veille du discours du Premier Ministre et alors qu'un Conseil de défense sanitaire s'est tenu ce mercredi.

Longtemps sujet à débat, la réouverture des remontées mécaniques a fait couler beaucoup d'encre sur la fin 2020, jusqu'à ce que le couperet tombe définitivement : leur fermeture pour la période des fêtes de fin d'année a été actée par le gouvernement.

Un énorme coup dur pour les stations de ski, qui pâtissent grandement des mesures sanitaires prises pour éradiquer l'épidémie de coronavirus et qui devraient, selon toutes vraisemblances, faire une croix sur une ouverture ce jeudi 7 janvier, date avancée par l'exécutif en cas d'apaisement de la situation sanitaire. Vus les ravages que provoque encore aujourd'hui le Covid-19, l'incertitude est plus que jamais à l'ordre du jour.

La décision prise par le gouvernement concernant cette date du 7 janvier, et donc le sort réservé aux remontées mécaniques, sera annoncée jeudi par le Premier Ministre, Jean Castex, à l'occasion d'une conférence de presse que les professionnels attendent avec impatience et, surtout, avec espoir.

À la veille de la prise de parole du Premier Ministre, les chefs de file du secteur enjoignent le gouvernement à " agir " face à l'urgence de leur situation, dans des propos recueillis par Le Dauphiné Libéré.

" Rien ne dit que les conditions sanitaires ne permettent pas d’ouvrir "

Pour Eric Brèche, le président du Syndicat National des Moniteurs du Ski Français (SNMSF), " aucune information officielle remettant en cause cette date du 7 janvier. " Selon lui, une réouverture est donc toujours envisageable. " Rien ne nous dit que les conditions sanitaires ne permettent pas d’ouvrir, explique-t-il. Je considère que cette ouverture est possible. Nous sommes sur des régressions des indices sanitaires au niveau de la région Auvergne Rhône-Alpes, à une période où la fréquentation et le brassage seront bien moindres et répartis dans tous les massifs, puisque l’enneigement est bon partout. "

Pour appuyer ses dires, le patron du SNMSF prend l'exemple des grandes surfaces, où les Français se sont rués lors de la période des fêtes. " Je ne vois pas le risque supplémentaire quand on voit l’affluence des centres commerciaux, défend-il. Une non-ouverture susciterait une incompréhension totale. Si on a voulu limiter les brassages à Noël et au Nouvel an, l’argument n’est plus valable désormais jusqu’au 6 février. "

" Ou on ouvre ultra rapidement ou nous sommes morts "

Pour Jean-Luc Boch, président de l'Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM), l'urgence est absolue. " C’est bien simple : ou on ouvre ultra rapidement ou nous sommes morts, lâche-t-il. Les réservations sont totalement freinées. Sans date fixée, dans une semaine ce sera une catastrophe si on n’ouvre pas, car il n’y aura personne en février et c’est la mort annoncée des stations. Le plus vite on ouvre, le plus vite on pourra sécuriser les réservations et les séjours. "

Pour le maire de la Plagne, la particularité du secteur rend d'autant plus urgente une issue favorable quant à la réouverture des remontées mécaniques. " On nous met en concurrence avec les théâtres, les musées, mais c’est un non-sens, regrette-il. Eux ont toute l’année pour travailler. Nous on a quatre mois. Or nous avons déjà perdu un quart de la saison. Et si la saison est blanche, 50% de nos artisans et socio-professionnels vont fermer dans nos montagnes. "

" C'est au gouvernement d'agir "

Pour Alexandre Maulin, un report de l'ouverture des remontées mécaniques serait une catastrophe. " On entend dire qu’il faudrait attendre d’ouvrir le 6 février pour préserver les vacances. Mais ouvrir le premier jour des vacances signifie ouvrir sans client. Bref, ce serait une catastrophe économique, prévient-il. Si dans les prochains jours on n’ouvre pas, on ne relancera pas les réservations et c’est tout l’exercice qui sera anéanti. "

Ce dernier rejoint Eric Brèche sur la possibilité de réouvrir les remontées mécaniques avec les conditions sanitaires actuelles. "On nous contraint de rester fermer, affirme-t-il. À l’automne, on justifiait la décision par la situation sanitaire dans les territoires. À l’époque c’était Auvergne-Rhône Alpes et particulièrement la Savoie et la Haute-Savoie qui étaient difficulté. Aujourd’hui ce n’est plus le cas.  On est en train de tuer notre saison. Aujourd’hui, plus rien ne justifie que l’on interdise une activité qui se déroule en plein air et avec des protocoles sanitaires adaptés. Nos propositions sont concrètes, maintenant c’est au gouvernement d’agir."

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