Actuaire et trader : les cousins germains de la finance

Souvent comparé au métier de trader, la profession d'actuaire n'a rien a envier à son cousin de la bourse. Bien que très semblable, ces deux professions n'ont pas la même approche du « risque » financier. Actuaire : autopsie d'un métier de l'ombre.

Chute des cours de la bourse, effondrement de grandes banques, petits épargnants mis sur le tapis, des évènements qui ont sorti les traders de l'ombre. Un métier complexe dont le but est de dégager des gains par l'achat et la revente de titres boursiers en fonction de la conjoncture économiques et d'une évaluation des risques. Tous les rouages du marché actuel reposent sur leur choix quotidien. Mais le risque est aussi l'élément de base d'une autre carrière inconnue en France, et souvent comparée à la précédente, celle d'actuaire. Malgré des principes et des méthodes de travail souvent proches, les deux professions ne se ressemblent pas vraiment.

Un métier " à risque "

Mathieu, 20 ans et David, 21 ans, étudiants en deuxième année de l'Institut de Science Financière et d'Assurances (ISFA), la principale école Française de formation des actuaires, semblent satisfaits et complètement décomplexés vis à vis de leur futur métier. « Il ne faut pas confondre le métier d'actuaire et celui de opérateurs de marché. Nous ne faisons pas le même métier. Notre but est d'évaluer les risques pas de spéculer dessus », confie Mathieu, le président du Bureau des Étudiants. "Évaluer les risques", c'est le terme qui défini le mieux les activités de ces professionnels de la finance.

Ces derniers sont chargés d'évaluer, par l'application ou la création de formules mathématiques, tous les différents risques qui peuvent entrer en compte dans l'élaboration d'une police d'assurance, soit dans la mise en place des garanties ou pour définir le montant des cotisations. Mais cela ne se limite pas qu'aux contrats d'assurance, puisque de plus en plus d'entre eux sont engagés pour tenter de quantifier les risques pris par certains ministères gouvernementaux dans leurs investissements. Et parfois même, d'où leur lien de parenté avec les traders, ils peuvent être amenés à prescrire l'achat ou la vente de titres boursiers. L'actuaire s'est rapidement penché sur toutes ces questions en s'imposant comme un ingénieur spécialiste des mathématiques et des statistiques appliquées à la gestion des risques.

Une profession sans chômage

Bien qu'étant peu philanthropique, préférant les chiffres à l'humain et ne figurant probablement pas dans la liste des rêves d'enfants, l'actuariat a tous les atouts pour séduire. Une centaine de diplômés sortent chaque année de l'école lyonnaise. Pourtant cela ne semble pas suffisant pour approvisionner le marché en perpétuelle demande. Avec des promesses de salaires plus que confortables, les débutants peuvent espérer gagner entre 45000 et 50000 euros bruts par an et jusque 100 000 euros au bout de 8 à 10 ans de carrière. La formation exige travail et sacrifices: « Il faut compter 6 ans d'études dont 2 ans de classes préparatoires spécialisées dans les mathématiques », prévient Jean Claude Augros, directeur de l'ISFA. « Le programme est vaste et complet afin de former les meilleurs : probabilités, mathématiques, finance, droit, management... et bien d'autres », ajoute encore le directeur qui fêtera, le 4 juin prochain, les 80 ans de l'Institut à travers l'organisation d'un congrès intitulé : "gérer les risques autrement".

Le 4 juin prochain, l'Institut de Science Financière et d'Assurances célébrera ses 80 ans en organisant un congrès international sur la gestion des risques et de ses enjeux sociètaux. De nombreux invités interviendront pendant cette journée, dont Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée nationale ou encore Jacques de Larosière, Gouverneur honoraire de la Banque de France. Cet événement se tiendra de 9h à 18h30 au Centre des Congrès de Lyon.

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