Le ralliement de Place publique à Grégory Doucet et Bruno Bernard a passablement agacé les soutiens de Jean-Michel Aulas, en quête d'appuis à gauche.
Jean-Michel Aulas croyait-il vraiment avoir une chance de rallier Place publique à son mouvement soutenu par la droite et le centre-droit ? À en croire les réactions de ses soutiens depuis que le mouvement de Raphaël Glucksmann a annoncé vouloir travailler avec les écologistes, un espoir subsistait peut-être. Dans une lettre ouverte adressée aux exécutifs écologistes dirigés à la ville par Grégory Doucet, et à la métropole de Lyon par Bruno Bernard, Place publique leur "tend la main", indiquant : "Nous ne souhaitons pas affaiblir la gauche en divisant l'offre politique."
Lire aussi : Municipales 2026 : Place publique "tend la main" à Bruno Bernard et Grégory Doucet
"La porte reste ouverte"
Immédiatement, les partisans de l'ex-président de l'Olympique lyonnais, dont le mouvement "Cœur Lyonnais" n'a pour l'instant reçu aucun soutien à gauche au ou centre-gauche, ont surjoué l'indignation sur les réseaux sociaux. "Il y a quelques semaines, Place publique a annoncé qu'il était hors de question de faire des accords électoraux avec la France insoumise, à Lyon, pour sauver des petites places et des petits postes d'adjoints, Place publique a décidé de s'allier à la majorité municipale écologiste, notamment constituée d'insoumis", dénonce ainsi le maire LR du 2e arrondissement, Pierre Oliver.
Les éléments de langage sont identiques du côté de l'ex-député et chef de file de Renaissance, Thomas Rudigoz : "Matin, midi, soir, Raphaël Glucksmann jure : plus jamais LFI. Aux municipales 2026, Place Publique pactise avec les écolos pour retomber dans les bras de LFI en mars (au 1er ou 2nd tour, on verra !)", s'indigne-t-il. Un message partagé par Jean-Michel Aulas sur son compte X. Plus honnête quant à sa déception, Edouard Hoffman s'adresse directement à Raphaël Glucksmann, indiquant être "déçu de ce rapprochement".
"Hâte d'assister aux discussions d'entre deux tours pour voir Place publique se rapprocher de la France insoumise pour essayer de diriger Lyon"
Et d'ajouter : "Je pense que nous avons plus de choses à partager et construire en commun avec Jean-Michel Aulas qu’avec les écologistes et leurs amis LFI. Son pragmatisme m’a convaincu. Une vision et de l’efficacité. Au delà des partis. La porte reste ouverte." Plus loin de Lyon, le maire LR d'Écully, Sébastien Michel a lui aussi réagi dans un message repartagé par Aulas : "Hâte d'assister aux discussions d'entre deux tours pour voir Place publique se rapprocher de la France insoumise pour essayer de diriger Lyon."
Une problématique à laquelle Grégory Doucet devra effectivement faire face lorsqu'il s'agira de constituer une équipe et de négocier un programme et des places. Prix de l'union, des compromis (et compromissions) s'annoncent aussi à droite et au centre, alors que le candidat Jean-Michel Aulas continue de porter la gratuité des transports en commun malgré les oppositions de ses alliés. À gauche, comme à droite, viendra le temps de constituer un programme, et les alliances électorales et comptables pourraient vaciller. À moins que l'élection ne se transforme en un triste référendum pour ou contre Grégory Doucet.
Place Publique, à force de fricoter avec EELV, se rapproche de la meute du gourou ! (Même pas avec une longue cuillère)