Les greffiers devant le tribunal du 3e à l'occasion de la deuxième journée de manifestation
Les greffiers devant le tribunal du 3e à l’occasion de la deuxième journée de manifestation en juillet 2023 (Photo : Martin Gaboriau)

À Lyon, les greffiers ressentent un sentiment "d’abandon du milieu judiciaire" 

Pour montrer de nouveau leur colère face à l’injustice qui plane au-dessus de leur métier, les greffiers veulent un changement drastique et rapide notamment au niveau de leur salaire.

Généralement discrets, les greffiers ont de nouveau haussé le ton ce mercredi devant le tribunal judiciaire de Lyon. Après une première mobilisation en début de mois et un rendez-vous avec le Garde des Sceaux, les choses n’ont que peu évolué. "On n’a pas été écoutés, ni entendus, on entend des contre-vérités de la part Éric Dupont-Moretti", souligne Claire Douzou, greffière de Lyon. 

Une revalorisation beaucoup trop faible 

Les greffiers attendaient beaucoup de la réunion du 4 mai entre les syndicats et le Garde des Sceaux, mais rien de ce qui en est ressorti n’a eu d’impact. "Une grille a été élaborée pour l’automne prochain avec une petite revalorisation à hauteur de 13,50 euros par mois", affirme Calire Douzou. Une augmentation jugée beaucoup trop faible, "aujourd’hui on aimerait 300 euros de plus", appuie, Annick Turias, greffière elle aussi au niveau de la Capitale des Gaules. 

Pour contrebalancer leur prise de position, les greffiers comparent leur demande par rapport à d’autres métiers du milieu. "Les magistrats on eu une prime de 1 000 euros et nous rien a côté", appuie les deux fonctionnaires de la justice. Un certain sentiment d’abandon se laisse transparaître dans leurs propos, "on revalorise tout le monde au niveau de la justice sauf les greffiers nous sommes abandonnés". 

Difficulté à attirer

Au-delà d’une revalorisation salariale, les greffiers cherchent aussi une certaine reconnaissance de leur métier pour attirer et motiver le futur de la profession. "Malheureusement, les jeunes stagiaires aujourd’hui ont déjà un plan b, ils n’imaginent pas faire une longue carrière en tant que greffier", exprime avec une certaine tristesse, Béatrice Marcellier, greffière à Lyon. 

Augmentation des salaires, améliorations des conditions de travail où encore reconnaissance de leur métier, les greffiers trouvent de grosses similitudes avec les mouvements de grève du corps médical, "on est un peu les infirmiers de la justice, mais comme eux on ne lâchera pas", conclut Béatrice Marcellier. 

Lire aussi : A Lyon, les greffiers "discourtois" de nouveau en grève dans un contexte tendu

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