Patrick Tayol-Guyot © Antoine Merlet
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Grandes maisons de Lyon – Guyot, 100 ans de millésimes

Née dans les monts du Lyonnais il y a cent ans, la maison Guyot peut aujourd’hui se vanter d’être “le premier caviste familial lyonnais et rhônalpin”.

Remplissage des feuilettes et des barils chez Guyot dans les années 1950 © Archives maison Guyot Remplissage des feuilettes et des barils chez Guyot dans les années 1950 © Archives maison Guyot Il y a cent ans, en 1919, Grégoire Guyot, fils de paysan tâcheron – l’échelon le plus bas du milieu viticole – dans les monts du Lyonnais, se lançait dans le commerce de fruits et de vins en gros, dans le centre du village de Taluyers. Sa première activité était celle de courtier, sillonnant les vignobles des côtes du Rhône et du Beaujolais, jusqu’aux crus voisins bourguignons. À cette époque, les vignerons ne vendaient pas leur vin en direct, mais en vrac à des marchands de vin. Les bistrots recevaient alors des fûts de cent (feuillettes) ou cinquante litres (barils) et chaque restaurateur choisissait son vin pour toute l’année, d’une seule provenance. Le travail de Grégoire Guyot consistait dès lors à faire correspondre la personnalité d’un patron de bistrot avec le style de la cuvée d’un vigneron. Excellent dans l’exercice et fin dégustateur, le Talusien se fit rapidement une place au soleil dans les années 1930, époque bénie de la gastronomie lyonnaise, celle où Curnonsky consacra Lyon “capitale mondiale de la gastronomie”. Contrairement à une légende encore tenace, il ne s’agit pas d’une autoproclamation des Lyonnais mais d’un bon mot du polygraphe et journaliste parisien qui, en 1925, déclara avec le Genevois Marcel Rouff – avec qui il inventa le guide gastronomique en publiant un Tour de France gastronomique : “Lyon, nous n’hésitons pas à le dire, à l’écrire et à le proclamer, est la capitale gastronomique du monde”. Les deux auteurs citaient la diversité des produits, la richesse des terroirs environnants, le savoir-faire des métiers de bouche, les productions illustres ou le “culte de la table à tous les degrés de l’échelle sociale”. Mais la formule ne s’imposera véritablement que dix ans plus tard, avec l’ouvrage que Curnonsky publiera avec Marcel Grancher, intitulé Lyon, capitale mondiale de la gastronomie.

Quand le père Guyot et la mère Brazier ouvraient le bal

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